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La circulation automobile devait être rouverte le 4 avril sur le tombolo ouest mais une ultime tempête en a décidé autrement. L’ouverture de la route du sel à Hyères est maintenant envisagée au 9 mai.
Vous souvenez-vous de la météo du premier week-end d’avril? Les employés des services techniques d’Hyères, eux, en ont un souvenir précis.
Ils venaient de terminer la remise en état de la route du sel et s’apprêtaient à ouvrir les barrières pour rendre la chaussée aux voitures. Une puissante houle, renforcée par un solide mistral, s’est alors levée. Un poisson d’avril qui les a modérément fait rire.
Une fois de plus, la dune de sable, qui venait d’être totalement remontée à trois mètres de hauteur a lâché. Emportée par la houle, comme l’aurait approximativement chanté Édith Piaf.
Trois points de fragilité n’ont pas tenu et après un hiver déjà particulièrement houleux (pour une fois, l’adjectif est au sens propre) le sable a envahi la chaussée et le canal qui ceinture les salins.
Impossible dans ces conditions d’envisager une réouverture immédiate. Les techniciens calculent qu’il va leur falloir encore un mois d’effort (trois semaines pour les dunes et une semaine pour la chaussée) avant de pouvoir rouvrir la route… Si d’ici là la mer accepte de rester tranquille.
La mairie annonce une réouverture prévue au 9 mai.
Les automobilistes devront donc patienter… et les piétons, joggeurs ou cyclistes exultent à l’idée de pouvoir jouir plus longtemps que prévu du site remarquable.
Quelques jours avant l’ultime coup de mer de début avril, Jean-Pierre Giran et Hubert Falco tenaient une conférence de presse pour s’agacer des lenteurs de l’État. Depuis des années, les collectivités locales affichent en effet la volonté de tenter de sauver le tombolo de l’érosion.
Elles ont en particulier le projet de construire une digue sous marine de 450 mètres, face au point de faiblesse. Une installation que les élus espèrent capable de réduire l’énergie des vagues déferlant sur la plage.
Impossible donc pour le maire de ne pas saisir l’occasion du contretemps de l’ouverture de la route pour lancer un nouveau coup de gueule.
“Cette nouvelle alerte me conduit à attendre avec encore plus d’impatience la réponse aux questions que j’ai posées à monsieur le préfet du Var. Je veux que chacun assume ses responsabilités. Je veux savoir dans les meilleurs délais, les études complémentaires à faire pour que les travaux que nous avons prévus, et qui sont soumis à une autorisation ministérielle, puisque nous sommes sur un site remarquable, puissent être réalisés.”
Calculette en mai, l’élu rappelle qu’un budget de “l’ordre de 3 à 4 millions” est prévu pour immerger une digue. “Si ça marche, c’est vite amorti”, souffle-t-il en regardant l’enveloppe de 400.000 euros emportée chaque année par la mer. “400.000 euros pour une ville comme Hyères, c‘est un point d’impôt”.
1. C’est l’Etat qui finance les travaux
C’est la Métropole, et plus précisément l’antenne hyéroise de TPM qui ont la charge de la remise en état.
2. C’est le vent qui abîme les dunes
Le mistral a lui seul ne peut pas être tenu responsable. La preuve selon les spécialistes, lorsqu’il souffle – même très fort – en été, la dune tient. Il faut des conditions particulières de houle déferlant de l’ouest-sud-ouest pour que le cordon de sable souffre. Une houle générée en principe par les dépressions hivernales (et souvent renforcée par le vent).
3. Remettre en état coûte 400.000€ par an
Pour les travaux de remise en état de la dune, la collectivité sort 200.000 à 300.000€ par an. Une somme à laquelle il faut ajouter les frais à réaliser sur la voirie proprement dite (bitume et glissière). La mairie annonce pour cela 100.000 à 150.000€ en moyenne. L’enveloppe globale taquine donc les 400.000€ en moyenne selon la mairie d’Hyères.
4. Jamais la route n’avait été rouverte aussi tard
Ce n’était à l’époque pas une priorité parce qu’on était tous confinés, mais en 2020 la route n’a été remise en circulation que le 18 mai. Le 9 mai prévu est donc certes nettement plus tardif que d’habitude, mais ce n’est pas un record.
5. C’est une entreprise privée qui a le marché
La remise en état de la dune est réalisée par l’entreprise Spada, spécialisée dans le terrassement. Les services techniques de TPM gèrent en revanche la voirie et les glissières (qui sont enlevées à l’automne et réinstallées au printemps).
6. Le chantier dure tout l’hiver
Après chaque coup de mer, les services techniques inspectent le tombolo pour constater les dégâts. Ils veillent en particulier à ce que la houle n’ait pas poussé trop de sable dans le canal qui ceinture les salins. L’eau doit pouvoir y circuler… et il ne faut pas que les promeneurs puissent profiter d’un pont de sable pour pénétrer sur le site protégé. La priorité consiste donc à libérer le canal.
Les opérations de terrassement ont enfin pour objectif de remonter une petite dune provisoire (de moins d’un mètre de haut). La dune haute de 3 mètres n’est refaite au complet qu’au printemps.
7. La zone fragile mesure moins de 300 mètres
Les spécialistes évaluent la zone de fragilité à précisément à 280 mètres. Un secteur où la végétation est totalement absente.
8. Le sable utilisé pour remonter la dure est dragué en mer
Au mois de mai-juin, la collectivité ramasse les posidonies mortes sur les zones de baignade. Elle les stocke ensuite au niveau de la déchetterie et va puiser de ce stock pour le mélanger au sable ramassé sur la route et reconstituer le cordon.
9. La date de réouverture est toujours la même?
Le principe validé par la mairie c’est grosso modo de fermer la route à la Toussaint et de la rouvrir à Pâques. “Mais à chaque fois on se demande si on doit la rouvrir avant ou après les vacances”, avoue Jean-Pierre Giran, conscient que le bonheur des uns fait le malheur des autres. Impossible en effet de contenter à la fois promeneurs, baigneurs et habitants de Giens, obligés de se contenter d’une route pour quitter la presqu’île.
10. Si une digue sous-marine est installée, la route ne fermera plus jamais?
Jean-Pierre Giran le promet. “On fera le même système. La fermeture de la route l’hiver, c’est parce qu’il y a une demande de grand air. Sur ces six mois, la circulation automobile est limitée et la route du tombolo suffit. À partir de Pâques en revanche c’est limite”.
La mairie sait que la décision ne plaira pas à tout le monde, mais elle assume son choix de diminuer encore un peu cet été l’offre de stationnement sur la route du sel.
“On va doubler la limitation de stationnement qu’on avait mis en place l’année dernière, annonce Jean-Pierre Giran. Culturellement, c’est une révolution”.
Le maire explique ne plus vouloir voir 400 voitures le long de l’Almanarre et compte petit à petit les effacer de la carte postale. “En priorité dans les endroits où on voit les salins”.
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