Cette saison 2021, 240 escales sont prévues au planning dans l'ensemble des ports des Alpes-Maritimes. Mais quand et comment pourrait reprendre cette activité économique esssentielle sur la Côte d'Azur ? Costa Croisières vient notamment d'annoncer le retour de ses navires en mer le 1er mai.
Le croisiériste italien Costa Croisières a décidé de reporter une nouvelle fois la reprise de ses croisières, désormais prévue le 1er mai et non le 27 mars comme envisagé auparavant. Une décision en raison des restrictions dues à la troisième vague de la pandémie de coronavirus.
Ces mesures ne permettent pas d’offrir aux passagers une expérience de voyage à la hauteur des attentes”, surtout en ce qui concerne les excursions,
a expliqué la compagnie ce 22 mars dans un communiqué.
Confrontée à une hausse des contagions, l’Italie avait reconfiné lundi 15 mars la majeure partie de son territoire. Plus de 105.000 personnes sont mortes du Covid-19 dans la péninsule depuis le début de la pandémie.
“A condition que le contexte sanitaire le permette”, le Costa Smeralda reprendra aussi à partir du 12 juin ses croisières d’une semaine dans l’ouest de la Méditerranée, avec des escales en Italie (Savone, Civitavecchia et Palerme), en France (Marseille) et en Espagne (Barcelone et Palma de Mallorca).
Jusqu’à nouvel ordre, toute escale d’un bateau de croisière ne peut se tenir dans les ports de Nice, Cannes, Villefranche-sur-Mer… Bref, tous. Habituellement, les premiers navires pointent leur proue en baie de Cannes ou de Villefranche-sur Mer à la mi-avril.
Pour cette saison 2021, 240 escales sont prévues au planning dans l’ensemble des ports des Alpes-Maritimes. C’est beaucoup moins qu’une année ordinaire.
En année “hors Covid”, nous sommes à 160 escales par an environ à Cannes. Pour l’instant, il y en a mois (100 au planning prévisionnel, NDLR), soit 370.000 passagers, 7,5 millions de retombées directes et 34,5 euros de dépense par passager,
constate Diane Levêque, conseillère au cabinet du maire de Cannes.
L’accueil des croisières est interdit par décret gouvernemental actuellement dans toutes les eaux territoriales. À ce jour il n’y a aucune visibilité pour nous,
constate Georges Montanella, directeur général adjoint des services de la ville de Cannes
La reprise de l’activité doit d’abord s’accompagner du respect d’un strict protocole sanitaire, avec par exemple, un nombre de passagers limité, des tests Covid pour l’ensemble des passagers et des membres d’équipage, des prises de température à l’embarquement et au débarquement du bateau et “le port de masques de protection lorsque cela est nécessaire” précise même la compagnie Costa.
A la Chambre de Commerce et d’Industrie de le Côte d’Azur, qui gère les divers ports de la riviera française, on se veut prudent : “il est trop tôt pour faire un point clair sur la reprise de l’activité, car des pourparlers au niveau international sont en cours pour voir comment gérer et organiser le début de ses croisières”.
Pour Diane Levêque, conseillère au cabinet du maire de Cannes : “on va s’assurer que toutes les mesures sanitaires ont été mises en place à bord, que les croisiéristes aient fait des tests… Sans ces garanties, on n’autorisera pas le débarquement à Cannes. Si on considère qu’il y a des risques, on ne prendra aucun risque. On va privilégier le sanitaire sur l’économique. Mais aujourd’hui, compte tenu du contexte international, l’option zéro escale est tout à fait envisageable pour la ville de Cannes.”
Le poids économique du tourisme de croisière pour la région Provence-Alpes Côte d’Azur avait encore augmenté en 2018 avec toujours plus d’escales maritimes et 2,5 millions de passagers, selon une étude de Medcruise, la fédération des ports de croisière de Méditerranée.
Les croisiéristes s’arrêtent en moyenne 4 heures en escale dans un port maritime de la région et dépensent toujours en moyenne 36 euros à terre, avec une pointe à 91 euros à Saint-Tropez.
Les données clés du poids économique de la croisière (maritime & fluviale) en Provence-Alpes-Côte d’Azur :
La consommation touristique lors de l’escale s’élève à plus de 79 millions d’euros, avec des retombées économiques directes, indirectes et induites totales à 430 millions d’euros.