Après des années de construction à outrance, l’État refuse des permis de construire au nom de la loi littoral.
Longtemps Audenge a été « le cul du bassin ». « On était les bouseux, coincés dans la vase, entre ­Arcachon et Lège-Cap-Ferret qui nous regardaient de haut, se souvient Bruno Hubert, installé dans la commune depuis dix-sept ans. Mais c’était un havre de paix. En dix ans, on a reproduit les erreurs de la Côte d’Azur. » D’un geste de la main, le père de famille désigne les maisons, identiques, qui s’entassent le long des allées, les briques rouges encore à nu et les sacs de ciment entreposés, témoins d’un chantier permanent.

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On leur vend un pseudo-paradis et la nature comme un loisir. Mais est-ce bien sérieux d’accepter autant de gens sur un bateau qui coule ?
Car la ligne de train à grande vitesse qui a mis Bordeaux à deux heures de Paris est passée par là, drainant avec elle un flot d’arrivants. La commune de Gironde a enflé de 5 000 à 8 000 habitants. « On leur vend un pseudo-paradis et la nature comme un loisir. Mais est-ce bien sérieux d’accepter autant de gens sur un bateau qui coule ? », s’interroge Bruno Hubert, dont l’association Audenge citoyenne dénonce la bétonisation de cet îlot de verdure à l’écosystème de sable, d’eau et de dunes très fragile.

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Dans le coin, le rêve de la maison individuelle a fait long feu, sauf à aimer humer les effluves du barbecue voisin. Car, pour répondre à ces arrivées, il a fallu construire, et beaucoup. Cette densification s’est-elle faite dans les règles ? Audenge, comme plus de 1 200 autres communes en France, est soumise à la loi littoral. Votée en 1986, elle empêche toute construction sur une bande de 100 mètres depuis le rivage et exige aussi des espaces de respiration entre les zones urbanisées, pour éviter des bâtiments en file indienne sur le front de mer. « On peut construire uniquement en continuité de l’urbanisation existante, explique Jacques Storelli, avocat et président de la Coordination environnement du bassin d’Arcachon. Si on a une maison isolée, impossible de bâtir autour ! »

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J’ai acheté… de l’herbe. Si mes lots demeurent inconstructibles, ils valent le prix d’un champ !
À Audenge, c’est le cœur du problème. Fin 2020, la préfecture, qui contrôle les permis de construire délivrés par la mairie, a tiqué sur un projet de 17 logements. « C’est là qu’a débuté l’opération loi littoral », sourit Bruno Hubert. Pour les services de l’État, la zone en question est inconstructible. « Ça fait pourtant des années que des permis y sont délivrés, au moins plus de 140 », compte le militant. Menacée par la préfecture de voir toutes ses autorisations retoquées, la mairie, tenue par la socialiste Nathalie Le Yondre depuis 2008, a alors gelé tous les projets immobiliers dans les rues concernées. « Ça a été un véritable coup de massue », raconte Chris Courtalon, qui a acheté fin 2019 un terrain de 2 700 mètres carrés désormais inconstructible. « Je devais m’y installer avec ma compagne, avoir un enfant, souffle-t-il. Mais j’ai fait l’erreur de ne pas bâtir tout de suite et, maintenant, je ne peux plus rien en faire ! » Le trentenaire a déposé un recours au tribunal administratif. Tout comme ce père de famille, propriétaire, lui, de trois terrains dans la zone : « J’ai acheté… de l’herbe. Si mes lots demeurent inconstructibles, ils valent le prix d’un champ ! Audenge, ça devait être un joli projet de vie, c’est devenu un cauchemar. »
Face à la multiplication des procédures – une dizaine au total –, la mairie a provisionné 780 000 euros en cas de litige à régler, mais assure que ce n’est pas une reconnaissance de culpabilité. Sollicitée à plusieurs reprises, Nathalie Le Yondre refuse d’aborder le sujet. La mairie a-t-elle accordé en conscience des permis de construire illégaux ? Ses services assurent qu’il n’en est rien, le dernier plan local d’urbanisme (PLU) de 2011 n’ayant pas été invalidé par l’État. Pour la Ville, cette situation résulte donc d’une « nouvelle interprétation » par l’État de la loi littoral et d’un « changement de doctrine ». Pourtant, dès avril 2011, la préfecture posait la question de l’inconstructibilité de certains quartiers et conseillait à la commune « de contenir strictement tout développement de l’urbanisation ». La mise en garde n’a pas empêché les chantiers de pousser, « entre les mailles du filet », a admis la préfecture l’an dernier. « L’État n’a pas les moyens d’aller regarder toutes les autorisations », observe Jacques Storelli. Audenge citoyenne prépare une plainte pour « inaction climatique ».

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« La loi littoral est une ligne rouge », rétorque le sous-préfet ­d’Arcachon Ronan Léaustic, démentant toute géométrie variable dans son application. De fait, à la faveur des alertes des experts climat du Giec, les services de l’État sont plus sensibles à ce problème. « L’an dernier, on a effectué 112 demandes de retrait de permis de construire pour non-respect de la loi littoral sur toute la zone, c’est un chiffre anormalement élevé », admet le haut fonctionnaire. Les amoureux du bassin craignent qu’il ne devienne un grand lac au milieu d’une ville.
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