Une quarantaine de forains a pris place sur le champ de foire. La profession s’adapte au contexte.
Les forains ont pris possession du champ de foire depuis ce week-end. Ils sont une quarantaine à animer les fêtes et le début d’année, jusqu’au 15 janvier. Si ces cinq semaines ont démarré "doucement", selon le porte-parole des forains Rodolphe Vogler, l’ensemble de la communauté est optimiste sur la suite des événements. Et il le faut. Car la profession subit inévitablement le contexte général tendu et les hausses à tous les niveaux. Électricité et carburant, principalement, quand l’inflation, elle, agit sur le porte-monnaie des visiteurs…
"On voit augmenter les factures, c’est certain", confirme Rodolphe Vogler. Alors, les forains s’adaptent (lire ci-dessous), car il faut toujours que le manège soit vu de tous. Et plus il s’illumine, mieux c’est. "Tous les manèges passent progressivement aux leds, explique le porte-parole. Nous, par exemple, nos spots ne font plus 1 000 watts mais ils font 150 watts. La différence est énorme. On essaye aussi d’allumer les lumières plus tard. On arrive à s’adapter… L’idée, c’est de ne pas utiliser de l’électricité pour rien. On n’est plus à cette époque où on ne regardait pas vraiment…"
Certains ont arrêté de sillonner la France en long, en large ou en travers. Ca coûte trop cher
Forain depuis qu’il a 12 ans, le porte-parole sait de quoi il parle. Il voit également la différence sur la route. La profession limite plus qu’avant les déplacements. "Certains ont arrêté de sillonner la France en long, en large ou en travers. Ca coûte trop cher. On fait attention. Le plus rentable, ce sont les tournées régionales, en essayant de suivre un parcours cohérent."

Comment vous adaptez-vous à la crise énergétique et de carburant ?
Alexis Chambert – Le Palais du rire
"Une baisse de 30% de consommation en 10 ans"

"La transformation de nos manèges a commencé il y a déjà dix ans. Aujourd’hui, les lumières et les projecteurs sont tous à led. C’est une baisse de 30 % de consommation depuis une dizaine d’années. On voit la différence. On a aussi de nouveaux moteurs sur les nouveaux manèges, ce qui permet d’avoir des plages moins gourmandes en électricité. Ensuite, l’essence est effectivement un poste critique. En trois ans, la facture est passée du simple au double. Pour autant, il faut continuer à se déplacer, car les gens attendent toujours les nouveautés."

Alexis Chambert (à droite).
Alexis Chambert (à droite). Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Jackson Touttain – Koh-Lanta
"On réfléchit à deux fois avant de faire la route"

"On met un maximum de choses en éclairage leds. C’est une grande économie de consommation. Ce qui pèse, c’est l’essence. On maximise les trajets courts. Lorsqu’une option se présente d’aller plus loin, on y réfléchit à deux fois, car ça peut ne pas être rentable. Et puis, il y a d’autres charges comme le personnel. Surtout quand vous avez trois jours de montage ! Physiquement et mentalement, la profession est de plus en plus difficile. Tout augmente. Heureusement, il nous reste quelque chose d’irremplaçable, c’est le contact avec les gens."

Jackson Touttain
Jackson Touttain Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Marcel et Babeth Cavalin – La sphère
"On a adapté nos tarifs"

"On a adapté nos tarifs. Heureusement, on n’utilise pas tellement de lumières. Mais les déplacements, c’est ce qui coûte le plus cher. On suit un circuit de proximité, dans le grand sud de la France, en passant par Marseille, Perpignan, l’Ardèche ou encore la Lozère. On essaye d’être cohérents. C’est sûr que compte tenu du contexte, le métier est plus dur que celui qu’exerçaient nos parents. Le Covid nous avait déjà fait du mal. Vous avez aussi des villes qui nous éjectent pour des raisons souvent politiques… Mais on s’accroche, pour offrir des sensations aux gens."

Marcel Cavalin (à droite)
Marcel Cavalin (à droite) Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

510 €
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ils n'ont qu'à mettre le prix des tickets un peu plus cher, bien qu'ils n'ont pas attendu la crise énergétique pour en profiter. Allez montez encore vos tarifs et vous aurez moins de pigeons …

Dans l'ensemble ils ne sont pas à plaindre, je peux dire qu' une famille bien connue sur le Gard/Hérault qui a fait une belle fortune. Je ne suis pas jalouse, loin s'en faut, la fratrie le mérite, ce sont de gros bosseurs avec une cervelle …
Je voudrais bien qu'ils fassent aussi des économies de sonorisation. Hier après-midi, au Bas-Brésis, c'était infernal. Je plains beaucoup les personnes hospitalisées à Bonnefon, juste en face de la fête foraine, à moins que l'isolation phonique des chambres soit d'une qualité supérieure.

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