Plusieurs habitants de cette rue, située dans le quartier de Saint-Félix, dénoncent la construction à venir de trois immeubles par un promoteur ruthénois. La Ville assure que celle-ci respecte toutes les normes et ne "gâchera pas la perspective". 
"Vous voyez ces arbres et la vue sur la cathédrale en fond ? Bientôt, nous aurons du béton et des garages à la place". Les habitants de trois maisons de l'impasse de Provence, dans le quartier de Saint-Félix, ne décolèrent pas. Tous vivent ici depuis les années 1970, date de la construction du lotissement par un entrepreneur du coin. La petite impasse, dans laquelle il est impossible de se croiser en voiture, mène directement à leurs domiciles. Elle n'est d'ailleurs empruntée que par les habitants et ce bout de goudron n'est toujours pas tombé dans l'espace public… Mais cela est appelé à changer. Car d'ici quelques mois, l'impasse devrait servir à de nouveaux habitants. Ceux de trois immeubles, comportant chacun huit logements, que le promoteur ruthénois Qualit'Immo prévoit de construire sur le terrain pentu entre le chemin de Saint-Félix menant à son manoir et la fameuse impasse. Le permis de construire a été déposé en mairie. Les plans également.
"Cela fait 40 ans que nous sommes là et c'est la fin de la tranquillité. On va détruire la nature et imaginez la circulation qu'il va y avoir devant chez nous désormais", soufflent les habitants qui souhaitent conserver leur anonymat. Pour quelles raisons ? "On ne veut pas subir les foudres de la mairie", disent-ils. Pourtant, ils se sont bien rapprochés d'elle pour éviter cette construction. "Dès 2017", assurent-ils. Depuis, ils ont déposé un recours en justice et viennent de lancer une pétition dans le quartier. "Des maisons, on aurait accepté, mais nous parlons là de trois immeubles de huit habitations chacun, avec des garages en face de nos maisons. C'est toujours plus", râlent-ils encore, conscients que sans un recours victorieux devant la justice, le combat s'annonce vain…
En attendant, du côté de la mairie, on ne décolère pas non plus face à la fronde de ces riverains. "C'est une histoire entre privés. Personne n'est défavorisée et lorsqu'on habite en ville, il faut s'attendre à ce qu'il y ait des constructions autour de chez soi !", réagit Christian Teyssèdre. Ces habitants en colère, il les a rencontrés à "plusieurs reprises sur place", dit-il. "Le terrain sur lequel les immeubles vont être construits est privé. Il leur a été proposé de l'acheter. Ils ne l'ont pas souhaité et le vendeur s'est tourné vers un promoteur. Que pouvait-on faire ? On ne pouvait pas s'opposer à cette vente. On a néanmoins négocié avec ce promoteur pour qu'il ne gâche pas la perspective de ces habitants. Ce sera le cas. Il faut arrêter de raconter n'importe quoi et faire croire que les immeubles dépasseront de 12 mètres devant les maisons ! En aucun cas, ils gêneront la vue", poursuit encore le maire, projet de Qualit'Immo en mains. Un promoteur à qui "j'ai déjà refusé de nombreux projets !", tient-il à souligner. 
En juillet dernier, cette histoire s'était invitée jusque dans l'hémicycle du conseil municipal. "On ne peut que comprendre l'inquiétude de ces habitants de voir bientôt pousser du béton à la place de rangs de tomates et de potirons. Il ne faudrait pas que demain le moindre espace vert soit offert à la gourmandise des promoteurs immobiliers…", s'était ému l'élu Jean-Michel Cosson, tout juste passé dans l'opposition. L'adjoint à l'urbanisme, Christophe Lauras, lui avait alors rétorqué : "Ce n'est pas la Ville qui a vendu le terrain. Les permis de construire, on les délivre en tant qu'administrateur. S'il est réglementaire, comme celui-ci, qu'est-ce qui nous permet de le refuser ? Sur ce dossier, on a même pris le soin de consulter l'architecte des bâtiments de France, en raison de la proximité avec le manoir de Saint-Félix. Il a donné un avis favorable."
Le recours en contentieux déposé par les habitants devant le tribunal administratif de Toulouse n'a toujours pas été examiné.
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