La caisse est posée à terre. La petite chevrette suffoque. Christophe Rousseau, responsable de l’association Picardie faune sauvage l’hydrate. Sur sa couverture, l’animal semble ne pas vouloir quitter ses sauveurs. Remise de ses émotions, la femelle chevreuil bondit alors en un éclair et disparaît à l’orée d’un bois.
L’association, qui vient en aide aux animaux sauvage, a été créée en septembre 2021 et ne chôme pas. Elle a sauvé plus de 400 animaux et a encore 70 pensionnaires à « retaper » dans son centre de soins de Boissy-Fresnoy.
« La chevrette nous a été amenée par un étudiant qui vit à Lille, dans le Nord. Elle a été découverte par sa mère sur une route. Une voiture venait de la percuter. Elles étaient deux, seule elle a survécu. Elle était en sale état, ne tenait pas debout, elle ne voyait presque rien puisque sa tête a percuté la voiture. On l’a amené chez le vétérinaire pour passer des radios. Et elle s’est bien retapée », raconte, soulagée, Salomé Caillet, véritable « couteau suisse » de l’association.
Amandine, une habitante d’un village forestier a rejoint l’équipe il y a deux mois et a fait déjà deux convoyages d’animaux, des oiseaux blessés. C’est elle qui a orienté l’association vers ce lieu où l’animal pourra désormais couler des jours heureux : un bois privé de 14 ha rendu à l’état naturel.
« C’est une volonté des propriétaires. Ils veulent en faire un sanctuaire pour la faune sauvage. Ils ont commencé par acquérir 8 ha, puis ils rachètent petit à petit », raconte la protectrice des animaux. En 2018, Mohamad et Wade, un couple Jordanien et Australien, ont acheté une belle propriété dans les environs de Pierrefonds, bordée par un ru.
« On a eu un bois avec et on aimerait agrandir ce petit coin paradis, confie Mohamad. La forêt de Compiègne est magnifique, mais il y a trop de chasse. On veut faire de nos terres un éden, une zone refuge pour les animaux. » Le bois est d’ailleurs classé Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Ici, pas d’activité humaine. Les animaux sont chez eux, ils s’y reproduisent, ont le gîte et le couvert et peuvent atteindre les massifs voisins via des bio corridors.
« Il y a deux ou trois ans, des chiens de chasse à courre ont pénétré sur leur propriété et il y a eu quelques frictions, notamment avec des suiveurs », confie Amandine. Aujourd’hui, Mohamad, le clame haut et fort : « Je suis contre la chasse et n’en veux pas chez moi. Tous les êtres vivants ont le droit de vivre. »
À l’image de cette chevrette qui a retrouvé la liberté sous le regard attendri de Mohamad et de quelques privilégiés. Mais pour que ce petit miracle puisse se renouveler, Picardie faune sauvage a besoin d’aide.
Picardie Faune Sauvage : 06.88.44.97.13. ou 06.11.28.76.06.
« Nous sommes appelés de 5h30 à 2 heures du matin, de tous les départements : Seine-et-Marne, Nord, Pas de Calais, Somme, parfois même du sud de la France…, liste Christophe Rousseau. Dans ce cas, on donne des conseils. Nous ne sommes pas des pompiers, on ne peut pas décaler sur l’instant, ce n’est pas notre activité principale, même si c’est devenu notre raison de vivre. On a encore besoin de convoyeurs, de dons pour soigner et nourrir les animaux. Il existe trop de peu de structures comme la nôtre et nous fonctionnons sans subvention. Même si pour nous, sauver un animal, ça n’a pas de prix… »
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