Son plaidoyer a semble-t-il secoué ce milieu d’ordinaire aseptisé, poussant plusieurs de ses acteurs à prendre la parole publiquement. Lewis Hamilton a dénoncé avec fracas le silence des « plus grandes stars » du monde de la Formule 1, dont il est lui-même une des plus éminentes figures, après la mort de George Floyd aux Etats-Unis.
« Personne ne bouge le petit doigt dans mon sport qui est bien sûr dominé par les blancs, s’insurge le pilote britannique dans un post publié sur Instagram dans la nuit de dimanche à lundi. J’y suis l’une des seules personnes de couleur, je reste encore seul. »
« Certains d’entre vous figurent parmi les plus grandes stars et pourtant vous restez silencieux face à l’injustice », écrit aussi le pilote Mercedes sur la mort, le 25 mai, de l’homme noir de 46 ans lors d’une interpellation à Minneapolis (Minnesota).
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« J’aurais cru que vous verriez maintenant pourquoi cela arrive et réagiriez, mais vous ne pouvez pas vous dresser à nos côtés. Sachez juste que je sais qui vous êtes et que je vous vois », souligne Hamilton.
Le champion du monde en titre déclare ne soutenir que les manifestants pacifiques. Il ajoute toutefois qu’il « ne peut pas y avoir de paix, tant que nos soi-disant dirigeants n’enclenchent pas de changements, pas seulement en Amérique, mais au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et partout ailleurs ».
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L’attaque directe du sextuple champion du monde, chantre de la protection de l’environnement et notoirement végétalien depuis 2017, a provoqué de nombreuses réactions dans le milieu de la course, à commencer par celle de sa propre équipe Mercedes. « Nous sommes avec toi Lewis, la tolérance est l’un des principes élémentaires de notre équipe », a répondu sur Instagram l’écurie allemande.
Daniel Ricciardo, le pilote australien de Renault, a lui été plus direct en affirmant sur Instagram également : « Le racisme est toxique et il faut y faire face non par la violence et le silence mais par l’unité et l’action. Nous sommes en 2020, merde, les vies des Noirs comptent ».
Le pilote monégasque de Ferrari Charles Leclerc a concédé que les déclarations de Hamilton l’avaient poussé à réagir. « Pour être complètement honnête, je ne me sentais pas à ma place et pas à l’aise de partager mes pensées sur les réseaux sociaux. Mais j’avais complètement tort », regrette-t-il sur Twitter.
#BLACKLIVESMATTER
To be completly honest, I felt out of place and uncomfortable sharing my thoughts on social media about the whole situation and this is why I haven’t express myself earlier than today.
And I was completely wrong. 1/3
Un point de vue qu’ont aussi partagé George Russell (Williams) et Alex Albon (Red Bull) dont la mère est thaïlandaise. Le Canadien Nicholas Latifi (Williams) s’est également joint lundi aux voix condamnant la mort de George Floyd et les actes de racisme alors que le Britannique Lando Norris (McLaren) a reconnu que sa popularité sur les réseaux sociaux lui donnait un rôle particulier à tenir pour « défendre ce qui est juste ».
Le pilote espagnol Carlos Sainz, qui passera l’an prochain de McLaren à Ferrari, a de son côté semblé vouloir recadrer une partie des propos du champion en titre, tout en s’accordant avec lui sur le fond. « C’est fou de penser à ce qui se passe maintenant, nous avons tous le même sang », écrit-il d’abord.
Et d’ajouter : « En ce qui concerne notre environnement, nous sommes un sport mondial avec des employés et des fans venus du monde entier et de milieux différents, avec des religions et des couleurs de peau différentes. Nous travaillons ensemble en harmonie pour divertir le monde entier et répandre un message de fair-play et d’unité. » Un esprit de corps que ne semblait pas franchement décrire Hamilton à propos du monde de la F1. Du moins avant cette déferlante de réactions solidaires.
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