Aussitôt volées, aussitôt maquillées, aussitôt revendues. Trois spécialistes du vol de voitures âgés de 22, 27 et 32 ans ont été condamnés à des peines allant de 15 mois de prison avec sursis à un an de prison ferme et six de sursis avec mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de Créteil vendredi en début de soirée. Ils étaient jugés entre autres pour une série de vols de voitures. Le placement en détention de l’un d’eux a été immédiatement changé en mandat d’arrêt, le prévenu ayant préféré s’éclipser dès les réquisitions prononcées.
Dans cette affaire, un mineur a été mis en examen par le juge des enfants et deux autres majeurs, moins impliqués, ont fait l’objet d’une comparution sur reconnaissance de culpabilité.
Le trio n’avait rien laissé au hasard pour revendre des voitures volées, notamment en dérobant uniquement la petite citadine la plus vendue en France, la Clio 4. Certaines nuits, ils filaient dans une ou plusieurs rues d’une ville du Val-de-Marne pour commettre des vols à la roulotte, sur le célèbre modèle de la marque au losange. À chaque fois, le ou les voleurs brisent une lucarne et cherchent la carte grise du véhicule et seulement cela.
D’autres nuits, munis d’un boîtier électronique, deux d’entre eux dérobent une Clio. La voiture volée partait ensuite au 6e étage d’un parking d’Ivry-sur-Seine, transformé en atelier de démontage clandestin. Les enquêteurs de la sûreté territoriale, déjà sur la piste de suspects après le signalement des vols à répétition de cartes grises, placeront une caméra de vidéosurveillance à la mi-janvier, suite à une lettre de dénonciation.
Là, les plaques d’immatriculations sont changées avec les chiffres et lettres d’une carte grise volée, ainsi que l’assurance et les numéros du véhicule sur le pare-brise. Un boîtier électronique permettait ensuite de programmer une nouvelle clé. La voiture était aussitôt mise en ligne pour être vendue.
« Nous avons affaire à une organisation. Chacun connaissait son rôle », a rappelé la procureure de la République lors des réquisitions. Les images de vidéosurveillance mettent en avant des travailleurs plutôt organisés. Après avoir fait sa part pour maquiller une voiture, l’intervenant cachait la nouvelle clé derrière la plaque d’immatriculation pour qu’un autre membre de la petite bande la trouve immédiatement à son retour. « C’est un commerce lucratif puisque chaque voiture est revendue plus de 5 000 euros », conclut-elle.
La transformation effectuée, la voiture est mise en vente sur Internet. « Acheter un véhicule sur le site Leboncoin est une mauvaise idée, nous le savons au tribunal », rappelle alors la présidente. Les voitures dérobées à Thiais, Fresnes, Ivry et Vitry-sur-Seine sont ensuite revendus à des particuliers un peu partout, à Savigny-sur-Orge, à Dourdan (Essonne), à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise) ou encore à Chartres (Eure-et-Loir)…
Au total, la bande aurait commis douze vols à la roulotte et dix vols voitures. Ils ont tous les trois minimisés les faits, commis entre juillet ou septembre 2020, selon les prévenus, et le 14 février, date de leurs interpellations.
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« Je ne me souviens pas de tout, explique le seul prévenu placé en détention provisoire après le renvoi de la comparution immédiate à la mi-février. Il a admis toucher « 600 euros pour la revente d’un véhicule et 700 euros quand je l’avais volé. » Atteint d’une grave maladie, le prévenu pourra purger sa peine à son domicile, muni d’un bracelet électronique.
Quant aux victimes, dont certaines étaient présentes à l’audience, l’achat d’une voiture volée a été parfois lourd de conséquences pour elles. « J’ai été interpellé en allant au travail et placé en garde à vue car les policiers pensaient que j’avais volé la voiture, explique un jeune homme. J’ai été licencié ! » « Je suis infirmière et je n’ai pas pu travailler le temps de racheter une nouvelle voiture », déplore également une jeune femme.
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