Une plongée dans le temps, au départ de la cité médiévale. Un paysage marqué de la main de l'homme.
Une balade dans le temps. Suspendu. Au XVe siècle, ou un peu avant. Ou un peu après. On est là, dans le bijou médiéval qu’est La Couvertoirade. Là comme on y aurait été à l’époque, à l’abri des remparts de la cité, quand les gens faisaient "chanter les loups" en imitant leur hurlement pour mieux les entendre en retour. La dernière louve a été abattue dans le village en 1895.
Entre les murs du village, la population s’était mise à l’abri. Et avec elle les brebis. Et avec elle le fourrage. À distance des loups, donc, et des brigands. On a bien dit que le loup était revenu sur le Larzac, ces derniers mois, mais il n’est pas là ce matin pour effrayer le marcheur. L’empêcher de sortir de l’enceinte.

La cité médiévale de La Couvertoirade, belle à couper le souffle.
La cité médiévale de La Couvertoirade, belle à couper le souffle.

La randonnée part de la tour sud. Elle a été baptisée Les passadous. Solveig Letort est notre guide. Balader les vacanciers, c’est son métier. Elle est aussi première adjointe au maire chargée du tourisme. La promenade de 2  h 30 a été inaugurée récemment. Il faut suivre les petites plaques jaunes puis les balisages, jaunes eux aussi, sur les arbres.
Solveig Letort a pu compter sur une poignée "d’emplois jeunes", sourit-elle. Plus précisément des bénévoles septuagénaires avec qui elle a aménagé le sentier, réhabilité les buissières envahies. Et avec elles un causse du Larzac qui se referme si les moutons y paissent moins.
La guide fait revivre le temps où il était interdit de posséder plus de vingt brebis et deux chèvres, "pour éviter le surpâturage". Dans ce "village de pauvres", on n’avait pas les moyens d’avoir de propriété privée. Le temps des terres libres, des alleux.
La cité de La Couvertoirade et ses remparts sont d’une beauté à couper le souffle.
On les dirait dans leur jus du XVe siècle, surveillés par le château templier du XIIIe, et pourtant, bien des maisons ont été reconstruites ces dernières décennies. Et les calades typiques ne datent que d’il y a dix ans.
"On pourrait dire que c’est un décor de théâtre, mais c’est beau aussi parce que ça a été reconstruit", assure Solveig Letort. "Et on sent que c’est vivant."

Si vous avez de la chance, vous croiserez des brebis sur le parcours.
Si vous avez de la chance, vous croiserez des brebis sur le parcours.

La randonnée fait passer devant la lavogne de La Couvertoirade, marcher dans les allées de buis, entre les murets de calcaire, devant des clapas, pas loin d’une cazelle ou d’un enclos.
Dans ce Larzac, ce "causse de pierre et de ciel" aime à dire Solveig Letort, "les cailloux poussent tout seuls". Les paysans avaient avec patience retiré les pierres de leurs champs. Avant que d’autres réapparaissent. "Il y a 200 millions d’années, il y avait la mer. Tout le fond marin remonte." On grimpe jusqu’au Pas de la Griffe pour deviner au loin les Cévennes et le cirque de Navacelles. Solveig Letort s’agace des sentiers d’une chasse privée comme autant de balafres dans le paysage.
On marche dans le thym. On observe une grive se carapater à vingt mètres. Le matin ou le soir, quand les brebis partent ou reviennent, vous verrez la traduction pour de vrai de l’agropastoralisme classé pour les Causses et Cévennes au patrimoine mondial de l’Unesco…
Avec en chefs d’orchestre locaux Marc Montanier, le berger transhumant, son fils Maxime qui reprend le flambeau, et leurs centaines de brebis. "C'est Giono et Pagnol en direct, le matin quand il part, le soir quand il rentre, à l’ancienne, avec les chiens qui jappent et un agneau sous le bras."
Un parcours aventure, baptisé Accro Roc, est proposé sur le site des Infruts, à deux pas de La Couvertoirade.
Des déplacements s’enchaînent d’arbre en arbre, de rocher en rocher à l’aide de divers jeux ludiques et sportifs (pont de singe, poutre, filet, corde, passerelle, tyrolienne).
Chaussures de sports obligatoires, vêtements en fonction de la saison et de la température. Sac à dos, eau et barres céréales. Sur réservations. Tél : 06 83 19 22 39.
Le Parc naturel régional des Grands Causses a mis en place l’action Terre de gravel, du nom de cet engin inspiré à la fois du vélo de route, du vélo de rando et du cyclocross.
Treize parcours sont proposés. Du causse du Larzac aux Rougiers, entre cités templières et patrimoine caussenard, laissez-vous guider. À voir sur le site terredegravel-grands-causses.fr.
A noter, ce samedi 5 novembre, au départ de Sainte-Eulalie-de-Cernon, la deuxième édition du Larzac gravel experience, à la découverte des paysages et de la gastronomie du Larzac. Une centaine de coureurs (c’est complet) seront au départ de cet événement convivial.
Petit conseil : randonner avec Solveig Letort (06 74 25 36 61) qui fait à merveille partager sa passion, son savoir et des trésors cachés.
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