Patrick Marengo a peut-être forcé le trait, jeudi 20 octobre, en présentant la construction en cours du nouveau commissariat comme un projet « structurant ». Il était à tout le moins nécessaire. Engoncé en plein cœur de ville, aménagé dans d’anciens immeubles d’habitation, le commissariat ne constituait plus depuis longtemps un cadre de travail adapté pour les policiers nationaux de la circonscription de sécurité publique de Royan (1).
Le chantier va bon train. Le projet a connu une accélération, dans sa concrétisation, avec le plan France Relance,…
Le chantier va bon train. Le projet a connu une accélération, dans sa concrétisation, avec le plan France Relance, qui abondera les 7,7 millions d’euros du coût du programme, dont la livraison est annoncée pour octobre 2023. Il a fait l’objet, ce jeudi 20 octobre, d’une réunion publique de présentation, à laquelle n’a assisté qu’une poignée de riverains. Le signe sans doute que le chantier ne gêne pas plus que cela le voisinage, après l’épisode d’un dégagement de poussières, début septembre, qui avait amené le maire, Patrick Marengo, a demandé la suspension des travaux pendant quarante-huit heures.
Sur la scène de l’auditorium du Carel se sont succédé au micro le chargé du projet pour le secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur (Sgami) Luc Denoix de Saint Marc, l’architecte Antoine Lacrouts et le directeur de travaux, Geoffrey Demerges. Chaque intervenant est entré dans le détail de l’intention initiale, de la configuration future de ce commissariat du XXIe siècle, du déroulement du chantier.
Implanté sur le site de l’ancienne gendarmerie, à l’intersection du boulevard Clemenceau et de l’avenue de Rochefort, le futur commissariat conservera d’ailleurs deux façades de l’un des bâtiments gendarmesques, à la demande de l’architecte des Bâtiments de France. La proximité de l’église Saint-Pierre, monument historique, et l’implantation en zone Avap, pour « aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine », ont imposé des contraintes au cabinet d’architecture bordelais Lacrouts-Massicault, qui a relevé le « défi » avec enthousiasme, assurait jeudi soir Antoine Lacrouts.
« Nous avons voulu faire écho à la richesse de l’architecture de Royan, en reproduisant des éléments marquants de l’architecture 1950, comme le claustra (paroi ajourée), les couleurs en fond de loggia », détaillait Antoine Lacrouts. La longue façade, côté boulevard Clemenceau, offrira à la vue, donc, un claustra, les couleurs retenues en fond étant tout naturellement le bleu, le blanc et le rouge du drapeau national. Le bâtiment, d’une superficie de 1 685 mètres carrés, « le triple de la surface du commissariat actuel », ne s’élèvera que d’un étage, pour ne pas interférer avec la propre élévation de l’église Saint-Pierre.
La transformation du site de l’ancienne gendarmerie passera aussi par l’aménagement de 37 emplacements de stationnement, dédiés aux véhicules de service et à ceux des fonctionnaires, dont un tiers réalisé avec des pavés béton engazonnés, pour limiter l’imperméabilisation du sol. Le commissariat a été dimensionné pour accueillir 97 agents, les 77 agents à l’effectif habituel du commissariat, auxquels s’ajoutent 10 renforts estivaux et 10 réservistes, potentiellement.
Le ministère de l’Intérieur s’est fixé et a fixé aux artisans du projet des objectifs ambitieux. En matière, notamment, de performances énergétiques. Le bâtiment répondra à une norme très exigeante, le niveau E3C1 du label E + C-, pour « économie plus, carbone moins ». On n’en est pas encore au stade d’un bâtiment « à énergie positive », mais dans sa conception, il visera le maximum d’économie de consommation énergétique. Le chantier lui-même vise au maximum le réemploi de matériaux, d’équipements, in situ ou pour d’autres réalisations.
Dans cet esprit, le volet paysager a été particulièrement soigné, assurent les promoteurs du projet. « Jusqu’à présent, seuls trois arbres poussaient sur le site. Dont un magnifique cerisier, très prolifique, d’ailleurs », s’amusait jeudi Antoine Lacrouts. « Nous allons planter 33 arbres, d’essences diverses, pin parasol, arbre de Judée, pin noir, chêne vert… » Leur implantation a été déterminée à la fois pour constituer « un masque végétal pour protéger la confidentialité de l’activité du commissariat », participer à la régulation thermique du bâtiment et plus globalement de l’environnement. Même des nichoirs seront installés ! « Ce commissariat sera la première réalisation du ministère de l’Intérieur avec ce degré d’exigence environnementale », souligne Antoine Lacrouts.
(1) Circonscription englobant les communes de Royan, Saint-Georges-de-Didonne, Vaux-sur-Mer et Saint-Palais-sur-Mer.

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