Découvrez tout
l’univers TF1 INFO
Source : JT 13h Semaine
Des larmes et un sourire. Les émotions étaient partagées ce jeudi 15 décembre pour Farid El Haïry à la sortie de l'audience qui a vu sa condamnation pour viol sur mineure, prononcée fin 2003, être annulée par la Cour de révision. Une décision rarissime en faveur de cet homme jugé coupable et écroué pendant près d'un an pour des faits qu'il n'a pas commis. "Tout ce que je peux dire, c'est que je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu", a déclaré à la sortie de la Cour l'homme de 41 ans. 
Cette décision, qui fait de Farid El Haïry le 12e cas connu de révision d'une condamnation aux assises depuis 1945, fait suite à la rétractation de son accusatrice. En 2017, Julie D. avait confié aux autorités avoir inventé les faits de toutes pièces, "coincée dans l'emprise" d'un "secret familial".
Des accusations graves qu'aura portées toute sa vie celui qui a été condamné à tort. "On ne peut pas effacer 24 ans de douleurs, de souffrances, d'insultes et de tortures", a-t-il déclaré, très ému, à la presse." Moi, j'ai vécu une année d'incarcération, mais les 23 ans d'incarcération mentale, c'est ce qu'il y a de plus difficile. Ça restera à vie", a encore expliqué celui qui est désormais père de famille. "J’ai été maltraité par la justice (…). Il ne faut pas que ce soit la justice en général qui soit mise en cause, mais en tout cas, ils doivent éviter que ça se reproduise", a-t-il ajouté. 
Son avocat, Frank Beron, a de son côté salué "l’aboutissement d'un magnifique combat pour l’innocence" et appelé la justice à "écouter les uns et les autres", plaignants comme mis en cause. "Sacraliser des paroles, ça ne suffit pas toujours pour arriver à rendre justice", a-t-il dit.
La vie de Farid El Haïry bascule en 1998, alors qu'il est âgé de 17 ans et réside dans la petite ville d'Hazebrouck (Nord). Julie D., 15 ans, l'accuse de l'avoir violée et agressée sexuellement. Il est condamné en 2003 à cinq ans de prison, dont quatre ans et deux mois avec sursis, de quoi couvrir sa période de détention provisoire. Il est ensuite inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles et contraint de pointer tous les ans à la gendarmerie. Ses parents, eux, sont condamnés à verser 17.000 euros de dommages et intérêts à la plaignante.
Mais en 2017, son accusatrice, qui a témoigné dimanche dernier dans "Sept à Huit", écrit au procureur de Douai et "confesse avoir menti". Elle avoue alors avoir été victime, entre ses 8 et 12 ans, d'incestes "répétés de la part de (son) grand frère" contre lequel elle a fini par porter plainte. Dans sa décision, la Cour de révision note qu'elle n'avait "pas osé" dénoncer son frère auprès de ses parents et avait mis en cause Farid El Haïry, qu'elle "connaissait uniquement parce qu'il aurait eu un différend avec son ami de l'époque".
Le cauchemar, lui, ne prendra fin qu'à l'été 2022, lorsque les autorités informent le père de famille de ce revirement. "C'est toujours difficile d’admettre ses erreurs", a-t-il commenté, estimant aussi que la justice avait voulu "protéger" la famille de son accusatrice. En rendant sa décision, le président de la cour a salué la "dignité" de Farid El Haïry et a dit espérer que "l'avenir se présentera pour (lui) désormais d’une façon différente". 
Son nom va désormais être retiré de tous les fichiers de police et le jugement de révision sera publié au Journal officiel, dans cinq quotidiens et affiché dans la commune d'Hazebrouck. Le combat de Farid El Haïry n'est toutefois pas terminé puisqu'il va désormais demander à l'État la réparation financière de son préjudice et va porter plainte pour dénonciation calomnieuse conte celle qui l'a accusé à tort il y a 24 ans. 
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info

source

Catégorisé: