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VIDÉO – Un «hôtel particulier» parisien et son vaste jardin caché derrière un immeuble à l’abandon ont été acquis à ce prix inattendu aux enchères.
Par Guillaume Errard
Mis à jour le
Publié le
Plus de 22.000 euros le m². C’est à ce prix qu’un «hôtel particulier» parisien pourtant délabré et son vaste jardin caché derrière un immeuble à l’abandon ont été vendus ce jeudi aux enchères. Selon nos informations, l’acquéreur est de nationalité française. Le montant de la vente s’élève à plus de 35 millions d’euros (35,1 millions exactement), annonce le réseau immobilier Féau en charge de la vente.
Un montant quasiment deux fois plus élevé que celui espéré par son propriétaire (plus de 20 millions d’euros), un marchand de biens néerlandais. Avec une telle somme, il va pouvoir rembourser non pas une partie mais la quasi-totalité de la dette qu’il avait contractée auprès de la banque américaine JP Morgan Chase, selon un document de justice publié par Picard Avocats, le cabinet chargé de mener la vente aux enchères.
Toutefois, cette opération n’est pas encore définitive. Le produit de la vente pourrait encore augmenter si d’autres candidats voulaient surenchérir. Une condition: que leur proposition soit supérieure d’un au moins un dixième au montant de la transaction. Soit plus de 38,6 millions d’euros. Par ailleurs, si d’ici deux mois, l’acquéreur fait défaut, la vente sera annulée et une nouvelle mise aux enchère aura lieu.
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Une «curiosité» pour certains, une «verrue», pour d’autres. Coincé entre deux beaux immeubles haussmanniens, le bâtiment du 12, rue Oudinot (Paris 7e) fait peine à voir. Les voisins et autres commerçants seraient ravis de pouvoir disposer d’une bien meilleure vue. Depuis 30 ans, cet édifice d’environ 1000 m² (sur trois niveaux), construit à la fin du 19e siècle, est inoccupé et totalement muré, pour éviter les squats (voir la photo ci-dessous).
Derrière lui se cache une «maison de campagne» de près de 600 m² (sur deux niveaux) donnant sur l’ancien appartement du couturier Yves Saint Laurent. Bâtie à la fin du 19e siècle, elle donne sur un jardin de 950 m². L’un comme l’autre nécessitent d’importants travaux estimés à environ 10 millions d’euros. Un ensemble immobilier que Le Figaro a pu visiter (voir l’illustration principale).
Des travaux qui sont strictement encadrés par un plan de sauvegarde spécifique au 7e arrondissement de Paris. Publié en mai 2016, il interdit non seulement la démolition de l’ensemble immobilier mais aussi la construction de nouveaux bâtiments ou l’extension de l’existant. Le futur acquéreur devra restaurer les deux édifices à l’identique. Un sacré frein pour tous les candidats qui souhaitent sortir de terre un nouveau programme immobilier dans les années à venir.
Et ce d’autant plus que, selon nos informations, une réserve de 2400 m² (en plus des 1600 m² habitables) constructibles serait disponible mais elle nécessite l’accord des architectes des bâtiments de France. Deux solutions: la première, réclamer dans les plus brefs délais un permis dérogatoire. Mais l’affaire est loin d’être entendue. L’acheteur devra s’entourer d’une équipe pointue et mettre des moyens financiers importants pour convaincre les Architectes des bâtiments de France. La seconde: attendre environ…dix ans que le plan de sauvegarde soit réexaminé.
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Malgré ces lourdes contraintes, depuis le mois de décembre, entre 150 et 200 personnes se sont déplacées pour visiter cet ensemble immobilier. Un défilé de marchands de biens, de promoteurs, d’investisseurs séduits par l’emplacement – à deux pas de Matignon et des Invalides – mais aussi par la séduisante opération à réaliser avec cet actif immobilier.
Services :
Momo Lupin
Maison de campagne rue Oudinot dans le 7ème, hotel particulier svp. Des appartements de luxe à 30k du m2 vont y etre construit donc l’affaire reste bien rentable.
Autrefrance
Il n’y a rien de beau dans un bâtiment haussmannien. On dit cela simplement parce qu’on y est habitué et qu’il n’y a pas le choix.
Pascal d'Arras
Vu la complexité des travaux et les règles qui seront imposées par les monuments historiques (hystériques ?), cet ensemble immobilier ne sera pas habité avant une bonne dizaine d’années.