l’essentiel Les services de police et de gendarmerie sont dotés de moyens matériels supplémentaires pour recueillir la parole d'enfants victimes de violences. Reste à développer les volets des ressources humaines et de la formation. Illustration dans le Tarn.
On les appelle des salles "Mélanie". Le décor ressemble à celui d'une chambre d'enfants, meublée avec une table basse, de petites chaises, des peluches, mais aussi un micro et une caméra discrètement positionnés dans la pièce.
Ces salles d'auditions un peu spéciales, implantées au sein de commissariats de police, de brigades de gendarmerie ou de structures hospitalières, permettent aux enquêteurs de mettre les victimes mineures en confiance. L'audition filmée est enregistrée puis versée à la procédure, ce qui permet d'éviter à l'enfant de devoir répéter son témoignage, souvent douloureux, et donc de revivre sans cesse son traumatisme.
Lorsque les mineurs sont victimes de violences sexuelles, l'enregistrement audiovisuel est d'ailleurs obligatoire. "Mélanie" est le prénom de la première mineure à avoir bénéficié de ce protocole vidéo mis en place en 1998.

La salle Mélanie inaugurée ce mercredi au sein du commissariat d'Albi.
La salle Mélanie inaugurée ce mercredi au sein du commissariat d'Albi. DDSP 81

Dans le Tarn, il existe aujourd'hui quatre salles de ce type. Trois ont été créées en zone gendarmerie il y a quelques années, au sein des brigades de recherches d'Albi, de Castres et de Gaillac. Les gendarmes de la Maison de Protection des Familles (MPF), inaugurée lundi à Albi, disposent également d'une "mallette Mélanie", un kit mobile avec caméra et micro qui permet d'auditionner les victimes dans d'autres lieux.
A lire aussi : Tarn : une unité spécialisée de la gendarmerie dans la lutte contre les violences intrafamiliales
En zone police, les auditions se faisaient jusqu'à présent dans des bureaux "normaux" ou comme à Castres en utilisant la salle dédiée de la gendarmerie. Mais une première salle Mélanie a été inaugurée ce mercredi, dans la cité épiscopale, en présence de la procureure d'Albi Stéphanie Bazart. Implantée au sein du commissariat, elle accueillera les victimes mineures en provenance des quatre circonscriptions de police du département (Albi, Castres, Carmaux, Mazamet).
L'année dernière, 354 auditions Mélanie se sont déroulées en zone gendarmerie dans le Tarn, soit près d'une par jour. En zone police, il y en a en moyenne entre "70 et 80" chaque année selon la direction départementale de la sécurité publique. 
Si des lieux d'accueil spécifiques aux mineurs sont importants, la formation des enquêteurs qui mènent ces auditions l'est tout autant. Mettre en confiance les enfants, savoir formuler les bonnes questions, ne pas influencer le contenu des réponses : des formations spécifiques sont délivrées auprès des policiers et des gendarmes. 
Mais le nombre d'enquêteurs formés dans le Tarn est pour l'instant insuffisant. Seulement trois sont aujourd'hui disponibles en zone gendarmerie, à Albi et à Gaillac. Une militaire de la brigade de Lavaur va bientôt partir en formation pour 15 jours à Paris et une autre place devrait être attribuée à un gendarme de la Maison de Protection des Familles au premier semestre 2023. 
En zone police, les enquêteurs des brigades de protection des familles, en charge des violences sur mineurs, ne sont pas plus nombreux à avoir reçu cette formation. Le problème des ressources humaines touche également les intervenants extérieurs. "On manque d'experts", a souligné la substitute du procureur de Castres, Claire-Marie De Agostini, lors de l'inauguration de la MPF. Notamment des psychologues et pédopsychiatres, qui ont l'expertise nécessaire pour déchiffrer les comportements non verbaux des mineurs auditionnés. 
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
@Baloo Hors sujet
Félicitez plutôt Darmanin et ses équipes pour ces formidables formations qu'ils suivent et appliquent
Et comment se préparent-elles à affronter la joie "légitime" des Tunisiens ce soir ?
Que rapport ? Vous êtes toujours hors sujet , comme ça ?
Vous êtes baloord

source

Catégorisé: