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Mal noté par les agences de notation ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), le secteur bancaire multiplie les annonces en faveur d’une finance plus durable et moins carbonée. Le groupe mutualiste n’est pas en reste. Il vient de dévoiler son projet sociétal pour que la « banque verte » soit également « la banque de la vie », selon l’expression de son président, Dominique Lefebvre.
La banque universelle a donc décliné dix propositions autour de trois priorités : accompagner le changement radical du tissu économique vers une économie moins carbonée, relever le défi du secteur agricole qui doit à la fois changer ses modes de production mais aussi assurer l’alimentation d’une population mondiale en croissance, et enfin, renforcer la cohésion sociale car la transition ne pourra se faire contre la population mais avec son adhésion.
Au total, cette ambition « va impacter tous les métiers de la banque », précise Dominique Lefebvre. « Ce n’est pas une formule de communication mais bien une rupture brutale de nos modes de management », confirme Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA, la structure cotée du groupe.
Les initiatives, qui sont autant d’engagements, sont nombreuses. Le groupe mutualiste s’inscrit tout d’abord pleinement dans la stratégie du secteur bancaire de neutralité carbone à l’horizon 2050. Déjà engagée dans la sortie de la filière charbon depuis 2015, la banque annonce un arrêt total de ses financements de projets pétroliers et gaziers en Arctique. Plus globalement, sa banque d’investissement et de financement entend réduire de 20%, d’ici 2025, son exposition aux activités d’extraction de pétrole. Parallèlement, la banque compte augmenter de 50 à 60% ses financements dans les énergies renouvelables ou l’hydrogène.
C’est évidemment dans l’agriculture que la « banque des agriculteurs » est la plus attendue, même si secteur pèse peu dans le bilan du groupe (à l’image de l’économie). Le groupe annonce ainsi le lancement d’un fonds de capital-investissement et de dette d’un milliard d’euros pour aider la transition du secteur agroalimentaire, notamment pour développer les technologies de séquestration du carbone. Des réflexions sont même lancées pour la création d’une plateforme d’échange de crédit carbone dédiée au monde agricole.
La transition passe également par les clients. La banque souhaite ainsi bâtir une offre de conseil en transition énergétique pour la clientèle des entreprises. Sur les particuliers, une gamme de livrets « verts » sera lancée en 2022, sans préciser sa rémunération, et même un plan d’épargne « vert » est prévu en 2023 afin de construire une épargne destinée à un financer un projet permettant de réduire le bilan carbone.
Les filiales spécialisées du groupe sont également mobilisées. Celle dédiée à la location longue durée (LLD) devra recentrer son offre vers les véhicules hybrides et électriques. Plus original, la banque compte s’appuyer sur son large réseau d’agences bancaires pour installer davantage de bornes de recharges (à côté du distributeur de billets ?).
Dans ESG, il y a également le « S » (pour engagements sociaux) dont on parle généralement peu. Alors que La Banque Postale (grande rivale du Crédit agricole) proclame son engagement citoyen, la banque verte entend jouer la carte de l’inclusion financière, et même assurancielle avec une offre de base d’assurance. Enfin, le groupe entend féminiser davantage son encadrement, avec l’objectif d’atteindre 30 à 40% de cadres supérieurs d’ici 2025. Une petite révolution dans un univers traditionnellement très masculin.
E t à l’heure où la finance durable entre dans une phase d’interrogations sur sa réalité, la banque mutualiste promet des points d’étapes réguliers pour assurer le suivi et l’impact des mesures prises. Un indice « d’engagement sociétal » doit même être élaboré dans les prochains mois. Le pire, en effet, serait que les paroles ne soient pas traduites en actes concrets.
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