La région Île-de-France s’apprête à fermer sept lycées parisiens. La décision doit être entérinée ce mardi lors d’une réunion du comité interacadémique de l’Éducation nationale. En cause notamment, la vétusté des locaux et la baisse du nombre d’élèves. Une décision brutale dénoncée par les syndicats, parents d’élèves et enseignants. Un rassemblement est en cours devant le siège de la région ce mardi matin.
Six lycées professionnels et un général sont concernés par cette mesure. Il s’agit des lycées Brassens, Armand-Carrel, Suzanne-Valandon, de Gaulle, Théophile-Gautier, et Lucas-de-Nehou. Au total, cette décision impacterait près de 800 élèves et 14 établissements.
Une pétition a été lancée en ligne et récolte déjà 12.000 signatures contre ce choix pris “sans concertation”.
De son côté, la région justifie cette décision par la vétusté des établissements qui limite “l’ouverture de nouvelles formations et ne permettant pas de proposer une offre diversifiée de filières, spécialités ou options”.
La fermeture de ces lycées, au faible effectif -20 élèves en moyenne par classe- permettrait des économies d’énergie. Selon la région, 312.000 euros pourraient être économisés en un an.
Une autre raison soulevée par la région est la baisse de la population lycéenne. En effet, selon des données de l’Éducation nationale, le nombre d’élèves a augmenté de 0,2% entre 2021 et 2022 -soit 1000 élèves supplémentaires- mais avec de grandes disparités entre les académies. Les académies de Versailles et de Créteil ont eu respectivement 0,7% et 0,5% d’augmentation tandis qu’à Paris, une baisse de 1,7% est enregistrée.
Toujours selon la région, dans un document consulté par BFM Paris, “cette baisse continue des effectifs lycées dans Paris intramuros touche tous les arrondissements et est très forte à la rentrée 2022: 8000 places vacantes”. Ce nombre pourrait atteindre 12.000 places d’ici 2030.
En cause, la crise sanitaire et l’inflation qui ont, de part et d’autre, accéléré le départ des familles de la capitale si bien que certains bassins franciliens sont en proie à de fortes tensions démographiques. Par exemple, en Essonne, sur le bassin de Savigny-sur-Orge, il y aura 7,8% de lycéens en plus entre 2021 et 2025 selon des projections de l’outil DémoLyCé et 5,4% en plus sur le bassin de Montgeron.
Du côté du Val-d’Oise, le bassin d’Argenteuil pourrait voir avoir 6,6% d’élèves en plus à la même période. La Région s’esy alors engagée à construire plus de 30.000 places dans le cadre de son plan d’urgence.
Toutefois, dans les établissements concernés comme au lycée professionnel Suzanne-Valandon, dans le 18e arrondissement, c’est l’incompréhension qui règne chez les élèves et le personnel de l’établissement.
Les lycéens apprécient leur condition de travail, dans un établissement à taille humaine, où il est plus simple de se concentrer, ou encore la proximité avec leur domicile. Car en effet si les élèves seront transférés dans des établissements neufs ou adaptés, disposant des mêmes filières, certains d’entre-eux devront changer d’arrondissement. Par exemple, dans le projet régional académique, les lycéens de Suzanne-Valandon seront envoyés dans le 10e (Marie-Laurenin), dans le 16e (René-Cassin) ou à l’opposé dans le 12e (Elisa-Lemonnier).
Dans le 15e arrondissement, les élèves du lycée Brassai resteront dans le même secteur et seront redirigés vers l’établissement Louis-Armand.
Les élèves du lycée Brassens inscrits en horaires aménagés dans un cursus spécifique à la musique et la danse, se verront proposer une place à proximité. Ils pourront aller dans le lycée Bergon situé à 10 minutes à pied mais sans le double-cursus artistique.
Une fermeture qui inquiète les élèves comme Iris, élève de première: “Je suis très inquiète car c’est le seul parisien qui me permet de faire ce double-cursus et qui me permet de faire ma passion, la danse.”
Par ailleurs, d’autres établissements fermeront à la rentrée 2024. Il s’agit des lycées Jacques-Monod (5e, 14e et 2e) et François-Rabelais (18e). La région n’exclut pas l’éventuelle fermeture d’autres structures en fonction de l’évolution démographique.
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