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Ce petit État d’Amérique centrale cerné par deux océans abrite à lui seul 6% de la biodiversité planétaire. Un temps ralenti et une nature préservée, où l’on se laisse bercer au rythme de la « Pura Vida ».
Le ressac des vagues des Caraïbes et du Pacifique, la clameur des singes hurleurs, la léthargie silencieuse des paresseux, le chant du quetzal resplendissant : ode à l’écologie, le Costa Rica s’écoute, s’admire et se respire. Ici, la protection de l’environnement n’est pas une formule et elle se conjugue à tous les temps.
Depuis les années 1970, la petite «Suisse de l’Amérique centrale» a converti un quart de son territoire en zone protégée. En 1994, elle a même inscrit dans sa constitution le «droit à un environnement sain et écologiquement équilibré». Grâce à cette volonté politique, la forêt a repris ses droits et recouvre aujourd’hui la moitié des terres. Le Costa Rica ambitionne même d’atteindre la neutralité carbone en 2021, pour célébrer les 200 ans de son indépendance.
Pionnier de l’écotourisme, le pays attire chaque année davantage de visiteurs séduits par une végétation luxuriante mais aussi par la douceur de vivre du pays, dont les habitants seraient parmi les plus heureux du monde. Les Costariciens, surnommés les Ticos, réservent aux voyageurs un accueil jovial, les initiant à la « Pura Vida ». Une expression qui peut signifier « bonjour », « merci » ou encore « tout va bien », mais qui porte en elle un art de vivre et la fierté de tout un peuple.
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Touchez terre à San José, capitale et centre névralgique de l’activité économique. C’est ici, au cœur de la Vallée Centrale que la culture caféière a pris racine il y a deux siècles. Si vous atterrissez en soirée, réservez une chambre à la Casa del Café, située à une vingtaine de minutes de l’aéroport. Miguel vous accueillera avec une extrême gentillesse dans sa maison coloniale. Ne vous attardez pas à San José et filez tout droit à Cartago, capitale jusqu’en 1823. Cette ville abrite des joyaux patrimoniaux comme les ruines de l’église de Santiago Apóstol et la basilique Nuestra Señora de los Ángeles.
Avant d’entamer cette virée culturelle, montez tôt le matin jusqu’au volcan Irazu pour admirer son cratère gorgé d’un lac cyan à la composition acide. Une escapade «lunaire» qui vaut définitivement le détour, même si certains visiteurs regrettent sa brièveté : 13 euros l’entrée, pour une marche de vingt minutes. Prévoyez ensuite un après-midi dans la vallée d’Orosi, pour visiter une plantation de café et profiter de ses eaux thermales.
En direction des Caraïbes, bifurquez vers le sud, à Limon, plus important port du pays où sont chargées les bananes et ananas à destination de l’Europe. Durant la dernière heure de trajet, vous apercevrez des maisons en bois bariolées, des bananeraies et une végétation littorale exubérante. Lâchez prise à votre arrivée à Puerto Viejo, village de pêcheurs à l’âme afro-caribéenne. L’occasion de goûter au patty, petit chausson à la viande, ou à l’incontournable rice and beans, en écoutant de la musique reggae.
De part et d’autre de cette bourgade surnommée « la petite Jamaïque» s’étendent de sublimes plages bordées de jungle. Au nord, garez-vous à Puerto Vargas où vous débourserez environ quatre euros pour entrer dans le parc de Cahuita. Cette douce promenade à l’ombre des palmiers voûtés sur la mer translucide vous laissera un souvenir impérissable. Prévoyez au moins trois heures. Afin de protéger les récifs coralliens, le snorkeling se pratique uniquement avec un guide. Au sud, à quelques kilomètres du Panama, se trouve le parc de Manzanillo, qu’il est possible de rejoindre à vélo depuis Puerto Viejo. Faites une halte à Playa Cocles, mondialement connue pour ses compétitions de surf.
Direction le nord des Caraïbes pour découvrir une autre atmosphère. Ici, pas de plage paradisiaque mais une immersion en pleine nature. Comptez près de quatre heures pour rejoindre le parking surveillé (9 euros par nuit) de l’embarcadère de la Pavona avant de monter à bord d’un des quatre bateaux quotidiens pour Tortuguero. Le voyage jusqu’à ce typique village caribéen constitue une expérience en soi, en particulier en choisissant la dernière traversée de 16h au soleil couchant.
Surnommée la petite Amazonie pour son dédale de canaux et sa faune abondante, Tortuguero est le point d’accès au parc national éponyme, que vous pourrez explorer à pied et en canoë. On peut y observer d’innombrables oiseaux, reptiles et mammifères. Les plus chanceux pourront même y apercevoir un puma. Optez pour une visite guidée matinale au fil de l’eau avant de vous balader librement l’après-midi. La virée nocturne ne vous laissera pas en reste : les plages de Tortuguero abritent des tortues marines vertes de mi-juillet à mi-septembre. Jessica, de Tortuguero Guide, vous parlera, en français, du projet local de conservation des tortues avant de vous emmener assister à la ponte.
Il vous faudra moins de trois heures pour atteindre La Fortuna, village surplombé par le majestueux volcan Arenal. Porte d’entrée de la cordillère du Guanacaste, ce volcan à la forme conique joue souvent à cache-cache dans les nuages. Et si son ascension est interdite, de nombreuses randonnées offrent de magnifiques points de vue.
Prenez une demi-journée pour explorer le parc national, qui se divise en quatre sentiers dévoilant différents panoramas sur le volcan et la lagune. Empruntez la grande boucle afin de profiter au maximum de cette balade en forêt tropicale, demeure d’un gigantesque ceiba (arbre de la famille des fromagers) vieux de plus de quatre cents ans. L’Arenal Observatory Lodge propose aussi de belles promenades au pied du volcan. Quatre cascades dans lesquelles se rafraîchir se cachent dans ce domaine privé.
En fin d’après-midi pour vous délasser, réservez un accès aux eaux thermales Tabacon. Très onéreuses (pour 60 €, le dîner est inclus), ces sources d’eaux chaudes restent les mieux aménagées de la zone, mais aussi les plus prisées. Pour bénéficier d’un bain gratuit, marchez jusqu’au Rio Cholin, quelques mètres après l’entrée de Tabacon.
Plutôt que de longer les rives sinueuses et interminables du lac Arenal, suivez la route 4 à travers les champs d’ananas pour rejoindre le parc du volcan Tenorio. Si les touristes s’y rendent, ça n’est pas pour escalader ce volcan endormi, mais pour s’émerveiller devant le bleu divin de sa rivière. La légende raconte que dieu y a rincé ses pinceaux après avoir peint le ciel. Évitez les jours pluvieux, au risque d’y trouver une eau marron et un sentier impraticable.
En point d’orgue de cette randonnée en forêt tropicale humide : la fameuse cascade de trente mètres et son bassin au bleu laiteux.
Après avoir monté les 250 marches, continuez jusqu’à la Laguna Azul. La baignade étant interdite dans le parc, rendez-vous un kilomètre après la sortie pour nager dans ce bleu turquoise. Vous logerez à la Finca La Amistad (80 euros minimum la nuit), dans une plantation de cacao proposant des chalets de charme avec vue sur la jungle. Après le petit déjeuner, Luis vous dira tout sur la culture du cacao, de la collecte des cabosses à la torréfaction.
Le trajet vers Santa Elena et sa forêt de nuages vous fera garder les pieds sur terre : piste poussiéreuse et nids-de-poule au programme des derniers kilomètres. Vos bagages posés dans ce village niché à 1 400 mètres d’altitude, laissez-vous envoûter par son atmosphère mystique aux faux airs de station de sport d’hiver. Prévoyez une polaire car le thermomètre peut chuter en soirée.
Enchevêtrement d’arbres, tapis végétal impénétrable, envol de quetzals resplendissants… La réserve de Monteverde, enveloppée de son manteau brumeux, vous offrira un tableau foisonnant de biodiversité. Les amateurs de sensations fortes y trouveront aussi leur compte dans l’un des parcs où sont aménagés circuits en tyrolienne et ponts suspendus.
● Notre conseil
Difficile de faire un choix face aux multiples attractions proposées à Monteverde. Optez pour le parc Selvatura, situé au cœur de la forêt de nuages, il combine une balade dans la canopée sur huit ponts suspendus à 170 mètres et un parcours de treize tyroliennes, dont la fameuse Superman où vous serez harnaché tête la première, ainsi qu’un saut de Tarzan pour une dernière dose d’adrénaline.
La route de la côte, qui comprend plusieurs traversées de rivières, est uniquement praticable de mi-décembre à fin avril. Cap sur Sámara, charmante plage de sable blanc de la côte Pacifique. L’atmosphère qui règne dans ce paradis pour surfeurs débutants résume à elle seule la «Pura Vida». Contrairement aux stations balnéaires du nord-Pacifique, urbanisées et américanisées, Sámara a su garder son authenticité. Ticos et expatriés, dont beaucoup de Français, y forment une chaleureuse communauté.
Pour explorer la beauté sauvage des plages environnantes, partez en balade à cheval avec Melissa de Horse Jungle qui vous exprimera, en français, son amour de la nature locale. Avant de vous lancer dans un trajet épique de trois heures pour gagner Montezuma, vous serez séduits par la superbe plage de Carrillo. Fermez les fenêtres pour éviter la poussière de cette piste particulièrement périlleuse et accrochez-vous lors des franchissements de rivières. À votre arrivée dans ce village bohème, sirotez un cocktail au bar-restaurant Playa de los Artistas. Et ne manquez pas d’aller vous rafraîchir à la cascade située à 30 minutes à pied du centre-ville.
Vu du ciel à marée basse, la plage d’Uvita ressemble à une queue de baleine. Cocasse pour ce parc national marin où migrent au large, de décembre à avril puis de juillet à novembre, des bancs de cétacés. Réservez un tour en bateau pour observer ce ballet fascinant et des dauphins tachetés pantropicaux.
À quinze minutes au sud, se trouve Ojochal, la capitale gastronomique du pays, où s’est installée une communauté d’expatriés d’Europe et d’Amérique du Nord. Appréciez un délicieux dîner, à l’Exotica ou au Citrus, l’un des restaurants fusion du village.
● Notre conseil
Pour rejoindre Uvita, comptez six heures de voyage depuis Montezuma, incluant la traversée en ferry de Paquera à Puntarenas. Sur la route, arrêtez-vous sur le pont de Tarcoles pour un spectacle aussi fascinant qu’effrayant : en contrebas, des dizaines de crocodiles, parmi les plus grands du Costa Rica, lézardent au soleil.
Reculé et difficile d’accès, le parc national du Corcovado se mérite. Deux options s’offrent à vous pour rejoindre cet écrin de nature : laisser votre voiture au parking surveillé de Sierpe puis rallier la péninsule par bateau ou s’aventurer sur les pistes accidentées qui mènent à Bahia Drake. Privilégiez un séjour dans ce village plutôt que Puerto Jimenez, plus éloigné du Corcovado. Ce parc national rivalise de superlatifs. Il est le plus riche en biodiversité, l’un des plus anciens du pays, mais aussi le plus réglementé : vous devrez être accompagné d’un guide pour y accéder.
Plus grande forêt primaire de la côte Pacifique américaine, ce jardin d’Éden abrite une faune et flore impressionnantes que vous pourrez découvrir en une journée en empruntant le sentier de la Sirena. Les plus courageux peuvent aussi se laisser tenter par une nuit dans les profondeurs de la jungle, une occasion unique d’apercevoir un tapir ou un jaguar.
Pour un séjour magique, coupé du monde, choisissez le Punta Marenco Lodge. Cet hôtel situé dans une réserve biologique propose des hébergements en pension complète, avec vue sur l’océan. Les propriétaires, engagés dans l’écotourisme, organiseront vos excursions. Ne manquez pas l’Isla Caño pour plonger dans les eaux cristallines, peuplées de raies manta, requins à pointes blanches et autres poissons tropicaux.
Pour de nombreux guides, c’est un incontournable. Si vous n’avez pas eu la chance, durant votre séjour, d’apercevoir des animaux sauvages, ils ne vous échapperont pas dans ce «zoo» à ciel ouvert. L’offre hôtelière s’est tellement développée autour de Manuel Antonio que la faune y vit désormais cloîtrée. Au bout des sentiers balisés vous attendent néanmoins des plages au cadre idyllique. Ne laissez pas vos affaires sans surveillance. Les singes capucins, ratons laveurs et autres coatis à la recherche de nourriture ont une fâcheuse tendance à chiper les sacs.
● Notre conseil
Sur le chemin menant au parc national, des imposteurs en tenue de garde tenteront de bloquer la route pour vous vendre leurs services. Ne vous faites pas avoir et continuez jusqu’au parking officiel, situé près des magasins de souvenirs. Une visite guidée n’est pas forcément nécessaire mais sachez que les guides officiels sont postés en face de la billetterie. À l’entrée du parc, vos sacs seront fouillés pour confisquer cigarettes, chips et gâteaux secs. Seuls les sandwichs sont autorisés.
Voici nos trois suggestions d’itinéraires offrant un aperçu de la diversité des paysages du Costa Rica. Notez que, quel que soit le parc visité, c’est avant 9 heures ou après 15 heures que vous apercevrez le plus d’animaux.
● Itinéraire 1 (12 jours)
Atterrir à San José (1 nuit), Tortuguero (2 jours), La Fortuna (2 jours), Rio Céleste (1 jour), Monteverde (2 jours), Sámara (3 jours), Manuel Antonio (1 jour).
● Itinéraire 2 (15 jours)
Atterrir à San José (1 nuit), La Fortuna (2 jours), Rio Céleste (1 jour), Monteverde (2 jours), Sámara (3 jours), Montezuma (2 jours), Uvita (1 jour), Corcovado (3 jours)
● Itinéraire 3 (21 jours)
Atterrir à San José (1 nuit), séjour à Orosi (1 jour), Puerto Viejo (3 jours), Tortuguero (2 jours), La Fortuna (2 jours), Rio Céleste (1 jour), Monteverde (2 jours), Sámara (3 jours), Montezuma (2 jours), Uvita (1 jour), Corcovado (3 jours).
L’ensemble du pays jouit d’un climat tropical mais il existe 150 micro-climats au Costa Rica. L’année se partage entre la saison sèche, de décembre à avril, et la saison verte. Si les précipitations peuvent être abondantes en mai, juin et surtout septembre-octobre, la météo reste très clémente en juillet-août. Notez néanmoins, que sur la côte caraïbe, les saisons diffèrent légèrement : octobre est très ensoleillé tandis qu’il pleut massivement en décembre-janvier.
Les prix se calquent sur les saisons. Vous pourrez bénéficier de tarifs plus avantageux en dehors de la période sèche, alors que le coût des hébergements explose entre les réveillons de Noël et du Nouvel An ainsi que pendant la semaine sainte.
Ne vous fiez pas au nombre de kilomètres mais au temps de trajet. Préparez-vous à passer de nombreuses heures sur la route pour explorer le Costa Rica. Pour une totale liberté, louez une voiture, un 4×4 de préférence, plus adapté aux pistes accidentées et aux traversées de rivières.
Gardez toujours un œil sur le réservoir : les stations-service ne courent pas les routes. Pour ceux qui terminent leur voyage par le Corcovado, vous pouvez déposer votre voiture de location sur place afin de prendre un vol interne pour retourner à San José.
[Initialement publié en octobre 2020, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.]
Kokotop
le
Ai visité le pays en 2010… A cette époque déjà, ce n’était plus “Pura Vida” mais “Pura Visa”… Rassurez vous, ils prenaient l’Amex et la Mastercard aussi. Surtout, bien leur dire que vous n’êtes pas un gringo, comme cela, au lieu de payer 20 fois plus, vous ne paierez que 10 fois plus.
Anonyme
le
Ce pays est loin d’être un Eden écologique. C’est un refuge pour de nombreux retraités américains…
Cruise En Vogue
le
Magnifique pays à découvrir sous toutes ses formes …
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Entre plages et volcans, notre guide de voyage au Costa Rica
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