Après un été meurtrier, l'automne s'annonce tout aussi désastreux pour les pêcheurs de l'étang de Canet-Saint-Nazaire ! Le crabe bleu, espèce exotique envahissante, poursuit sa razzia, en dévorant tout ce qui bouge dans cette lagune. Ce n'est pourtant pas faute de sonner le tocsin, depuis cinq ans. Ce vendredi 1er octobre, après bien des réunions et des passages de "cols blancs", Didier Codorniou, vice-président de la Région était sur place. Il a annoncé le lancement "d'une pêche expérimentale", en partenariat avec les collectivités, pour soutenir l'action d'utilité publique des Petits métiers.   
Rien n'arrête Callinectes Sapidus, signalé depuis 2017 par les pêcheurs de l'étang de Canet. Et cette année est pire, pour Jean-Claude Pons et Yves Rougé : "C'est une tuerie de masse, il n'y a pas une anguille. L'étang n'est plus qu'un cercueil, ou règne en maître le crabe bleu, il mange même les canetons et les pattes des flamants roses".

Les pêcheurs de l'étang de Canet sont désespérés, il n'y aura pas une seule anguille cette année. Depuis juin dernier, ils ne sortent que du crabe bleu, cet envahisseur qui bouleverse tout l'écosystème en les privant de revenu.
Les pêcheurs de l'étang de Canet sont désespérés, il n'y aura pas une seule anguille cette année. Depuis juin dernier, ils ne sortent que du crabe bleu, cet envahisseur qui bouleverse tout l'écosystème en les privant de revenu. Vé. P. – Vé. P.

Depuis juin dernier, les deux hommes ont sorti près de trois tonnes du monstre bleu, quelques kilos sont vendus à 2 €, le reste est enterré. C'est pourtant une action d'utilité publique, pour tenter de préserver ce qu'il reste de l'écosystème, et pour éviter la propagation aux autres lagunes. Sauf que cette pêche louable, prive ces professionnels de revenu depuis cinq mois : "rien, nada, zéro on le fait pour la gloire, bénévolement, qui accepte de faire ça pour des prunes ? Sans compter le travail, les filets sont détruits, le poids de chaque calée nous casse le dos, c'est une catastrophe. Mais qui peut le faire à part nous ? On sait maintenant comment en sortir un maximum, une tonne par semaine, on peut le faire, et on peut espérer l'éradiquer, mais il faut nous soutenir". Ce que confirme le docteur en sciences Pascal Roman de l'observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer qui a effectué un suivi minutieux : "il résiste aux variations de températures 2 à 37 degrés et de salinité jusqu'à 60 g/l, son adaptation au milieu est remarquable, la seule solution à court terme est effectivement de le dégager de l'étang". 

Une femelle grainée (la partie marron foncée), porte au moins 3 millions d'oeufs...
Une femelle grainée (la partie marron foncée), porte au moins 3 millions d'oeufs… Vé. P. – Vé. P.

Si on n’agit pas immédiatement, le crabe bleu va aussi exterminer les pêcheurs
Ce vendredi 1er octobre, Bernard Perez le président du Comité régional des pêches a interpellé Didier Codorinou, vice-président de la Région, venu constater sur place le fléau : "Si on n’agit pas immédiatement, le crabe bleu va aussi exterminer les pêcheurs, nos écosystèmes et tout notre littoral. On ne sait pas le commercialiser pour rémunérer les pêcheurs, son éradication passe donc par des moyens et des solutions d'accompagnements, et il y a urgence".

Didier Codorniou (en orange), affirme pouvoir passer le dossier en commission régionale d'ici 3 ou 4 mois. Rendez-vous a été pris, pour faire le point en décembre prochain.
Didier Codorniou (en orange), affirme pouvoir passer le dossier en commission régionale d'ici 3 ou 4 mois. Rendez-vous a été pris, pour faire le point en décembre prochain. Vé. P. – Vé. P.

Manu Martinez, président des Petits métiers d'Occitanie a aussi exprimé ses inquiétudes auprès de l'élu régional : "On est dos au mur, c'est catastrophique ! Combattre le crabe bleu est désormais leur activité principale, c'est impensable que ce soit bénévole. Ils ne peuvent plus attendre, il faut trouver de l'argent pour payer le travail utile et indispensable de ces pêcheurs". 
À l'écoute et devant cette réalité, Didier Codorniou a proposé : "la mise en place d'un dossier dit de pêche expérimentale, en lien avec les collectivités, pour tenter de débloquer des aides. Cette structure, porteuse de l'éradication du crabe bleu, permettrait un dédommagement compensatoire". Du côté de la DREAL, de l'agglo de Perpignan et du Département, les responsables présents ont aussi annoncé des pistes de soutien pour les pêcheurs, mettant en avant l'utilité publique de cette éradication et l'arrêt de leurs revenus.
Rendez-vous est pris en décembre prochain, pour faire le point. En attendant, pour les pêcheurs les charges et les mois sans salaire se poursuivent, tout comme l'invasion de ce Terminator aux pinces bleues. 
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Les pêcheurs de l’étang de canet sont assis sur une mine d’or mais ils ne le savent pas. Le crabe bleu est délicieux et on le déguste aux USA et autres parties du monde. C’est un produit onéreux donc très rentable. Il suffirait d’une bonne campagne publicitaire pour vaincre le chauvinisme français. Le crabe bleu est définitivement là et il restera tout comme les écrevisses américaines qui sont délicieuses mais également dénigrées. Les pêcheurs de Canet méritent une campagne d’information sur les qualités gustatives du crabe bleu pour qu’ils puissent profiter de cette manne inespérée. Espérons que bientôt on trouve le crabe bleu dans les bons restaurants et les poissonneries.
ne pourrait-on envisager un "collecte " comme on organise le nettoyage des rivières , avec des benevoles, des mômes…. une fois par mois…?
ne pourrait on envisager une filière artisanale ou industrielle pour faire des produits alimentaires avec ce crabe… ?
il faut vite monter une conserverie et une chaine de commercialisation pour pouvoir tirer un peu de bénéfice de ce fléau

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