Lire le
journal
Lire le
journal
Se connecter
J’ai testé pour vous un nouveau sport au domaine du Dragon: le lance-pierre. Sur le pas de tir, je me croyais en compétition. En plein dans le mille! Enfin… à peu près.
Je prends mon arme. Je charge. Bras tendu, je vise de mon œil droit la petite cible grise. Ploc. Pas “pan”, mais bien “ploc”.
Parce que je ne viens pas de tirer une balle. Mais une bille. Sur le stand en plein air du domaine du Dragon, à Draguignan, Patrick Adloff me fait découvrir une nouvelle discipline: le lance-pierre.
Lui-même a participé tout récemment au championnat de France, glanant une belle 7e place.
L’homme rectifie ma position. “Les jambes doivent être positionnées dans l’axe de tes épaules. Et on ne tient pas le lance-pierre comme ça.” 
Démonstration. Le maître archer empoigne l’instrument. “Le pouce doit être placé ici, l’index, là. Regarde.” De l’autre paluche, il attrape l’élastique jaune. Le tend. Vise.
Tir. Dans la feuille, certes. Mais pas dans le centre. Ah ah ah! “Tu as déjà fait ça ? Non, rigole-t-il. Tu feras moins la maline quand tu les louperas toutes!” 
Rira bien qui rira le dernier. Je ne ramasserai pas les billes avec un râteau aimanté, comme le font ceux qui ont manqué leur cible.
Je reprends le manche recouvert de corde kaki, instantanément plongée dans mes souvenirs de La guerre des boutons.
Dans la bande en cuir violette, je pince le projectile. Devant les cinq cibles orange, je me mets en position… Mon bras gauche tremble.
J’ai peut-être visé trop haut. Tant pis. Je ne peux plus me dégonfler. Il faut que je lui montre de quoi elle est capable, la jeunette de 21 ans, sans aucune expérience.
Je lâche l’élastique. En plein dans le mille!
Alors que je réalise diligemment ma danse de la victoire en criant, Patrick Adloff s’arrête net de rire, bouche bée, yeux écarquillés. Silence de plomb.
Puis il me défie: “Tu en as quatre autres à faire tomber. Ce n’est que le début”. Mon encadrant tente de se rassurer. Pas de soucis! Je vais te montrer de quoi je suis capable.
Je réitère le geste… À côté de la plaque, dans la terre. Bon, d’accord. C’était sûrement la chance du débutant. Mais je ne suis pas du genre à abandonner si facilement. 
Je me lance. Loupé. Encore une fois. Trop à gauche. À nouveau… Zut! C’est passé juste à côté. Mais au moins j’ai explosé une pierre derrière!
“Toi, je vois que tu préfères mitrailler plutôt que de corriger ton geste. Essaie de faire l’inverse cette fois.” Mon entraîneur me scrute du regard.
“Lèves le coude dans l’axe de ton bras, tendu. Ton pouce doit toucher le coin droit de ta bouche. Si ce n’est pas le bon point d’ancrage pour toi, cherches-en un autre.” OK chef.
Trouvé en deux coups! Juste au-dessus, dans le creux de ma pommette. Pour autant, la cible reste droite comme un piquet. Elle me nargue… Je vais la dégommer. Et c’est chose faite! 
Mais je commence à avoir mal aux doigts. Moi qui pensais que c’était un simple loisir dédié aux enfants…
Je me revois, gamine, lancer de vrais cailloux avec une arme de catégorie D, spécialement confectionnée par mon grand-père.
Dix minutes dans une cave artisanale pour tailler une branche d’olivier récupérée à la volée, et y nouer un élastique bon marché. Mais là? Rien à voir!
De l’acier, du bois de grande qualité, des viseurs intégrés… “Eh oui, c’est un sport. Il reprend quelques codes du tir à l’arc. Il y a même des championnats qui existent”, me lance le diplômé de la World archery excellence centre, à Lausanne qui vient proposer cette toute nouvelle discipline.
En parlant de flèches, il y en a quelques unes à côté qui me font de l’œil. “Tu as envie de tester?” Bien sûr! Il en attrape cinq, et m’emmène devant un sanglier grandeur nature, imprimé, collé à un amas de mousse noire.
En maître de son domaine, il me montre comment faire. Torse bombé, muscles développés, il tire la corde avec agilité, se positionne, vise, et tir en plein dans le cœur de l’animal.
“À toi maintenant.” Euh… Je peux prendre un joker?
Sur dix flèches, je n’ai réussi à en placer qu’une dans le mille. Je suis meilleure au lance-pierre… Même s’il me faut, là aussi, une centaine de billes avant d’atteindre la cible.
Si Petit Gibus me voyait, il dirait: “Si j’aurais su, j’aurais pas venu”.
Vous souhaitez vous initier au lance-pierre? Maître archer est l’une des six associations françaises à le proposer.
Vous pouvez choisir une licence à l’année, ou une initiation d’une heure à 10€, à condition d’avoir réservé.
Plus de renseignements sur maitrearcher.com, ou au 06.10.04.25.26.
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! 🙂
Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.
Et nous, on s’engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

source

Catégorisé: