Source : Webforce3.
Gomet’ a publié en juin 2022, un hors-série consacré à l’emploi et à la formation « Le recrutement inversé », dans lequel nous apportons un éclairage sur les modes de formations qui évoluent afin de s’adapter aux nouvelles tendances sur le marché de l’emploi sur le territoire. Extrait.
Depuis 2015, l’école Webforce3 forme des personnes de tout âge aux métiers du numérique. L’objectif est de permettre un retour à l’emploi immédiat pour les apprenants suite à une formation intensive. Marie Kaced, responsable Sud et Alain Assouline, président de l’école présentent ici leur vision, leur fonctionnement et un nouveau projet : le TransfOrama.
De quel constat êtes-vous partis pour créer Webforce3 et comment votre école fonctionne ?
Alain Assouline : En 2014, il y avait 30 000 postes non pourvus dans les métiers du numérique, on parle aujourd’hui de 230 000 postes. 2 jeunes sur 3 étaient sans emploi. La raison même de l’existence de WebForce3 est d’aller chercher des personnes sorties du système ou même n’ayant jamais eu la chance d’y entrer, des décrocheurs des études ou de l’emploi, des personnes mal orientées ou qui veulent se reconvertir, et de leur proposer un emploi pérenne dans les métiers du numérique qui sont des emplois de qualité plutôt bien payés.
Nous sommes une entreprise de l’ESS qui cible en particulier les jeunes des quartiers prioritaires, nous prônons l’inclusion, en particulier vers les personnes en situation de handicap et les femmes sous-représentées dans ces métiers. Nous essayons d’atteindre 50% de femmes au moins dans nos formations. L’emploi est en train de se modifier, les transitions numériques et écologiques font que plus personne ne peut dire « j’ai appris un métier et c’est ce que je vais faire toute ma vie. » En réalité, un jeune qui sort de formation fera dix métiers dans sa vie.
Notre positionnement est la formation tout au long de la vie, avec l’approche qu’à tout moment, tout le monde sortira du système, se retrouvera à devoir se reconvertir, car il aura perdu son emploi ou son métier va disparaître.
Quels types de formations proposez-vous ?
A. A. : La première, historique, est la formation en mode bootcamp, de trois à six mois, selon le profil des personnes et le type de formations, afin de permettre à quelqu’un d’intégrer un métier du numérique quel qu’il soit. Depuis 2020, nous développons des formations en alternance, en apprentissage ou contrat pro, avec la même approche : une formation intensive avant un contrat en alternance. Cela rejoint l’idée de comment recruter aujourd’hui : notre proposition est d’identifier les besoins des entreprises et de monter des formations qui permettent d’aller chercher des personnes et de les former de manière intensive.
Comment travaillez-vous avec les entreprises ?
A. A. : Nous avons des écoles partout en France sur une cinquantaine de territoires. Nous avons une équipe nationale dédiée à la relation avec les entreprises et des personnes au sein de chaque centre, qui disposent d’une fine connaissance de l’écosystème pour gérer les spécificités territoriales. Par exemple, nous avons créé avec Microsoft et Social Builder (une association qui travaille à attirer les femmes vers les métiers du numérique) une école « Business’App » autour d’une nouvelle tendance avec de forts besoins des entreprises, le « nocode » et « lowcode »,car il y a une forte pénurie de compétences dans ces technologies. Nous répondons ainsi aux besoins d’entreprises partenaires, de Microsoft comme IBM Interactive ou Accenture.
« Nous pouvons ouvrir une session par opportunité et en fonction des besoins »
Alain Assouline
D’une manière générale, notre approche avec les entreprises est de partir de leur besoin pour construire des formations qui permettent un retour vers l’emploi immédiat. Nous pouvons en ce sens ouvrir une session très rapidement, par opportunité et en fonction des besoins. Nous répondons aussi à des appels d’offres des régions, de Pôle Emploi.
Quelle est la force d’une école comme la vôtre par rapport à une formation continue, et quel retour avez-vous ?
Marie Kaced : L’une de nos valeurs ajoutées repose sur la qualité des formateurs : expérimentés, en activité dans le métier qu’ils enseignent en tant que salariés ou à leur compte. Ce choix nous permet d’avoir un retour terrain de leur part, puisqu’ils sont aux prises avec les besoins des entreprises. Nous adaptons chacune de nos formations en conséquence, pour maximiser le retour à l’emploi.
L’autre force réside en une proposition de formations très professionnalisantes. Nous avons choisi de nous concentrer sur l’essentiel par rapport aux compétences concrètes attendues par le métier visé, tout en travaillant les « soft skills. » On apprend par « le faire », avec 80% de pratique et 20% de théorie par de l’apprentissage en boucle : on revoit les notions de différentes manières et dans des contextes très variés. Comme le but est de (re)connecter très rapidement les personnes à l’entreprise, qui en sont très éloignées parfois, nous allons travailler sur certains « codes », favoriser l’autonomie et la prise d’initiatives sur les projets.
A. A. : Ce qui nous différencie des autres écoles est en effet notre pédagogie : la formation se fait en pédagogie active avec un formateur, à travers des cas concrets réalisés individuellement ou en groupe. Sur notre plateforme en ligne, les étudiants trouvent des fiches de révision, des exercices de e-learning, des contenus pédagogiques dont des vidéos et aussi un replay du cours de la journée. Nous utilisons le numérique pour augmenter le formateur, l’encapaciter. Puisqu’on s’adresse à des décrocheurs, l’objectif est qu’ils ne décrochent pas, donc on individualise la prise de connaissance et la compréhension. Notre idée est d’être sur la gestion prévisionnelle des compétences.
Comment allez-vous chercher les publics éloignés de l’emploi ?
M. K. : WebForce3 agit à plusieurs niveaux. Un premier niveau local : nous avons développé un réseau important au niveau du tissu associatif et institutionnel : Pôle Emploi, Missions locales, Conseillers PLIE, Associations, Maisons de quartier… avec lesquels nous sommes en dialogue permanent. Le bouche à oreilles fonctionne également très bien. Avec plus de 90% de taux de sortie positive dans les 6 mois, cela contribue à notre notoriété. Le deuxième niveau est opéré au niveau national grâce à des campagnes d’acquisition adaptées pour chaque région, des tunnels spécifiques basés sur nos réseaux sociaux et notre site.
Un budget de 900 000€ vous a été attribué dans le cadre des Carrefours de l’entrepreneuriat Pouvez-vous nous expliquer ce projet et comment il va s’articuler ?
M. K. : Cette enveloppe a été attribuée pour l’ensemble du projet et se répartit donc entre les membres du consortium dont nous faisons partie. Dans le cadre de ce que nous avons rebaptisé Le TransfOrama, nous allons chercher les jeunes des quartiers populaires pour les accompagner à la création d’entreprise.
« Créer un lieu dédié aux transitions dont la transition numérique fait partie intégrante »
Nous nous sommes associés à la Ruche, la Friche Belle de Mai, Inter-made, l’AMI et l’ École de la transition écologique (Etre) pour créer un lieu dédié aux transitions dont la transition numérique fait partie intégrante. Le jeune est accueilli par un « orienteur » qui pose un diagnostic et lui prescrit une suite d’actions à accomplir au sein du TransfOrama. Le TransfOrama permet de penser l’entrepreneuriat comme un levier d’inclusion sociale et économique. À notre échelle, nous contribuons à la mise en mouvement des publics en rupture afin de lutter contre le chômage, la paupérisation et les inégalités face à l’emploi. L’idée, de notre côté, est d’offrir aux personnes qui vont passer par le dispositif une boîte à outils numérique au service de leur projet, en parallèle de l’offre de nos partenaires sur les autres thématiques. Nous avons ainsi imaginé des ateliers-pratiques, des conférences, des mises en situation etc. qui vont aider les personnes à affiner leurs projets. À la fin de leur parcours individualisé, les jeunes iront vers l’entrepreneuriat si leur trajectoire s’est confirmée, soit ils pourront être redirigés vers une formation (chez Webforce3 ou Être) si nous avons révélé une appétence pour l’un de nos domaines, soit vers l’emploi.
Ce dispositif est aussi ouvert aux entreprises déjà présentes sur le bassin : celles-ci vont accueillir les jeunes en immersion et, en contrepartie, nous ouvrons notre programmation aux chefs d’entreprises qui ont un intérêt particulier pour les transitions et souhaitent s’y former pour les intégrer à leurs process et / ou leur modèle d’affaire.
> [Hors-série] Emploi et formation : le recrutement inversé !
Les contenus partenaires diffusés sur Gomet’ sont réalisés avec un annonceur qui en a validé le contenu.
Le média qui crée des liens
© 2014-2022  GOMET Media SAS
|  Création Web par Agence Krisis
© 2014-2022 Gomet Media sas
Se connecter




Remplir le formulaire pour s'inscrire



Merci d'entrer votre email ou bien votre identifiant pour réinitialiser votre de passe

source

Catégorisé: