Inaugurée en 1995, la franchise du géant américain fut la première dans le département. Et son succès ne l’a jamais quittée.
McDonald’s et l’Aveyron, c’est toute une histoire. On la résume souvent à l’épisode de 1999 quand une bande de paysans du Larzac, emmenée par José Bové, s’en prenait à ce symbole de la "malbouffe". Les images ont fait le tour de la planète. D’irréductibles Gaulois face à l’expansion américaine, tous les ingrédients étaient réunis.
Pourtant, cet épisode n’a en rien arrêté la "Burger story". McDonald’s a amplement remporté la bataille, poussé par des consommateurs amateurs de fast-food. Aujourd’hui, la firme compte sept franchises dans le département : à Rodez, à Onet-le-Château, à Millau, à Villefranche-de-Rouergue, à Decazeville, à Luc-la-Primaube, et la petite dernière à Espalion, porte d’entrée de l’Aubrac.
Et toute cette histoire a débuté à… Saint-Éloi ! Bien avant Millau. C’était en 1995. À l’époque, notre quotidien parle d’un "événement". Au pays de la gastronomie locale, on célèbre l’arrivée de Ronald. L’adjoint au maire de Rodez, Jean Terral, le constate même sur place. "Chez McDonald’s, on a la frite", lance-t-il devant la presse. Dans la préfecture, personne ne manifeste son mécontentement. Le rond-point de La Gineste et son quartier populaire vont même connaître un nouvel élan. Marc Dehani, surnommé "Big Marc" pour avoir présidé la destinée de la plupart des franchises dans l’Aveyron, s’en souvient encore. "Les premiers jours, il y avait tellement de monde que nous avons demandé une extension du restaurant au plus vite ! Elle s’est faite un mois après l’ouverture, c’est dire"
À l’époque, l’entrepreneur, alors dans le milieu de la grande distribution, était l’un des rares à croire en cette réussite. McDonald’s était implanté depuis plus de vingt ans en France, mais à Rodez, il fut difficile de convaincre les investisseurs. Et les banques particulièrement. "J’ai essuyé de nombreux refus", se remémore Marc Dehani. Une seule, la plus locale – le Crédit Agricole –, se lancera dans l’aventure. Elle ne le regrettera pas. D’une dizaine d’employés à ses débuts, l’entreprise grimpe rapidement au-dessus de la barre des cinquante. À l’ANPE, ancêtre de Pôle Emploi, les offres d’embauches pleuvent. C’est le cas encore. "Je ne saurai dire combien de jeunes de l’agglomération sont venus financer leurs études chez nous…", souffle, non sans fierté, le boss, désormais retraité.
Dès 1998, la décision est prise : Rodez aura un deuxième McDonald’s. Ou plutôt Onet-le-Château, au rond-point Saint-Marc. Celui de Saint-Éloi s’affichait déjà parmi les plus rentables de la région… Lors du mois d’août et du chassé-croisé des vacances, il lui arrive même de se classer aux côtés des plus actifs de Toulouse, Bordeaux, Montpellier et autres grandes agglomérations. "Je savais que cela fonctionnerait ici. Rodez a toujours été dynamique. Mais surtout, c’est loin de tout et un lieu de passage. Et la réussite de Saint-Éloi a engendré celle des autres derrière", se souvient encore Marc Dehani qui a vécu son "American dream" dans le Rouergue. "McDonald’s fait du mécénat depuis 25 ans, que ceux qui critiquent s’investissent autant. Je suis issu d’un milieu modeste, je sais d’où je viens et je sais ce que m’a apporté cette entreprise", martelait-il dans nos colonnes, à l’heure de souffler les dix bougies du restaurant de Saint-Éloi.
En 2020, McDonald’s comptait près de 1 500 franchises dans l’Hexagone. Il fêtait en même temps ses 20 ans de présence au Salon international de… l’agriculture ! Près de 34 000 agriculteurs français approvisionnent aujourd’hui le fast-food et 78 % des matières premières proviendraient également de l’Hexagone selon la marque. "Une histoire qui se fête !", écrit McDonald’s sur son site internet. La petite de Saint-Éloi a assurément participé à la grande.
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