Claude Van Cleemput et Philippe Germond n’ont pas été surpris, lorsqu’ils ont été contactés début juin par l’économe du diocèse de Charente-Maritime. Les présidents respectifs des clubs de gymnastique et de tir sportif des Mouettes s’attendaient depuis plusieurs années à la mise en vente du bâtiment qui abrite les deux clubs. L’échéance n’a été retardée, semble-t-il, que par la longue et complexe recherche de toutes les personnes formant le maillage de la propriété.
Par écrit, le 13 juin…
Par écrit, le 13 juin, les deux clubs ont donc appris que le bien serait finalement mis à la vente « courant 2023 ». Avec l’espoir, peut-être, de pouvoir encore y passer la saison 2023-2024… « Mais ce délai d’ici à la vente représente le délai, aussi, pour trouver une solution, d’où la nécessité de réfléchir dès maintenant », résume Anaïs Recouvreur, l’une des trois salariés des Mouettes gymnastique. Car spontanément, ni les deux clubs, par leurs propres moyens, ni la Ville de Royan ne sont en mesure de trouver un point de chute pour les centaines de licenciés concernés.
Claude Van Cleemput et Philippe Germond ont été reçus début septembre, par le maire, Patrick Marengo, son premier adjoint Didier Simonnet et l’adjoint en charge des sports, Jean-Michel Denis. « La première chose qu’on sait, c’est que la Ville n’est pas acheteuse », a appris Claude Van Cleemput. Trop cher, confirme Jean-Michel Denis. « L’ensemble est évalué 965 000 euros, sachant qu’il y aurait énormément de travaux à réaliser pour remettre le bâtiment en état. Pour l’instant, ce n’est effectivement pas la priorité des priorités, si nous voulons contenir la fiscalité et continuer à proposer à nos administrés les services qu’ils sont en droit d’attendre. »
Le président du club de gymnastique des Mouettes ne masque pas une certaine amertume. « Ce n’est pas comme si nous n’attirions pas l’attention de la Ville depuis des années… » Claude Van Cleemput pointe du doigt les taches noires qui émaillent les plafonds des salles de l’étage. Infiltrations d’eau de pluie. « Il faudrait refaire le toit. Depuis longtemps, le diocèse a cessé, lui, d’assurer un entretien du bâtiment. » La Ville a bien mis la main à la poche, notamment pour changer une partie des verrières, mais des panneaux de contreplaqué bouchent encore des vitres brisées par endroits, l’immense salle est une passoire thermique. « La Ville s’en rend compte, elle paie les fluides depuis quelques années. »
La collectivité a beau aider au mieux de ses capacités les deux clubs, elle ne voit pour l’heure aucune solution à leur offrir. « Il nous a été proposé de nous répartir dans plusieurs gymnases, mais avec toute la manutention que ça demanderait, avec tous les créneaux que nous avons, ce serait juste impossible », assure Anaïs Recouvreur. Le club de gymnastique des Mouettes recense plus de 350 licenciées en ce début de saison. « Nous avons des séances tous les jours du lundi au samedi, soit 37 heures de pratique hebdomadaires. »
Dans sa « malchance », la Ville se voit confrontée à la question du relogement de deux clubs aux exigences spécifiques, nécessitant des locaux dédiés. Vaste, pour les gymnastes. « Nous aurions besoin, au minimum, des 400 mètres carrés que nous avons actuellement, voire plus, parce que nous sommes à l’étroit. Il faut vraiment adapter l’agencement pour installer tout le matériel », explique Claude Van Cleemput. Le club de tir sportif a tout autant besoin d’une infrastructure adaptée. Des locaux couverts et fermés, si possible, sans doute, aussi vastes que les installations actuelles.
Le président des Mouettes tir, Philippe Germond, doit à nouveau rencontrer l’adjoint aux sports, Jean-Michel Denis, le 20 octobre. L’adjoint se promet de revoir vite, également, Claude Van Cleemput. « Ces deux associations existent depuis longtemps (1), elles sont très ancrées dans le paysage de la ville, elles comptent beaucoup de licenciés. Nous cherchons donc des solutions, mais ça ne sera pas simple », ne cache pas Jean-Michel Denis.
Anaïs Recouvreur, elle, suggère au contraire un projet ambitieux. « Peut-être une extension au gymnase Cordouan. La Ville pourrait s’y retrouver en accueillant l’été, notamment, des stages de clubs ou de pôles fédéraux, qui nous sollicitent souvent pour venir à Royan, une destination qui les attire. Mais quand ils voient notre salle, malheureusement… » On en revient toujours au nerf de la guerre, l’argent. Royan, seule, ne semble pas décidée pour l’heure à placer de nouvelles infrastructures sportives à la liste de ses investissements prioritaires.
(1) Le patronage des Mouettes a été créé en 1912, le complexe bâti actuel a été mis en service en 1954.

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