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C’est la nouvelle pratique à la mode: un parcours du combattant de 13 kilomètres, jalonnés de 22 obstacles. Cette discipline venue des USA a déjà fait des dizaines de milliers d’aficionados en France.
C’est la nouvelle pratique à la mode: un parcours du combattant de 13 kilomètres, jalonnés de 22 obstacles. Cette discipline venue des USA a déjà fait des dizaines de milliers d’aficionados en France.
«Mud Day». Littéralement: «La journée de la boue». Les adeptes de cette nouvelle discipline sportive en sortent couvert, des cheveux jusqu’à la pointe des baskets. Et pourtant, ils adorent ça. La première compétition française, organisée en 2013 dans la région parisienne, avait réuni 22.000 participants. Depuis, les «Mud Day» se multiplient en province. Et cette année, la métropole niçoise aura également le sien, à Levens.
La Côte d’Azur ne pouvait pas échapper à ce véritable phénomène de société, importé tout droit des États-Unis. Sur le papier, ce concept avait pourtant tout pour dissuader. Le principe: une course de 13 kilomètres, jalonnés de 22 obstacles avec échelles inversées, champ de boue et piscine de glaçons. Un vrai parcours commando.
«Sans entraide c’est impossible»
Le «Mud Day» est au sport ce que Koh-Lanta est à la télé: une aventure humaine qui séduit bien plus que quelques nostalgiques des parcours du combattant. Fonctionnaires municipaux, médecin, ingénieur… Une trentaine d’Azuréens coachés par l’ex-champion du monde de karaté Christophe Pinna se sont entraînés dur pour le «Mud Day Pays d’Aix», qui se déroule jusqu’à ce dimanche soir à Peyrolles (Bouches-du-Rhône) en attendant celui de Levens en juin.
Tous évoquent la même motivation: se dépasser, mais pas chacun dans leur coin. Car la particularité du «Mud Day», c’est que pour arriver au bout, il faut pouvoir compter sur la solidarité des autres candidats. «Sans entraide, c’est presque mission impossible», explique Christophe Pinna.
Et pour le champion niçois, c’est bien ce qui fait la force de ce nouveau sport.
Déjà 2.00 inscrits pour le 20 juin à Levens
Après la folie de la première édition en septembre 2013 à Paris, l’hystérie des six autres événements organisés l’année dernière dans toute la France, «The Mud Day» débarque à Levens, au sein de la métropole Nice Côte d’Azur. C’est le 20 juin, et déjà les réseaux sociaux s’affolent: à peine un mois après le lancement des inscriptions (1) , 2.000 «Mud Guys» (les candidats à la course, autrement dit) étaient déjà sur les rangs.
Il faut dire que l’organisateur, Amaury Sport Organisation, pro du Tour de France et du Dakar, notamment, promet du lourd: «Personne ne sortira indemne du Mud Day le plus exigeant jamais imaginé.» Ça va «charcler»: de la boue (of course !), de la sueur, du fun et des épreuves qui semblent tout droit sorties du cerveau d’un professeur sportivodéliro-sadique.
Il y aura bien sûr le mur, obstacle mythique de cette course dans la boue, créée en 1987 par un vétéran de l’armée britannique avant d’être reprise par les Américains puis d’arriver en France.
Les «Mud Guys» devront affronter le «Master Freeze» -bain glacé dont la température variera entre 2et 6°C selon ce que décideront les internautes, franchir une montagne de boue, réussir l’épreuve de l’«Adrenaline Shot» qui balance des décharges de 10.000 volts toutes les deux secondes, ou encore traverser le tunnel de l’horreur…
Délire et frissons garantis. Récompense, aussi, puisque tout le monde gagne à la fin: une médaille, une bière et des courbatures…  
1. Pours’inscrire: www.themudday.com
Pour participer à une séance d’entraînement le 17 mai avec Christophe Pinna: www.nice.fr
Audrey, 36 ans: «Un bon exutoire»
Audrey est chef de projet à la direction de l’événementiel de la métropole Nice – Côte d’Azur. A 36 ans, elle est aussi mère de famille. Lors de sa grossesse, Audrey avait «un peu mis le sport entre parenthèses». Elle a repris il y a une dizaine d’années. «Ce n’est pas toujours facile, reconnaît-elle. Il faut arriver à concilier vie professionnelle et vie de famille.»

Audrey, chef de projet à la direction de l’événementiel de la métropole Nice-Côte d’Azur. (Photo DR)
Pour elle, «le pire des obstacles, ce n’est pas la boue, mais arriver à dégager un peu de temps rien que pour soi. C’est un bon exutoire, mais sans challenge, j’aurais tendance à remettre à plus tard. Les journées passent très vite. On se dit toujours qu’il y a plus important que d’aller faire du sport.» 
«Recouverts de boue on esttous au même niveau»
Après la Prom’ Classic et le semi-marathon, la nouvelle «carotte» d’Audrey, c’est le «Mud Day Pays d’Aix», qu’elle disputera ce dimanche. Même si elle a la condition physique nécessaire, elle reconnaît avoir «quand même un peu peur de se blesser».
Le dernier entraînement lui a laissé quelques contusions en souvenir. Pour autant, elle apprécie tout particulièrement «l’esprit de groupe» qui anime ce sport: «D’habitude, on court contre la montre, contre le temps. Là, le but, c’est que tout le monde franchisse la ligne d’arrivée.» 
Sans classement, ni distinction. «De toute façon, souligne Audrey, une fois recouvert de boue, tout le monde est au même niveau. Ce n’est d’ailleurs pas un sport très élitiste.» Même s’il reste physique. «On va sans doute en chier, reconnaît-elle, mais avec un réel esprit d’entraide.»
Et c’est bien ce qui lui a plu en découvrant pour la première fois ce qu’était le «Mud Day» grâce à une vidéo sur le Net: «Tous les participants rigolaient beaucoup
Un Varois à Peyrolles samedi: «De la boue, on en a mangé!»
«Ce sera dur, j’aurai mal, mais je prouverai à tout le monde que rien ne m’arrête et que les handicaps sont surtout dans la tête»: voilà ce que nous confiait, en fin de semaine, Yoan Argiolas avant de participer samedi matin à Peyrolles au «Mud Day», qui rassemblaittoutle week-end 9.000 participants.
Une épreuve à la saveur particulière et au défi personnel particulier pour cet habitant du Cannet-des-Maures (Var) victime d’un grave accident de moto en 2013 à La GardeFreinet, à la suite duquel il a subi une amputation tibiale.

Tous couverts de boue à l’arrivée de l’épreuve hier. A droite, Yoan Argiolas, accompagné de son épouse Céline, de sa belle-sœur Mélanie Mauger, et de son ami Guillaume Cregut. (Photo DR)
Le Varois voyait dans sa participation à cette difficile épreuve «un point final à ma rééducation. Cela me permettra aussi de mieux surmonter mon handicap, et de montrer à tout le monde que je suis toujours là.»
Une réelle entraide
Equipé d’une toute nouvelle emboîture pour sa lame de course (que le grand public a découvert avec le champion Oscar Pistorius), conçue en dernière minute par son orthopédiste Thibault Ribes, et sans avoir eu le temps de s’entraîner avec, l’objectif affiché de ce dessinateur industriel était de «finir la course».
Engagé en équipe, il pouvait compter sur son épouse Céline, sa belle-sœur Mélanie et l’ami de celle-ci, Guillaume.
Samedi, à peine trois heures après son arrivée au terme de 3h58 de course, il ne cachait pas sa satisfaction: «Je n’ai pas fait tous les obstacles, notamment ceux où il fallait être immergé entiè- rement, mais je l’ai terminée. D’ailleurs, certaines difficultés auraient été impossibles à passer sans l’aide de mon équipe
Le Varois confirme au passage que le «Mud Day» porte bien son nom: «De la boue, on en a mangé dans tous les sens du terme», confiait Yoan dans un sourire. «Physiquement, on a souffert, mais on a franchement rigolé
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