l’essentiel Ils s'appellent Amina Rouslanovna Tsakaiev, Gaëtan Sol, Bo Bénac, Bill Burroughs et Mouznat Mohamed. Ces Lotois de l’étranger ou venus de l'étranger représentent ici les cinq continents et ont accepté de nous dire comment elles et ils allaient franchir le pas de l’année 2020 à 2021. Destination ailleurs, en passant par le Lot.

 
Les conditions ne sont guère propices à des festivités grandioses, mais vous allez voir que ces Lotois ont plus d’une idée dans leur hotte. Amina Rouslanovna Tsakaiev nous fait découvrir sa Tchétchénie dans cette Europe où elle garde bien emmitouflés au fond de son cœur ses souvenirs d’enfance avant de s’en créer d’autres à Toulouse et dans le Lot.
Gaëtan Sol, quant à lui, nous emmène en terre australienne, sur le continent océanien gorgé de soleil. Cap sur l’Asie ensuite, la Thaïlande, où Bo Bénac va faire perdurer la tradition culinaire asiatique jeudi soir.
Puis on file en Amérique, sans quitter le Lot, avec Bill Burroughs. Enfin, l’Afrique magique de Mouznat Mohamed réchauffe les cœurs et les corps sous le soleil des Comores. En voyage…
Attachez vos ceintures, Amina Rouslanovna Tsakaiev vous emmène loin dans sa vie. D’un père tchétchène et d’une mère russe, elle a quitté sa terre natale dès sa plus tendre enfance pour rejoindre la France. Dans le Lot, à Cajarc puis Figeac et maintenant Cahors où elle travaille tout en poursuivant ses études à Toulouse, en fac de lettres, section LEA (langues étrangères appliquées).
Amina a su s’adapter sans jamais renier ses origines et ses traditions. Elle n’est certes pas encore parvenue à faire entrer la bonne cuisine tchétchène de sa mère aux côtés des viennoiseries du magasin Sucré-Salé de Stéphane Nodari où elle travaille à Cahors. Mais elle ne désespère pas de convertir sa collègue Chléa et les autres employés aux bonnes saveurs de son pays. Hum ! On sent déjà dans le Lot le parfum des spécialités tchétchènes et russes qui émanent des fourneaux de la famille d’Amina.
« Ma mère s’y prend très tôt pour tout préparer. Le soir du réveillon, on dresse une grande table avec des plats et des desserts de chez-nous. Dans mon pays, le Nouvel An est la fête la plus importante de l’année. ça compte vraiment beaucoup. C’est un moment que nous fêtons en famille. Il y aura beaucoup de bonnes choses à table et de la vodka bien sûr » précise la jeune femme.
Cerise sur le gâteau : le discours de Poutine. « Tout le monde l’écoute ce soir-là. Ça ne change pas » souligne-t-elle le sourire aux lèvres. Demain, elle n’oubliera pas non plus de souhaiter une belle année à sa famille vivant en Tchétchénie et en Russie. Mais tout commence ce jeudi soir chez Amina. Elle est désireuse de vivre un bon réveillon et à plus long terme d’aller au bout de ses rêves.

Gaëtan Sol aime l’Australie à la folie. Il est ici en compagnie de son responsable thaïlandais.
Gaëtan Sol aime l’Australie à la folie. Il est ici en compagnie de son responsable thaïlandais.

Il a ses racines à Paris et dans le Lot (Cahors et Pradines). Puis ce jeune homme a peu à peu ancré sa vie en Australie où il a décidé de rester encore, au moins tant que son visa sera valide et son bonheur total.
Son nom, c’est une note de musique. Son prénom résonne fort, tous les jours, dans le cœur de ses parents qui échangent avec lui via Whatsapp ou l’application Face Time pour voir sa bouille et entendre sa voix. La vie de Gaëtan Sol, dans la patrie des kangourous, a connu maints rebondissements.
Alors, avouez qu’il est logique que ce jeune Lotois aspire à vivre un réveillon et un premier jour de l’année en toute zénitude. Il a connu les terribles feux en Australie, la perte d’un emploi, le retour gagnant vers la vie active, puis la pandémie et encore d’autres feux (de l’amour cette fois) sur lesquels nous ne dirons rien. « Private life. »
Pour le reste, Gaëtan Sol peut tout révéler. On lui ouvre les guillemets et il bondit dedans tel le wallaby australien : « Pour le réveillon, j’ai prévu d’assister au feu d’artifice de Sydney avec des copains français », a-t-il confié à ses parents. Un feu grandiose, on l’imagine, dans cette ville où Gaëtan se sent si bien.
Citoyen du monde, il y côtoie de multiples nationalités parmi les clients du grand bar où il travaille tout en perfectionnant son anglais. Gaëtan est un sportif. Il va vite et loin, tant et si bien qu’il aura de l’avance sur nous tous pour fêter le Nouvel An. En effet, ce jeudi 31 décembre à 14 heures en France lui sera déjà en 2021 en Australie. Le guerrier Gaëtan Sol a toujours un coup d’avance.

Bo Bénac va cuisiner thaï pour ce réveillon qu'elle va passer en famille et avec des amis.
Bo Bénac va cuisiner thaï pour ce réveillon qu'elle va passer en famille et avec des amis.

L’Asie s’invite ce soir à la table de Cyril Bénac et de son épouse thaïlandaise Bo, à Caillac. Le responsable des sociétés Xefi Cahors et CSX Télécom sera comme un coq en pâte auprès de son épouse et de leurs invités. Les spécialités thaïlandaises, sans oublier quelques huîtres et du champagne, vont enchanter leurs palais et les faire voyager.
« Deux amies thaïlandaises installées aussi dans le Lot viendront nous aider pour cette préparation du réveillon » indique le couple qui n’oubliera pas de se rapprocher, le lendemain, de sa famille asiatique. Bo est spécialisée dans la réparation des téléphones mobiles. Pas question que son appareil tombe en panne demain.
Dans le Lot depuis près de huit ans, Bo communique tous les jours avec les siens. Mais le 1er janvier 2021 sera un jour très spécial en attendant, elle l’espère, d’aller les revoir dans le pays de son enfance.

Bill Burroughs ici à Cambayrac. Le plus Américains des Lotois et inversement.
Bill Burroughs ici à Cambayrac. Le plus Américains des Lotois et inversement.

Il a l’accent de son pays. Les USA. Un fort accent d’ailleurs. Bill Burroughs, originaire de Los Angeles (Hollywood précisément), ne peut pas tricher avec ça tout en s’exprimant dans un français parfait. Cela fait quatre décennies que cet ancien entraîneur de basket à Pradines et ex-directeur d’antenne de la radio Chabrot à Cahors vit dans le Lot, à Cambayrac, tout en se sentant sang pour sang américain et 100 % lotois.
« Je me suis investi dans ce département. Même dans le domaine politique puisque j’ai été premier adjoint à la mairie de Cambayrac. J’ai aussi dirigé le cinéma ABC à Cahors pendant quelques années. J’aime ce département. C’est pour cela que mon réveillon se déroulera exclusivement à base de plats lotois. Je n’oublierai pas de fêter le Nouvel An au téléphone avec ma famille américaine. Je leur passerai un coup de fil vendredi, car nous aurons quelques heures d’avance sur eux en France. J’ai une sœur à Hawaï et un frère installé dans le Minnesota » explique Bill.
« D’habitude pour le réveillon, on fait un bon repas entre amis, mais là en raison de la pandémie tout se passera dans la campagne lotoise entre ma femme et moi » ajoute-t-il. Bill aura l’occasion de ressortir les vins du Lot et le champagne à l’occasion de son anniversaire. « Je le célébrerai le 19 janvier, la veille de l’investiture de Joe Biden et donc le dernier jour du mandat de ce formidable président Donald Trump » déclare-t-il.
« C’est ironique, bien sûr » prend-il le soin de préciser dans un grand éclat de rire et en souhaitant une « Happy New Year » à tous les Lotois du Lot et du monde entier.

Mouznat Mohamed, Comorienne de naissance et nouvelle Cadurcienne.
Mouznat Mohamed, Comorienne de naissance et nouvelle Cadurcienne.

Si l’Afrique est bel et bien le berceau de l’humanité, pour Mouznat Mohamed c’est plus particulièrement l’archipel des Comores qui a bercé son enfance en lui inculquant le sens du partage et de l’échange culturel. L’échange entre toutes les cultures, sans distinction de race, de couleur ni de religion. Une éducation parfaite. Humaine.
« Je suis arrivée en France à l’âge de 9 ans, puis repartie au pays en 2008 avant un retour en France en 2019. J’habite à Cahors. Mon réveillon sera le résultat d’un grand mélange de cuisine lotoise et des îles comoriennes. Je vais préparer des samoussas, du saumon, un gigot d’agneau et du riz pilao. J’aime cette idée de melting-pot culinaire. C’est conforme à ce que j’ai vécu aux Comores. En allant là-bas, il est facile d’observer un grand brassage de populations de diverses origines. Je suis musulmane, mais ici j’ai fait le sapin. Il y a eu les cadeaux pour mes enfants, nous avons partagé le repas de Noël… J’ai toujours grandi avec cette ouverture d’esprit et c’est comme cela que j’élève mes enfants », explique Mouznat.
Le jour de l’An, Mouznat va appeler sa famille : sa mère et ses deux frères qui lui manquent beaucoup. Elle aimerait les revoir et retrouver « le rythme de vie des Comores. C’est très chaleureux » lance-t-elle. Nostalgique ? Un peu. Mais confiante en l’avenir et en un projet qu’elle rêve d’accomplir : la création d’une boutique remplie de spécialités culinaires africaines. Remplie de soleil, donc.

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