Rubriques et services du Figaro
Le Figaro
Rubriques et services du Figaro
Nos journaux et magazines
Les sites du Groupe Figaro
La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.
Il était 20h50 lundi 16 mai quand le conseil municipal de Grenoble a voté la modification du règlement intérieur de ses piscines, ouvrant la voie à l’autorisation du port du burkini et de la baignade seins nus, dans les piscines de la ville.
À lire aussiÀ Rennes, en Allemagne ou en Suisse, la pratique du burkini autorisée
Le conseil a donc voté à 29 voix contre 27 en faveur de cette délibération, vivement contestée par l’opposition municipale et au sein même de la majorité d’Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, 13 élus de la majorité ayant voté contre, dont Elisa Martin, sa première adjointe. Grenoble est la seconde ville à autoriser le port du burkini, après Rennes, en 2018.
À partir du 1er juin, l’accès aux piscines municipales grenobloises pourra se faire avec toute tenue de bain fabriquée dans un tissu adapté à la baignade et sans limite de longueur, sur les bras ou les jambes. La baignade seins nus sera également autorisée, le short de bain restant prohibé pour des raisons d’hygiène. Avant le vote, Éric Piolle a rappelé que la modification du règlement qui encadre le fonctionnement des piscines répondait à « trois combats » : « Il s’agit d’un combat pour qu’on arrête de poser des interdits sur le corps des femmes, mais qui porte aussi sur la santé, permettant à chacun de se protéger du soleil, et sur la laïcité, rien n’interdisant dans la loi le port de vêtements religieux dans l’espace public. »
Le conseil municipal qui a conduit à l’autorisation du burkini s’est ouvert dans un contexte tendu. Entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées lundi devant le siège de la Métropole, où se déroulait le conseil. Dans la foule, élus, militants politiques répondant à l’appel d’Alain Carignon, le chef de file de l’opposition de droite à Grenoble, étudiants de l’UNI et simples citoyens, de droite, comme de gauche se sont mêlés, sous des pancartes appelant au retrait de la délibération du conseil municipal, à la démission d’Éric Piolle ou à la défense de la laïcité.
Une habitante de Grenoble, « venue manifester par conscience citoyenne », s’insurge : « J’ai 70 ans, ma grand-mère n’avait pas le droit de vote, on s’est battues pour le droit à l’avortement et aujourd’hui, on nous dit qu’il faut couvrir le corps des femmes. Éric Piolle fait le jeu de l’islamisme politique. » Un peu plus loin, une autre habitante, ayant répondu à l’appel à manifester d’Alain Carignon, fait aussi part de sa colère : « Le burkini n’est pas un simple vêtement, il a une portée politique et n’a rien à faire dans une piscine. »
À VOIR AUSSI – Burkini en piscine: «Pourquoi est-ce que l’on interdirait des vêtements aux femmes ?», s’insurge Éric Piolle
Si l’opposition à l’autorisation du burkini, s’est faite entendre devant la salle du conseil métropolitain, elle anime également le débat local depuis plusieurs jours. La semaine dernière, 40 maires de communes appartenant à la métropole grenobloise ont lancé un appel pour le retrait de la délibération, portant sur la modification du règlement intérieur des piscines ouvrant à l’autorisation du port du burkini, mais également à la baignade seins nus, dans les piscines. « Les maires sont perturbés et choqués que ce débat soit dans les mains du maire de Grenoble, ce n’est pas seulement son débat, c’est aussi le nôtre », regrette Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, qui dénonce « la croisade d’un seul homme ». Un appel qui fait écho à la tribune signée par Jean-Pierre Barbier, président (LR) du conseil départemental de l’Isère et 42 conseillers départementaux, demandant le retrait de la délibération, « [refusant] de tolérer l’intolérance ».
Contexte tendu donc, à l’ouverture du conseil municipal, en préambule duquel Éric Piolle a tenu à rappeler le caractère «pionnier » et « féministe » de la ville. Avant d’appuyer sur la « rupture d’égalité, justifiée ni par l’hygiène, ni par la sécurité », que constitue l’interdiction du burkini. Interrogé par Alain Carignon sur ses « liens » avec l’association Alliance Citoyenne, à l’origine des opérations coup de poing menées dans les piscines grenobloises en 2019 pour défendre le burkini, le maire de Grenoble s’est défendu de toute influence : « C’est un niveau de calomnie incroyable. Personne n’est sous influence, ce débat préexistait avant l’arrivée d’Alliance Citoyenne ».
À lire aussiLe burkini, l’histoire mouvementée d’un maillot de bain controversé
Les groupes d’opposition ont fait longuement entendre leurs voix en ouverture de la délibération portant sur la modification du règlement des piscines. « Nous débattons d’un sujet aussi démagogique que dangereux. Sa portée est immense et votre responsabilité sera considérable », a soutenu Emilie Chalas, conseillère municipale LREM et députée de l’Isère. « Ne jouez pas la division, ne jouez pas la haine », a lancé Nicolas Pinel, conseiller municipal du groupe d’opposition société civile, divers droite et centre.
L’opposition grenobloise a ainsi déposé mardi en urgence un recours auprès du tribunal administratif de Grenoble afin d’obtenir la suspension de la délibération, a indiqué à la presse l’ancien maire de droite et chef de file de l’opposition, Alain Carignon.
Laurent Prévost, préfet de l’Isère, a annoncé par un communiqué en date du 15 mai sa volonté de saisir le tribunal administratif de Grenoble, pour « obtenir la suspension » de la délibération, «conformément aux instructions qu’il a reçues du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ». Ce dernier a annoncé, mardi, avoir donné «instruction au préfet de déférer en “déféré laïcité” la délibération permettant le port du “Burkini” et, le cas échéant, d’en demander le retrait», dénonçant une «inacceptable provocation communautaire».
À VOIR AUSSI – Faut-il s’opposer au burkini dans les piscines municipales ?
627640MM
le
À quand un référendum et une loi sur le port du voile et du Burkina??
Rom-Rom-Romy
le
Une pensée me vient à l’esprit : Nager avec tous ces mètres de tissu autour du corps, l’alourdissant, encombrant les mouvements, vous pensez que ça doit être facile, agréable ???? Si c’est simplement pour faire trempette, elles peuvent le faire plus facilement chez elles dans leur baignoire !
amorsilico
le
Et le garant de l’unité de la nation, pas un mot ? Lui d’habitude si disert.
ENQUÊTE – Certains parents rechignant à payer la contribution aux frais d’entretien de leurs enfants affirment ne pas en avoir les moyens. Pour vérifier leurs dires, plusieurs recours existent.
Dans l’emploi du temps des élèves, cette matière sera remplacée par une heure de soutien ou d’approfondissement. La technologie sera, elle, étudiée à partir de la classe de cinquième.
Deux mois après la dernière mobilisation, les salariés demandent à nouveau une revalorisation de leur point d’indice.
À tout moment, vous pouvez modifier vos choix via le bouton “paramétrer les cookies” en bas de page.
Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré
Partager via :
544 commentaires
544
Le Figaro
Les articles en illimité à partir de 0,99€ sans engagement

source

Catégorisé: