Ici, le nettoyage des cloisons isothermes a commencé. Dans la salle voisine, une main lisse un joint de silicone. Un atelier plus loin, c’est à la truelle et au ciment qu’un trou est colmaté dans un soubassement. Au port de La Cotinière, à Saint-Pierre-d’Oléron, sur le chantier de la nouvelle halle à marée, la période des grandes manœuvres et des travaux spectaculaires est refermée. Près de 80 personnes présentes sur le site, tous corps de métiers confondus, travaillent au détail.
« Les finitions, c’est toujours délicat, commente Jean-Louis…
« Les finitions, c’est toujours délicat, commente Jean-Louis Bouquet, le directeur des opérations. C’est là que l’on a la vision de la qualité perçue. » Qu’une conduite d’évacuation soit correctement dimensionnée ou que les fondations aient été bien assises restera moins visible au moment de la livraison des installations qu’une tâche abandonnée sur le plafond. Au terme de près de trois années de travaux, le représentant du groupe Vinci ne recule donc pas d’un pouce sur le niveau d’exigence. Pour que le 15 novembre prochain, soient remises au Conseil départemental de la Charente-Maritime, le propriétaire, les clés du bon et bel achèvement.
Même si la livraison se précise, les usagers, pêcheurs et mareyeurs devront patienter encore quelques semaines avant de voir tourner à plein régime la modernité de l’équipement. Toute une séquence de tests se déroulera avant le transfert définitif. Le calendrier est précisé : à terre, les ateliers des mareyeurs seront mis à disposition entre le 1er et le 15 décembre afin qu’ils puissent les équiper. En mer, les trois lignes de pontons – deux de 135 mètres et une de 80 mètres, chacune avec sa descente raccordée au terre-plein –, seront parées pour la fin octobre, et accessibles après la réception des travaux. Cette semaine, les sept dernières grues de manutentions, sur un total de neuf, doivent arriver.
C’est à la mi-novembre que débutera l’installation à proprement parler des équipements intérieurs. Tout sera testé : le convoyeur qui distribuera le poisson de la salle de vente vers les ateliers de mareyage et les quais de stationnement des véhicules, le dispositif de froid prévu pour garantir 2 °C dans l’ensemble des espaces de stockage et de vente, mais aussi les appareils de pompages qui captent l’eau de mer via un forage profond de 25 mètres pour alimenter les mareyeurs et les viviers, et encore les unités de production de glace (une tour extérieure en bord de quai et une unité dans la criée), jusqu’à la moindre prise électrique ou informatique dans les bureaux, au premier niveau du bâtiment.
« Plusieurs scénarios de fonctionnement seront déroulés, avec des tests dynamiques, précise Jean-Louis Bouquet. Le Département a par exemple prévu d’éprouver son process avec une vente fictive. » Un protocole prévu pour que le transfert d’activité soit effectif en février 2022. Un mois plus tard s’engagera la séquence de démolition partielle de l‘ancienne criée, à l’opposé du nouveau site.
« Ici on était sur la mer », évoque le directeur des opérations dont le regard embrasse le site. 4,2 hectares gagnés sur la mer pour installer à terre la halle à marée (12 000 mètres carrés d’emprise au sol, un parking d’une centaine de places, une aire de ramandage et le nouveau quai. Et 4 autres hectares creusés en mer pour offrir un troisième bassin au port. Ce nouvel abri est assez profond pour garantir des allées et venues de la flottille et du canot de sauvetage en mer à toute heure de la marée.
Avec ce nouvel outil, la sécurité des marins, l’efficacité des manutentions, la souplesse des opérations commerciales se hissent en division supérieure. Un équipement à la hauteur des ambitions du port. Regardés dans le détail, quelques-uns des aménagements témoignent de cette élévation. La salle de départ du poisson après la vente par exemple : « 600 mètres carrés de surface, contre une cinquantaine dans l’ancienne criée », précise Jean-Louis Bouquet.
Pour la glace, la sécurité de l’approvisionnement des navires est assurée par un silo de 30 tonnes de capacités qui s’élève 18 mètres au-dessus du quai, et deux générateurs dont le débit étalonné à 10 tonnes jour chacun, servira aussi bien les cales des chalutiers que les camions des transporteurs. L’installation est en cours de finition, comme la station de pompage d’eau de mer qui débitera 3 mètres cubes par heure pour couvrir la consommation maximale du site estimée à 30 mètres cubes par jour. Là aussi, un réservoir tampon de 50 mètres cubes. Ce port, il est aussi conçu pour le public des visiteurs, avec 5 kilomètres de promenade dont une partie, en terrasse, attend sa végétalisation.

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