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Depuis des années, les travailleurs ont de la difficulté à trouver un logement à Whistler. La vague de locations à court terme par le truchement d’Airbnb a pour effet d’accentuer le problème. Julie Landry a rencontré des employeurs aux prises avec un roulement de personnel et un travailleur qui vit dans des conditions déplorables.
Le manque de logements à Whistler pour les travailleurs saisonniers est un problème de longue date dans cette station de ski de Colombie-Britannique. Avec deux hivers très achalandés et des propriétaires qui préfèrent louer leurs biens à court terme, la situation est devenue particulièrement criante. Les travailleurs doivent donc se débrouiller comme ils le peuvent pour trouver un endroit où dormir la nuit.
Un texte de Julie Landry
À titre d'exemple, Anthony Paquet habite à Whistler depuis juin 2016. Au début, il avait trouvé un endroit pour vivre, mais après être parti deux mois au Québec à l’automne, il s’est retrouvé sans logement. « C’était plein plein plein. C’était introuvable. Puis, c’est là que j’ai décidé d’aller camper. J’ai construit ma cabane », raconte le jeune de 18 ans qui travaille au restaurant Crêpe montagne.
Anthony Paquet sur le toit de sa cabane à Whistler
Photo : Radio-Canada / Julie Landry
Sa cabane se trouve dans un coin de forêt inhabité près d’un quartier résidentiel de Whistler. Il doit marcher environ cinq minutes dans un sentier après le dernier arrêt d’autobus. Tous les soirs, il rentre donc dans son abri rudimentaire pour dormir.
« Je mets ma tente dedans, donc je suis couvert du froid. Je fais juste dormir et ressortir travailler. Je ne reste presque pas dans ma cabane. »
Il n’y a ni électricité ni eau courante, alors Anthony se débrouille comme il peut. « Je mange chez des amis, ou je mange au restaurant où je travaille. Pour la douche, c'est au gym », explique-t-il.
Les conditions sont loin d’être idéales, mais au moins, il n’a qu’à payer sa passe d’autobus et son abonnement au gymnase. Il dit pouvoir supporter le froid, ayant fait un entraînement militaire chez les réservistes de l’Armée canadienne.
La cabane en bois construite par Anthony Paquet lui permet de protéger sa tente du froid
Photo : Radio-Canada / Simon Charland
Anthony Paquet dit pouvoir tenir tout l’hiver et même l’été, mais il admet qu’il y songerait à deux fois avant d’y passer un autre hiver. « Ça vaut la peine, mais il faut que tu sois motivé. » Il se cherche un logement, mais n’y arrive toujours pas.
La chef de partie, Marianne Lafleur a reçu l’aide de son employeur, Bearfoot Bistro, pour trouver un logement
Photo : Radio-Canada / Simon Charland
Marianne Lafleur, chef de partie chez Bearfoot Bistro, comprend la situation du jeune homme, car elle a dû faire le parcours du combattant pour se trouver un logement.
« Quand tu déménages à Whistler, il faut que tu saches que ça va être extrêmement difficile de trouver un endroit pour vivre. C'est comme la guerre, vraiment. »
Heureusement, son employeur lui avait au moins trouvé un logement pour un mois, à son arrivée. « Je ne pense pas que j'aurais déménagé ici si je n'avais pas un appartement qui m'attendait », avoue-t-elle.
Les entreprises sont donc de plus en plus nombreuses à louer des maisons ou même à en acheter pour pouvoir loger leurs employés.
Un planchiste quitte le village de Whistler pour aller sur les pentes
Photo : Radio-Canada / Julie Landry
La municipalité de Whistler est consciente du problème et a lancé de nombreuses initiatives pour améliorer la situation. Elle sévit contre les propriétaires qui louent illégalement leur logement à travers Airbnb et tente de remplir les maisons vides.
Le programme Home Run devrait bientôt jumeler des propriétaires avec des entreprises qui se portent garantes du locataire pour les paiements et le bon état du logement.
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