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Souhaitée par les professionnels du secteur depuis de longues années, la structure temporaire sera accessible devant La Palmosa, en attendant une implantation pérenne d’ici trois ans.
C’est un “fantasme” de plus de trente ans qui s’apprête à devenir réalité. L’ouverture d’une maison de santé sur le littoral de la Riviera française est désormais imminente. Dès lundi 4 juillet, les patients pourront se rendre dans les préfabriqués qui hébergent la structure à l’entrée de l’hôpital La Palmosa. Explications.
“Les maisons de santé sont des structures pluriprofessionnelles dotées de la personnalité morale et constituées entre professionnels médicaux, auxiliaires médicaux ou pharmaciens”, explique-t-on sur le site du ministère de la santé. Le porteur du projet sur le littoral, Jean-Louis Gerschtein – également président de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de la Riviera française – ajoute que le terme de maison de santé pluriprofessionnelles (MSP) correspond plus précisément à la labellisation d’un projet de santé, bâti sur les besoins du territoire et validé par l’ARS. Un label obtenu fin 2021.
“L’idée, c’est d’abord de faire venir des professionnels. De donner de l’accès aux médecins traitants”, résume-t-il. Rappelant qu’un problème se pose sur le territoire: beaucoup de généralistes partent à la retraite et laissent leur patientèle en déshérence.

“Le rôle de la MSP, c’est donc de proposer une solution: là, vous trouverez un médecin traitant, notamment pour les personnes âgées, fragiles, ou souffrant de maladies chroniques. Il s’agit aussi d’avoir un accueil de soins non programmé: les urgences ressenties comme telles mais qui ne relèvent pas d’un service d’urgence (enfant avec 39 de fièvre, Covid sans gravité, cystite…)”
Au 4 juillet, deux médecins généralistes seront installés à plein temps, “avec une montée en charge progressive au niveau des rendez-vous”. Les mois de juillet et d’août permettront ainsi de faire un rodage. Seront également présents un médecin vacataire, et six infirmières, à tour de rôle. Les préfabriqués comprennent deux bureaux pour les médecins, un pour les infirmières, une salle d’accueil et une réserve. “Nous avons créé l’association des professionnels de santé de la MSP du littoral, dont le président est le Dr Marius Taquet – qui va travailler ici, détaille Jean-Louis Gerschtein. Mon rôle, c’est de piloter, de porter le projet. Mais ce dernier appartient aux professionnels. Moi, je viens en appui stratégique avec l’équipe de la CPTS.”
“Pour ce type de projet il faut un pilotage. Or, jusqu’à maintenant, il n’y avait pas de conjonction”, assure Jean-Louis Gerschtein, déjà à l’origine de la MSP de la Roya. Plusieurs composantes sont d’après lui venues changer la donne. Parmi lesquelles le placement de Menton en zone d’intervention prioritaire – “c’est-à-dire en désert médical” – en termes d’accès aux soins (médecin traitant), en février 2022. La création de la CPTS en 2019, aussi. Ainsi que l’arrivée de Mylène Ezavin à la tête de La Palmosa, attachée à travailler avec la médecine de ville.

“Nous sommes un petit établissement sur un territoire de santé bordé par des frontières. Alors nous avons besoin de travailler avec des partenaires pour donner du sens au parcours du patient, pour le fonctionnement de l’hôpital, et pour l’attractivité au niveau des professionnels”, commente cette dernière. Précisant que de la même manière, les médecins généralistes nouvelle génération ont envie de s’ouvrir vers l’extérieur, d’exercer en équipe.

“Une MSP de ce type fonctionne pour deux raisons: d’une part le modèle inventé par Jean-Louis Gerschtein est très attractif pour les professionnels. D’autre part il est adossé à un hôpital. Les généralistes ont souvent besoin d’avoir des spécialistes à proximité: un plateau technique, des urgences, de la radiologie… Et inversement.”
“Nous n’avons pas attendu un accord pour investir sur nos fonds propres, en vue d’ouvrir la MSP au plus vite”, glisse Mylène Ezavin. Sans l’aide – financière et logistique – de l’hôpital, un tel projet aurait ainsi pris 6 mois, voire un an de plus, à sortir de terre. Or, l’équipe de la MSP était déjà constituée, prête à travailler. Il aurait été dommage de rompre la dynamique. 200.000 euros ont donc été versés par La Palmosa, entre autres pour réaliser de gros travaux de terrassement, et pour acquérir du matériel.

Une prise de risque pour l’hôpital, qui entend bien demander à l’ARS de rembourser une partie, voire la totalité. Une convention sera par ailleurs signée entre la MSP et La Palmosa pour gérer les coûts de maintenance et d’entretien. Via une redevance payée à l’hôpital par les professionnels qui exercent. En ce qui concerne la location des préfabriqués – 900 euros par mois, sur une durée de 36 mois – le porteur de projet, Jean-Louis Gerschtein, se prépare déjà à aller toquer à la porte des mairies de Menton et de Roquebrune, ainsi qu’au Département et à la Région pour obtenir des financements.
La MSP qui ouvrira ses portes lundi est une structure provisoire. L’équipe se donne trois ans pour accoucher du projet définitif – le temps, pour Jean-Louis Gerschtein, de récolter les fonds nécessaires auprès des collectivités. L’hôpital a déjà fait savoir qu’il était prêt à donner une emprise – via un bail emphytéotique – sur une partie de son terrain.

Cela permettra d’accoler un parking plus important de 200 places. L’objectif final, c’est un espace de 1000m²: 500m² pour la MSP, 500 autres pour un centre d’hémodialyse. Quand on a fait notre étude, on a pris conscience que des gens sur le territoire de la Carf viennent se faire dialyser à Draguignan faute de place plus proche…”, expose Mylène Ezavin.
Un numéro de téléphone dédié pourra être composé dès lundi: 04.92.07.28.60. Des rendez-vous pourront par ailleurs être pris via Doctolib. En attendant qu’une secrétaire vienne physiquement fin août, un télésecrétariat sera proposé. Une fois arrivée à son rythme de croisière, la MSP sera ouverte de 8h à 20h en semaine, et de 8h à midi les samedis.

“À court terme, nous avons également pour projet, avec les médecins de la PDSA (garde de nuit), de mettre les locaux à disposition à partir de 20h et le week-end pour faire des gardes dans un endroit sécurisé. Ils recherchaient un local qui ne soit pas isolé de tout…”, complète Jean-Louis Gerschtein.
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