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Questionnée lors du conseil municipal qui abordait le futur SDIT, Élisabeth Masse a défendu le passage par la rue Sadi-Carnot de la future ligne de tram tout en comprenant l’inquiétude des habitants.
Cette semaine, les élus andrésiens devaient donner leur avis sur le schéma directeur des infrastructures de transport (SDIT) de la MEL. À Saint-André, c’est le futur tram qui cristallise le débat. Et notamment le tracé privilégié par le SDIT qui fait passer la future ligne par la rue Sadi-Carnot.
Après avoir estimé qu’on n’avait guère entendu la maire sur ce sujet et qu’il était dommage d’avoir attendu le dernier jour de la concertation préalable pour que le conseil municipal en débatte, Patricia Duvaux, pour le groupe d’élus minoritaire Osons l’Alernative citoyenne, a souligné que le tramway était bien entendu « une condition essentielle de transport dans une ville en pleine croissance, qui permet de sortir du tout automobile. Mais s’agissant du tracé retenu, que pèseront les avis de centaines d’habitants face aux puissants que vous représentez ? ».
« Les maires n’ont pas choisi les tracés, a répondu Élisabeth Masse. Ces tracés sont issus d’études de faisabilité et ont été construits par tous les partenaires (MEL, Ilévia, Egis pour la maîtrise d’ouvrage, les communes). Ils répondent à une logique d’insertion aisée dans le territoire, d’une compatibilité en termes de largeur de voies, de desserte des centralités, de non-expropriation… Une étude d’impact approfondie a été réalisée et sera présentée lors des enquêtes publiques à venir en 2024 et 2025, c’est la prochaine étape. »
La maire a défendu le tracé de référence qui représente, selon elle, le bon sens : il complète l’offre existante des Liane en centre-ville et dessert un secteur, entre Wambrechies et Pont Royal, qui représente potentiellement 23 000 habitants, 8 100 employés et 1 600 scolaires. « Ne rien faire serait contribuer à alimenter la congestion galopante de la métropole. »
« Je comprends les inquiétudes des habitants de la rue Carnot, a-t-elle ajouté, et je ne les abandonne pas, mais je dispose aussi d’avis d’habitants opposés au passage du tram rue Leclerc ! On est ici sur un projet d’intérêt général qui se confronte aux intérêts particuliers. Les élus que nous sommes doivent trancher en faveur du tracé qui présente le moins de difficultés dans sa réalisation. La MEL doit répondre sur les problématiques de stationnement et sur des aménagements complémentaires pour un mieux vivre rue Carnot : je m’y engage. Mais on ne peut pas dire que tout est figé : l’ensemble des avis sera analysé et servira de base à une délibération votée en conseil métropolitain ».
Sans les voix des conseillers minoritaires, les élus andrésiens ont validé le tracé de référence du tramway.
Delphine Misztal habite rue Sadi-Carnot et est fermement opposée au passage du tramway dans cette artère. Pour être plus libre de s’y opposer, elle a décidé de démissionner du conseil municipal où elle siégeait dans le groupe de la maire.
« Je pense que je serai plus utile, plus libre de m’exprimer et d’agir en dehors du conseil municipal, dans un collectif ou une association, que dedans. » Delphine Misztal a prévenu la maire Élisabeth Masse avant la séance de mardi  : elle quitte le conseil municipal.

Impliquée dans le milieu associatif andrésien, Delphine Misztal avait rejoint l’équipe d’Élisabeth Masse à l’occasion de l’élection municipale de 2020. Élue, elle siégeait donc au sein de la majorité. Ce mardi soir, les élus devaient se prononcer sur le tracé du futur tramway qu’ils préconisent. Sans surprise, la majorité s’est prononcée pour le tracé de référence, celui qui passe par la rue Sadi-Carnot (nous y reviendrons). « Je ne pouvais pas voter pour ce projet. J’habite rue Sadi-Carnot depuis 1997 et je vois bien que la rue n’est pas adaptée pour accueillir un tramway. J’en discutais avec Mme Masse depuis longtemps, elle savait que ma ligne rouge était ce tracé. Je ne peux que m’y opposer et donc je ne peux pas rester dans la majorité. »
Delphine Misztal ne se voyait pas siéger au conseil municipal comme indépendante, elle a donc décidé de démissionner de ses fonctions d’élue. « Ma démission est bien vis-à-vis de ce projet, pas vis-à-vis de Mme Masse, je n’ai rien contre elle personnellement. » Redevenue « simple citoyenne » l’Andrésienne va donc désormais mettre de l’énergie à combattre le tracé du tram qui passe par Sadi-Carnot. « Cent quarante-cinq trams par jour dans un sens et cent quarante-cinq dans l’autre sens, plus les voitures… ce n’est pas possible. On ne pense pas aux habitants. Il ne faut pas attendre que la MEL prenne la décision, il faut montrer maintenant notre opposition. »
Nombre de nouveaux logements, part d’utilisation de la voiture, vitesse de déplacements… Comprendre les enjeux de l’arrivée du tramway à Saint-André, Marquette et Wambrechies autour de quelques chiffres.
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Entre Saint-André et Marquette (à moindre échelle La Madeleine), les abords de la Deûle vont voir arriver l’équivalent d’une nouvelle ville en termes de population dans les années à venir. Les programmes Grands Moulins de Paris et ce qui est prévu autour, Quai 22, de l’autre côté du canal Reflets Rivéo, Quatuor et Pardoen, un peu plus loin Ulysse-Trélat… toutes ces constructions programmées représentent déjà 2 500 logements, livrés entre maintenant et 2024.

À cela s’ajouteront d’autres programmes comme Caby ou Cœur de ville de Marquette (mais pas que)… On dépassera donc allègrement les 10 000 nouveaux habitants (15 000 ?) dans ce secteur (soit peu ou prou la taille actuelle de Saint-André, Marquette ou Wambrechies).
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De nouveaux habitants, c’est donc de nouveaux déplacements quotidiens. Beaucoup. Le cabinet Egis a travaillé sur cette problématique. Le maire de Marquette l’avait invité à livrer chiffres et perspectives lors du conseil municipal, lundi soir. Si rien ne change, Egis projette entre 5 000 à 6 000 déplacements supplémentaires en voiture par heure de pointe, pour 6 400 déplacements par heure aujourd’hui à Saint-André et Marquette, tous modes confondus. Ceux qui connaissent bien le secteur le savent : dans l’état actuel des choses, ça ne passe pas ! « Ce sera possible », veut rassurer le représentant du cabinet présent lundi. En changeant nos habitudes de déplacement.
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Deux-tiers de nos déplacements quotidiens couvrent une distance de moins de 3 km. Et pour moins de 3 km, notre vitesse moyenne de déplacement en voiture est de 8,3 km/h (on compte bien sûr le temps de stationnement). De 3 à 10 km, il faut compter 17,4 km/h. La vitesse commerciale d’un tram est de 20 à 22 km/h.

« Si seulement un quart des habitants qui vont arriver se déplacent en voiture, on descendra à 2 600 nouveaux déplacements par heure de pointe. »

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Le futur tram mettra l’avenue Industrielle à Marquette (limite de Wambrechies) à 17-19 minutes de la gare de Lille. Avec dix trajets par heure et une capacité de 280 voyageurs, le tram a une capacité de transporter 2 800 personnes par heure. C’est 900 passagers par heure pour la ligne de bus à haut niveau de service qui ira vers le Grand Boulevard, à Marcq puis Villeneuve-d’Ascq. Le potentiel est là, encore faut-il prendre l’habitude de plus utiliser les transports en commun.

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Aujourd’hui 53 % des déplacements se font seuls au volant de sa voiture et seulement 8 % en transport en commun. « Si seulement un quart des habitants qui vont arriver se déplacent en voiture, on descendra à 2 600 nouveaux déplacements par heure de pointe. Si tout le monde change ses habitudes pour passer à 25 % pour l’ensemble, on descendra à 800. L’arrivée du tram va changer la donne et doubler la part d’utilisation des transports en commun », a glissé l’expert d’Egis. L’augmentation des autres modes de déplacements doux participera aussi à ce que la situation ne se détériore pas trop. Dans les chiffres, la part de la marche dans nos déplacements doit passer de 24 % à 30/32 %, le vélo de 1 % à 5/8 %, les transports en commun de 8 % à 20/25 %, la voiture à plusieurs de 12 % à 15 % et la voiture « seul au volant » diminuer de 53 % à 25 %.
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