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Chalon Sur Saône
sam. 31/12/2022
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Une loque. Une épave ». C’est ce que Jacqueline Bartczak était devenue, selon son frère Richard, au fil de son séjour pour une dépression au centre hospitalier spécialisé de Sevrey, en août 2012. Quatre semaines d’hospitalisation à la fin desquelles cette habitante de Saint-Vallier de 59 ans est morte, un dimanche matin, à la table de son petit-déjeuner.
Un décès qui a stupéfait ses deux fils et ses quatre frères et sœurs. Une plainte pour non-assistance en danger a été déposée en septembre auprès du procureur de la République de Chalon-sur-Saône par Richard Bartczak, visant les deux médecins responsables de la patiente. Martine Durix, sa sœur, et son fils David Prost, qui vit à Orléans, se sont joints à la procédure deux mois plus tard.
« Personne ne comprend qu’on puisse mourir en quatre semaines quand on est entré à Sevrey sur ses deux jambes pour une dépression », déclare Richard Bartczak, qui reste choqué « par la dégringolade physique » : « À la fin, elle était en fauteuil roulant et portait des couches ». Et n’est toujours pas convaincu par l’explication qui lui a été fournie : « On m’a dit qu’elle était morte de mélancolie ».
Tout commence par un mal-être qui s’aggrave à la mi-juin. « On voyait qu’elle n’était pas en forme, perdait du poids, et ne pouvait plus rester seule, raconte sa sœur Martine Durix. Mais elle avait toujours fait très attention à sa santé et tout le monde disait qu’elle finirait centenaire ».
Son médecin traitant l’envoie aux urgences de Montceau. Puis la patiente est orientée vers le centre hospitalisé spécialisé de Sevrey, qui accueille avec ses autres structures délocalisées 11 000 adultes et 3 000 enfants par an. Environ 1 300 personnes y sont accueillies en hospitalisation complète.
Mais Jacqueline Bartczak ne comprend pas, et n’accepte pas plus cette première hospitalisation en psychiatrie pour dépressio. Angoisse, insomnie, opposition, hébétude, refus de s’habiller ou de manger, impression « d’être enfermée » ou « recouverte d’excréments », risque suicidaire : jours après jours, le journal du suivi de la patiente ne semble pas montrer pas d’amélioration malgré les soins prodigués quotidiennement. « Elle voulait sortir, mais on m’a demandé de signer une décharge pour qu’elle ne puisse pas », se souvient Martine Durix. Régulièrement, ses deux fils, son frère ou sa sœur lui rendent visite ou appellent l’équipe soignante. Ils font part de leur inquiétude.
Le 22 août, la patiente est transférée au pavillon Edelweiss. « Les médecins me disaient que ce serait une mauvaise idée qu’elle sorte, poursuit Richard Bartczak. Quand je l’ai vue dans ce pavillon, elle était entourée de petits vieux qui hurlaient ou marchaient à quatre pattes. Elle a dû y vivre des moments horribles ».
Quelques jours avant son décès, un nouveau traitement est mis en place. La famille est persuadée qu’elle l’a mal supporté. « Son fils est venu la voir le samedi, racontent Richard Bartczak et Martine Durix. Elle lui a dit « je ne peux plus respirer, je suis morte » et il a donné l’alerte. On lui a répondu qu’elle verrait un médecin le lundi ». Le lendemain, à 9h30, elle est retrouvée inconsciente, la tête en arrière, en arrêt cardio-respiratoire. Les pompiers et le Samu ne parviendront pas à la réanimer. Son décès est constaté 45 minutes plus tard.
« J’ai été le premier prévenu et on m’a dit qu’il n’y avait pas d’obstacle médico-légal ni d’erreur médicale, précise David Prost. Mais je ne comprends pas comment on peut être juge et partie ». Sous le choc, la famille n’a pas demandé d’autopsie. Jacqueline Bartczak a été incinérée.
Depuis plusieurs semaines, l’enquête suit son cours et des auditions des proches ont lieu au commissariat de Montceau-les-Mines.
Martine Durix a aussi porté plainte contre l’établissement, qui n’a pas souhaité communiquer sur ce dossier. « Pour moi, il y a clairement eu une défaillance. On ne veut pas d’argent, juste comprendre ce qui est arrivé à ma mère », insiste David Prost, qui reproche aux médecins « de n’avoir pas su dire qu’ils n’étaient plus en capacité de la prendre en charge ».
« Pour sa mémoire, nous voulons savoir, renchérit Martine Durix. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’on ne se demande pourquoi nous ne l’avons pas ramenée avec nous ».
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