Nouvelle star des cours de récréation au collège et au lycée, elle n’est pas sans danger.
Packaging coloré et goûts fruités, la "puff" (traduction de "taffe" en anglais) a tout pour plaire aux 15-18 ans. Malgré son côté ludique et son nom amusant, elle reste une cigarette électronique, jetable certes, mais qui n’a rien d’un jouet innocent. Quentin (*) est un jeune montpelliérain.
À tout juste 16 ans, il est un grand consommateur de puff. Il n’a aucun mal à s’en procurer à son bureau de tabac fétiche de l’Écusson. "On ne me demande jamais ma carte d’identité. Et comme je suis celui qui fait le plus vieux de la bande, j’en achète pour tous mes collègues." En effet, dans sa classe de CAP de 15 élèves, " il n’y en a que deux qui ne vapotent pas, nous, on fait ça toute la journée".
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Responsable du département d’addictologie au CHU de Montpellier, Hélène Donnadieu-Rigole n’est pas passée à côté du phénomène des puffs. Pour elle, le marketing de l’objet et la promotion qui en est faite constituent un réel problème. "Tous les jeunes que je reçois présentent une addiction à la nicotine et sont tous passés par la vapote", affirme-t-elle.
En effet, la fonction même de la cigarette électronique est, selon elle, détournée de son principal objectif. "À la base, c’est un outil pour arrêter de fumer. Maintenant, les jeunes s’en servent pour s’amuser et puis ils ne peuvent plus s’arrêter." Spécialisée dans l’addiction chez la jeunesse, elle sait pourquoi la puff séduit autant. "Quand on est ado, on veut appartenir à un groupe, tester ses limites et être à la mode.Ce n’est pas uniquement avec son goût sucré qu’elle appâte les jeunes, c’est avec cette envie de faire comme les autres."
Hélène Donnadieu-Rigole se veut toutefois rassurante et rappelle que la nicotine est "pour le moment la seule substance qui soit reconnue dangereuse et addictive dans les puffs". Cependant, la spécialiste tient à contrebalancer ses propos. Sans nicotine, la cigarette électronique ne reste pas un objet anodin.
"Un adolescent de 13 ans qui s’habitue à la vapote a plus de risques d’évoluer et d’acheter par la suite des puffs avec nicotine ou des cigarettes classiques. C’est une porte d’entrée à une future addiction. Et en vendre aux mineurs, même sans ce produit, c’est interdit", conclut-elle.
Mais qu’est-ce qui plaît autant aux adolescents pour en consommer régulièrement ? "Déjà le goût, mon préféré c’est marshmallow, assure Hugo. Et puis le prix, ça coûte beaucoup moins cher." En effet, face à un paquet de cigarette à 10 € et un kit complet de cigarette électronique entre 40 et 90 €, la puff de 600 taffes à 8 € l’emporte haut la main. En quelques mois, cette cigarette est devenue un véritable phénomène de mode.
En cause, l’application Tiktok, où des centaines d’ados publient chaque jour des vidéos courtes, s’affichant avec leur nouvelle puff. Un phénomène de société que l’on a voulu vérifier grâce à un simple sondage. Sur 50 Montpelliérains âgés de 12 à 18 ans, plus de 40 connaissent les puffs et une dizaine avoue en avoir déjà consommé. Sur Instagram, les stars de télé-réalité en font la promotion auprès d’un jeune public.
Le choix est presque sans limite : fruits rouges, fraise, menthe fraîche, orange glacée, coca-cola… Pierre (*) tient un bureau de tabac en centre-ville. Le matin même, c’est un enfant de dix ans qui a essayé de le soudoyer. "C’est terrible qu’ils en aient envie aussi jeunes." Le buraliste affirme en vendre plus de 100 par jour. "C’est impressionnant, c’est arrivé d’un coup. Maintenant, c’est régulier."
La vente est-elle interdite aux mineurs, même pour les produits sans nicotine ? Notre stagiaire s’est fait passer pour un mineur de 17 ans dans un bureau de tabac. Il en est ressorti avec une puff sans nicotine sur les conseils de la buraliste, tout comme Diego, 13 ans et deux de ses camarades de classe.
L’article L3513-5 du Code de la santé publique stipule qu’" il est interdit de vendre […], dans les débits de tabac et tous commerces ou lieux publics, à des mineurs de moins de dix-huit ans des produits du vapotage". La présence ou non de nicotine n’y est pas spécifiée. Mais, Pierre*, buraliste, et les responsables de différents magasins spécialisés de la ville sont formels : "Avec ou sans nicotine, c’est interdit".
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