Les élus du département pourraient adopter ce samedi matin lors du congrès des maires à Saillagouse, une motion présentée par l'établissement de service public Sydeel 66. Elle vise à répondre à l'urgence de la crise énergétique et demander un bouclier tarifaire plafonnant la hausse des prix de l'électricité à 15 % pour l'ensemble des collectivités et non pas seulement les plus petites.
Le mardi 11 octobre 2022, l'établissement de service public Sydeel 66 chargé de l'exploitation du réseau de distribution d'électricité pour les communes du département (à quelques exceptions près comme Saint-Estève ou Perpignan, NDLR) et dont le concessionnaire est Enedis, choisissait EDF pour la fourniture d'un marché de 96 gigawattheures pour la période 2023 et 2024. Un groupement de commandes permettant à 130 communes et collectivités de couvrir leur besoin en électricité pour deux ans. Sans surprise, le président du Sydeel 66, Jean Maury, annonçait ainsi une augmentation comprise entre 60 et 70 % de la facture. Les meubles sont sauvés, pourrait-on dire, quand le risque d'une hausse brutale de plus de 100% des tarifs menaçait jusqu'aux dernières heures des négociations.
On se contente comme on peut
En l'espèce, le nouveau contrat signé avec EDF signifie que la facture globale va passer de 21 millions d'euros en 2022 à 35 millions d'euros pour les 131 communes et collectivités concernées. "Au final, on se contente comme on peut. Entre les différentes offres des fournisseurs, on gagne dans les 5 millions d'euros sur les tarifs qu'on a pu obtenir avec EDF. Mais cela reste très cher", fulmine Jean Maury.
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Et pour cause : "Cette augmentation inquiète fortement les élus et il est certain que cette hausse du marché de l'électricité va mettre à mal nos budgets et nos administrés par ricochet", affirme le président du Sydeel. Une situation qui frappe aussi indirectement toute l'économie locale. Car en devenant une charge beaucoup plus lourde sur les budgets communaux, eh bien il va falloir la compenser. Ou du moins revoir les dépenses. En ligne de mire, les investissements pourraient bien pâtir de cette crise de l'énergie. Un cercle vicieux que tout le monde redoute. Dans un département où le secteur BTP est par exemple très lié à la commande publique (40 % de l'activité des entreprises en moyenne, NDLR), inutile de dire que beaucoup d'entreprises locales tremblent en voyant actuellement les appels d'offres disparaître du paysage et nombre de chantiers repoussés.
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Si bien que les communes pourraient bien suivre le mouvement impulsé par le président du Sydeel : "J'ai présenté en comité intersyndical un projet de motion demandant la mise en application d'un bouclier tarifaire équivalent à celui qui a été mis en place pour les petites collectivités ou entreprises et particuliers, éligibles aux tarifs réglementés de vente (avec un plafond de 15 % d'augmentation maximum, NDLR), pour l'ensemble des collectivités, quels que soient leur taille, leur budget et leur nombre d'agents. Ceci dans l'hypothèse où aucune autre solution n'aurait été trouvée pour réduire les prix concrètement facturés en 2023 aux collectivités".
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Adoptée jeudi à l'unanimité par les élus du Sydeel 66, cette motion sera présentée ce samedi 15 octobre en congrès des maires à Saillagouse. Une mesure qui devrait être largement entérinée par les communes du territoire avant d'être ensuite remontée vers les cabinets ministériels par l'association des maires et son président local Edmond Jorda. À suivre.
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De toute façon qui va encore payer ce n'est pas un problème pour eux et bien c'est les concitoyens, il faut absolument trouver de l'argent et ils savent où le récupérer, il faut faire des travaux et investir coûte que coûte malgré la conjoncture, ils ont les yeux plus gros que la tête, et bien ont à pas fini de payer ce n'est que le début ça crains pour les années à venir,car beaucoup de gens ne pourront plus
les elus se moquent de nous , en ce qui concerne ma commune
les taux des impots fonciers augmentent chaque année, depuis la derniere election, ils ont deja anticipé ces augmentations. a croire qu'ils sont hors sol et qu'ils ne vivent pas la meme vie que nous !!!
"entre 60 et 70 % de la facture à la place de plus de 100 %".
C'est la méthode utilisée par le gouvernement "On s'en tire bien, cela aurait pu être pire".
Donc tout va très bien madame la Marquise.
Un service public, une entreprise nationale (ou en voie de…) pas à faire de la spéculation…