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En présentant l’analyse des besoins sociaux de la ville, le Centre social d’action communale livre une photographie des Antibois et Juanais. Des données pour comprendre toute une cité.
Une étiquette? Non, ce n’est pas franchement l’idée. En dévoilant les résultats de l’analyse des besoins sociaux, la commune livre une photographie de sa population. Le tout, sur un temps donné: la période 2011-2016.
Le but de l’opération? Connaître mieux ses habitants. Et ainsi anticiper l’avenir tout en comprenant les urgences.
En observant cette étude, des territoires se dessinent. Avec des chiffres qui ne trompent pas: ceux de la paupérisation d’une partie de la population.
Une tendance dramatique qui, au vu du quotidien de nombreux foyers, ne peut que gagner du terrain. La crise sanitaire étant passée par là, difficile d’imaginer aujourd’hui que les 13,7% d’Antibois vivant sous le seuil de pauvreté il y a quatre ans ne seront pas rejoints par d’autres.
Une précarisation amenant également la question des aides mais aussi des logements sociaux puisque les demandes ne vont être que grandissantes…
Sources: Analyse des besoins sociaux 2020 via le bureau Le Compas; INSEE.
Qui vit où? Une vaste question à l’heure où Antibes, rappelons-le, a perdu sa place de deuxième ville plus importante du département. Eh oui, au dernier classement établi par l’Insee, la cité des Remparts a perdu des habitants, laissant Cannes lui passer devant.
Même si le mode de calcul de l’institut ne sied pas à tous les élus locaux, la population antiboise serait passée de 75.176 habitants en 2011 à 73.798 habitants en 2016. Soit 1.378 habitants en moins dans le décor.
Pour analyser cette baisse, il faut se pencher sur le solde migratoire qui est bien évidemment négatif pour la commune puisqu’il y a plus de départs que d’arrivées.
En moyenne ce sont 374 personnes par an qui quittent la ville. Pour obtenir une réalité statistique, il convient de croiser ce chiffre avec les taux de mortalité et de natalité. Équilibre fait, ce sont donc en moyenne 276 âmes qui manquent chaque année aux remparts.
Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas tout seul à encore habiter dans le coin. Justement, l’analyse des besoins sociaux permet d’en apprendre un peu plus sur la typologie des quartiers…
Le plus prisé
Roulement de tambour. Le quartier le plus prisé est… Celui des Combes! Eh oui, entre 2011 et 2016, c’est le secteur qui a enregistré la plus grande hausse démographique avec 18,2%. Sur la deuxième marche du podium on retrouve La Fontonne (+10,6%).
Le moins couru
L’endroit où il y a beaucoup moins de monde ? Il suffit de lever la tête et de scruter les panneaux “à louer” et “à vendre” qui fleurissent: il y a une vraie fuite des âmes dans la vieille ville. Avec une baisse de 26,3% sur six ans. Derrière, c’est Laval qui perd le plus de résidents avec une chute de 15,8%.
Le plus aisé
Rhétorique: quel est le quartier le plus aisé d’Antibes ? Oui, la réponse tombe sous le sens. Le Cap cristallise les plus belles propriétés. Cette particularité mise à part, les foyers les plus aisés préfèrent l’Estagnol et les Semboules – 9% de taux de pauvreté – et également Fontmerle – 10%.
Le moins riche
Au total, ce sont 10.650 Antibois et Juanais qui vivent sous le seuil de pauvreté – en 2016. Indubitablement, ce chiffre va être amené à augmenter au vu des drames humains et économiques engendrés par la crise sanitaire. Les personnes en grande précarité se trouvent majoritairement au sein de la vieille ville (27%), à Juan-les-Pins (22%) et aux Trois-Moulins (19%).
Les logements
Suivant cette logique, le nombre de foyers vivant dans du logement social est en hausse. Sur 36.141 ménages, 8,3% sont concernés, 3% sont logés gratuitement, tandis que 34,7% sont des locataires privés.
À noter: les familles antiboises sont avant tout propriétaires puisqu’elles représentent 53,2%. Si les programmes immobiliers fleurissent, les résidences principales reculent: sur 62.269 toits, 30% sont des résidences secondaires.
Avec sa réputation de vivier de centenaires – on en dénombre actuellement une bonne trentaine au sein de la commune -, la cité des Remparts ne jouit clairement pas d’une image fringante côté jeunesse. Et pourtant, il semblerait que les chiffres tordent le cou à cette idée reçue…
Combien de bougies?
Si 19% de la population n’a pas encore soufflé sa vingtième bougie, les 81% restants ne sont pas tous les dignes représentants du troisième âge.
Eh oui, puisque la part des 20-49 ans incarne presque la moitié des âmes vivant à Antibes – soit 49%. Pour le reste, le calcul va de soi : les plus de 60 ans sont présents à 32%.
Une présence légèrement plus importante que la moyenne départementale qui elle, s’avère plus large que la moyenne nationale.
Mais comme il s’agit ici d’une photographie, il est de bon ton de se demander quelle sera l’évolution des générations. Pour ce faire, observons les profils des nouveaux arrivants. Surprise : ils sont majoritairement… jeunes! 22% d’entre eux sont âgés de 20 à 24 ans.
J’irai où tu iras…
Justement, en parlant d’emménagements. D’où viennent ces gens ? Sur la période étudiée, 4.4000 arrivées ont été décomptées. Pas loin de la moitié ont simplement traversé le fleuve Var en étant d’anciens Niçois (1852).
Le reste? Contrairement aux stéréotypes, seulement 12% viennent directement de la capitale. Et dans l’autre sens, où vont les Antibois qui quittent les remparts? Plus de la moitié migre vers l’Est – 2.175 sur 3.960 départs – tandis que 23% s’installent à Paris.
Seul contre tous
Et vous, vous vivez à combien? Si votre brosse à dent en cotoie d’autres, sachez que vous ne représentez pas la majorité de la population antiboise. Plus d’un tiers – 43,2% – des foyers sont composés d’une seule et unique personne. Oui, on vit seul. Et de plus en plus puisque le nombre de personnes par ménage est passé de 2,9 à 1,9 en 55 ans.
Bref, on partage de moins en moins son dentifrice. Même pas avec un enfant puisque plus de 26% des couples ne sont pas parents contre 18% qui ont choisi d’assumer ce rôle. Dans le mode solo, 7,4% sont des familles monoparentales.
Deux en un
De plus en plus courant. Parce que la vie fait que. Au sein de la ville, ce sont trois familles sur dix qui sont monoparentales. Lorsque l’on observe l’âge des mineurs au sein de ces foyers où maman ou papa fait dans le deux en un, la part des adolescents est importante: un tiers d’entre eux connaissent cette situation à la maison. L’analyse montre que le taux de pauvreté est deux fois plus important au sein de ces familles, elles sont plus impactées par la précarité: 25% d’entre elles sont touchées.
L’avenir?
Si la part des jeunes adultes (18-24 ans) reste stable au sein de la population, le nombre de jeunes actifs et d’étudiants a carrément flanché de 20% entre 2006 et 2016. Concernant la situation financière des nouveaux arrivants sur le marché du travail, plus de la moitié des jeunes actifs ont signé un CDI (54,2%). Ce qui s’avère plutôt rassurant…
Certes, si les seniors ne sont pas la population la plus présente au total dans la ville, ils restent bien évidemment une des priorités du CCAS. Un tiers des Antibois ont donc plus de 60 ans. Mais ce sont bel et bien les plus âgés d’entre eux qui sont présents en force chez nous! Non seulement le département les accueille davantage – 4,4% de la population contre 3,2% pour le reste de la France -, mais Antibes est un exemple du genre.
S’ils incarnent 4,1% des habitants de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis, ils sont… 5,3% à avoir plus de 85 ans dans la cité des Remparts. 
Une petite particularité qui explique ainsi les besoins inhérents au troisième âge dans la commune. La première problématique? La moitié des personnes de plus de 80 ans vivent seules chez elles. L’isolement est donc présent.
Et risque de s’enraciner avec le vieillissement des résidents puisque l’augmentation de cette population va perdurer jusqu’à atteindre un seuil de stabilité vers 2036.
Une quinzaine d’années au sein desquelles les interrogations quant à l’aide, l’accompagnement et le soutien des aidants doivent être au cœur d’une réflexion globale.
Pour rappel, la mise en place d’une prestation gratuite de répit à domicile à destination des aidants est développée depuis le deuxième confinement dans la commune.
L’idée ? Libérer deux à quatre heures de temps libre aux personnes qui s’occupent d’un proche malade. Et ce, grâce à l’intervention de professionnels directement au domicile. Une solution vouée à devenir pérenne sur le secteur.
Transformer les profils des habitants en graphiques, tableaux, cartes et compagnie: à quoi cela sert-il réellement? Au XXIe siècle on appelle cela l’utilisation de data. Mais, dans les faits, il n’y a rien de neuf là-dedans puisque relever des données reste la base de toute étude.
Et ce, depuis des temps imémmoriaux. Pour autant, le croisement de ces informations et leur présentation – faite à Antibes dans le cadre du conseil municipal – relève d’une obligation. Puisque depuis vingt-cinq ans, l’analyse des besoins sociaux doit être menée par les CCAS.
Et publiée annuellement. Une réglementation qui demande depuis 2016* un diagnostic “sociodémographique” dans le cours de l’année civile suivant les élections municipales.
La raison? Ces statistiques doivent être portées à la connaissance des élus “avant le rapport d’orientation budgétaire et le vote du budget”. Ici, c’est le bureau d’études Le Compas, spécialisé dans l’observation sociale des territoires, qui a livré ses conclusions.
*Selon le décret n°2016-824 du 21 juin 2016, le diagnostic est réalisé avec l’ensemble des partenaires, publics ou privés, qui participent à la mise en œuvre des actions de prévention et de développement social.
Les personnes dites “fragiles” ne sont pas présentes en majorité dans la commune. A titre d’exemple, sur les 14.150 allocataires de la CAF en 2018, seuls 2.770 perçoivent des minima sociaux (on parle ici du RSA et également de l’allocation adulte handicapé).
Un taux en-dessous de la moyenne départementale: 7,5% pour Antibes, contre 9% pour les Alpes-Maritimes.
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