Une vague de protestations qui déborde les frontières. En Iran des dizaines de manifestants ont été tués depuis le décès Mahsa Amini le 16 septembre, quelques jours après son arrestation pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, en particulier le port du voile. Au Mans, un rassemblement en mémoire de la jeune iranienne de 22 ans a réuni plus de 100 personnes.
La pluie et le vent balayent la place des Jacobins au centre de ville du Mans, ce dimanche 2 octobre. Des hommes et des femmes venus honorer la mémoire Mahsa Amini.
“Evidemment que ça me touche…déjà parce que je suis une femme et puis j’ai une petite fille”, explique une jeune sarthoise qui rentre du marché. Elle n’était pas au courant de la manifestation, mais elle s’est arrêtée “parce qu’il y avait du monde.”
Moi j’ai des liens avec l’Iran. J’ai fait deux voyages là-bas et je travaille avec une professeure de français depuis 5 ans. Je l’aide, je corrige ses cours. Les Iraniennes ne peuvent rien acheter à l’extérieur de leur pays. Il n’y a aucune transaction financière. Je lui ai acheté un abonnement qui lui permet de consulter le Petit Robert.
Je suis inquiet pour elle. J’espère qu’elle prend des précautions pour éviter de subir la répression

“C’est une évidence de soutenir  les Iraniennes. On impose pas aux femmes comment s’habiller”, glisse un élu de la commune d’Allones.

Lutter contre le patriarcat, les abus de pouvoir sur les femmes, c’est un long combat !

La jeune femme de 22 ans est décédée le 16 septembre dernier, quelques jours après son arrestation. Son tort : le voile qu’elle portait laissait entrevoir une mèche de cheveux. Un acte insoutenable pour la République islamique et son très stricte code vestimentaire sorti d’un autre temps.
Vestes bleues, gants jaunes, foulards rouges noués dans les cheveux, les Rosies sarthoises se sont exprimées en musique. Au pied de la cathédrale, les notes résonnent comme un chant que l’on voudrait pousser au loin. Sur les vêtements des mots simples : femme, vie, liberté. En silence, les performeuses  lèvent les mains au ciel en signe de protestation. Pour s’élever contre un système, celui de la République islamiste qui en Iran contraint soumet et tyrannise les femmes chaque jour.
“Originaire du Kurdistan oriental, elle a été arrêtée alors qu’elle rendait visite à sa famille à Téhéran, pour avoir prétendument enfreint la réglementation sur le port du Hijab. En réalité, parce que son foulard ne lui couvrait pas entièrement la tête et quelques mèches de cheveux étaient visibles” rappellent les femmes du collectif.
Au commissariat, Mahsa Amini a été si sévèrement traitée, voire torturée, par la police morale, qu’elle est tombée dans le coma. Admise à l’hôpital, la jeune femme était en état de mort cérébrale. 
Le répression sanglante des forces de sécurité face aux mouvements de protestation qui ont envahi le pays a fait au moins 80 morts, dont 6 femmes et 4 enfants selon l’ONG, Human rights of Iran
Marianne Masson fait partie des Rosies sarthoises mais aussi du collectif féministe unitaire.
“Nous nous sentons vraiment solidaires de ces femmes qui se battent pour leur liberté, liberté de s’habiller et de se coiffer comme elles le veulent”, lâche-t-elle.
Il est important de se mobiliser pour faire évoluer le droit des femmes dans des pays comme l’Iran où elles sont quotidiennement opprimées, où elles n’ont pas le droit de vote, ni le droit de sortir sans être accompagnées d’un homme.
Collectif féministe unitaire
“Il y a du monde. On voit que ce meurtre résonne chez les gens. La cause féministe mobilise de plus en plus notamment chez les jeunes. Il y un apport de forces nouvelles, de forces vives. Pour autant il reste des combats à gagner en France, ne serait ce que celui des salaires”, ajoute la féministe.

“Là-bas, face au régime policier et religieux des manifestantes retirent et brûlent leur voile, d’autres se filment entrain de se couper les cheveux. Toutes revendiquent le droit de disposer de leur corps et la volonté de s’affranchir de l’oppression patriarcales”. Les Rosie sarthoises prennent la parole les unes après les autres. Dans le rassemblement, des femmes lèvent le poing.
Sur la poitrine d’une mancelle d’un certain âge, une pancarte qui représente une miniature persane du 17e siècle représentant une jeune danseuse aux cheveux dénoués. “Et elle boit du vin c’est important ! “
“Elle est belle, je l’ai dessinée belle. En regard, il y a ces femmes qui essaient de résister. Ça me parle. Les sujets d’indignation sont nombreux en ce monde mais celui-là me touche particulièrement”, explique la manifestante.
“Avec un regret : j’étais dans le tram ce matin, j’ai dit à une femme que j’allais à ce rassemblement. Elle m’a demandé ce qui se passait en Iran. Les bras m’en sont tombés”, conclut-elle.

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