La stratégie de repli envisagée depuis 2017 pour faire face au recul du trait de côte sur le secteur nord de Saint-Jean-de-Luz doit s’accélérer grâce à un dispositif expérimental nommé Plan partenarial d’aménagement (PPA). Premier contrat de la sorte signé en France, en même temps qu’à Lacanau et à Gouville-sur-Mer, ce plan partagé entre l’État, la Communauté d’agglomération Pays basque (CAPB) et la Ville de Saint-Jean-de-Luz (entre autres) doit permettre d’anticiper l’accélération de l’érosion sur un périmètre côtier d’environ 7 kilomètres, entre la pointe de Sainte-Barbe et la plage de…
La stratégie de repli envisagée depuis 2017 pour faire face au recul du trait de côte sur le secteur nord de Saint-Jean-de-Luz doit s’accélérer grâce à un dispositif expérimental nommé Plan partenarial d’aménagement (PPA). Premier contrat de la sorte signé en France, en même temps qu’à Lacanau et à Gouville-sur-Mer, ce plan partagé entre l’État, la Communauté d’agglomération Pays basque (CAPB) et la Ville de Saint-Jean-de-Luz (entre autres) doit permettre d’anticiper l’accélération de l’érosion sur un périmètre côtier d’environ 7 kilomètres, entre la pointe de Sainte-Barbe et la plage de Senix. « On va rompre avec la lenteur administrative », selon les mots enthousiastes du maire, Jean-François Irigoyen.
Autorisé grâce à la loi Elan de 2018, « ce PPA va notamment permettre de desserrer des contraintes réglementaires extrêmement fortes en matière d’aménagement de la zone littorale, en lien avec la loi Climat et résilience », a confirmé, ce mercredi 4 mai, le sous-préfet de Bayonne, Philippe Le Moing-Surzur. Une « chance » autant qu’« une fierté », « et derrière, l’idée que cette expérience pourra profiter pour les 35 kilomètres de côtes du Pays basque », annotait le délégué communautaire en charge du littoral et de l’eau, Emmanuel Alzuri.
La présentation du premier volet de ce plan, prévu jusqu’en 2024, fait essentiellement apparaître des concrétisations liées aux mobilités. Avant d’être en mesure d’esquisser les grandes lignes du repli de certaines activités économiques et humaines, l’idée est de limiter au maximum la place de la voiture. Cela se concrétisera dès cet été 2022 par l’ouverture d’un premier parking relais zone Layats, desservi par « une navette littorale ».
Si les conditions météorologiques permettent de livrer à temps ces 200 places, les premières rotations en direction des quatre plages d’Erromardie, Lafitenia, Mayarco et Senix doivent débuter le 4 juillet. Ces navettes test seront activées de 11 heures à 2 h 30, avec des départs toutes les trente minutes et un total de 12 arrêts. Le reste de l’année, ce parking sera desservi par deux lignes du réseau Txik Txak, la ligne 3 Bayonne-Hendaye et la ligne 43 Saint-Jean-de-Luz Alturan – Urrugne Bourg.
Un autre pas doit être franchi en 2023 avec la mise en service d’une zone relais le long de la D 810, à Acotz. La plage d’Erromardie devrait également être libérée d’ici là de la plupart de ses stationnements et équipée, en priorité, d’un poste modulable de MNS.
Autre confirmation, l’obligation de déplacer la station d’épuration située à côté du jardin botanique, à la Croix d’Archilua. Suivant les projections du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) à l’horizon 2043, le site, qui montre ses limites depuis 2012, est en effet directement menacé par l’érosion. Un nouvel équipement doit trouver sa place sur le secteur d’Acotz d’ici 2027. Un gros chantier en perspective (environ 30 millions d’euros), qui impliquera de reconfigurer les réseaux existants (notamment ceux des Flots bleus et d’Erromardie) et qui intégrera la création d’un bassin de stockage.
Présent à la réunion, le représentant d’Herri Berri, Pascal Laffitte, précisait dès le terme de la présentation que son groupe d’opposition réclamerait face à cette nouvelle artificialisation des sols « une sorte de compensation, via le maintien d’autres terres agricoles ». En tête, bien sûr, le terrain situé derrière Boardriders, destiné sur le PLU à une vocation économique et sur lequel avait été imaginé le projet de surfpark.
L’ambition prendra réellement corps en 2024, lors du renouvellement du PPA jusqu’en 2030. L’emplacement déjà fléché sur la carte sera confirmé, ou non, en fonction de nombreuses études à suivre.
La suite des opérations, notamment les hypothèses de déplacement de certaines activités humaines, dépendra des prochaines études d’impact de l’érosion. Avant d’enclencher véritablement la marche avant de cette recomposition spatiale, ou plutôt dans le cas d’espèce la marche arrière, État, CAPB et commune attendent un scénario du recul du trait de côte à 100 ans. Cette haute mission est confiée aux ingénieurs du BRGM, sur la base de télédétections de la frange côtière par balayage laser (technique Lidar).
Selon les projections actuelles, arrêtées en 2014, au moins cinq des 15 campings situés sur ce périmètre (2 200 emplacements), sept bars et restaurants, plusieurs maisons individuelles, certaines portions de voiries, mais aussi des poches de stationnement sont au moins partiellement menacés d’ici 2043. Combien le seront dans 100 ans ? Réponse au plus tard en 2024.

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