Les cicatrices sont encore là pour un moment. Siraba Dembélé-Pavlovic, 34 ans, n’a de toute manière pas le choix. La capitaine de l’équipe de France doit se faire une raison, les Jeux de Tokyo, c’est définitivement terminé. La faute à une grave blessure dimanche dernier à Moscou en Ligue des champions, avec son club, Bucarest. Le diagnostic est sans appel : rupture complète du tendon d’Achille du pied droit, soit des semaines et des semaines sans marcher. En convalescence en Eure-et-Loir chez ses parents après l’opération de ce mercredi, la championne du monde (2017) et d’Europe (2018), finaliste à l’Euro en décembre dernier, raconte ces derniers jours difficiles mais garde le moral, sans savoir de quoi sera faite la suite de sa carrière.
Au lendemain de votre opération, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
SIRABA DEMBELE-PAVLOVIC. Clairement, plein de pensées se bousculent dans ma tête. D’un côté, je suis encore en phase d’acceptation. N’ayant jamais eu de blessure grave, je dois admettre que cela fait partie de la vie du sportif. De l’autre, je suis déjà en mode guérison et je me dis que je n’ai pas le temps de gamberger.
Que s’est-il passé exactement ?
Il restait quelques secondes à jouer et nous étions déjà éliminées. Sur ma reprise d’appui j’ai entendu un « Tac ! » et j’ai compris tout de suite de quoi il s’agissait. Le bruit, la douleur, je n’avais aucun doute sur l’origine et la gravité de ma blessure, ce qu’a rapidement confirmé le médecin du club.
Vous vous dites quoi sur le coup ?
J’ai les boules, ce n’est pas la bonne période pour se blesser. J’ai été enceinte il y a deux ans puis j’ai eu mes jumeaux, j’ai tout fait pour revenir, forcément il y a un énorme sentiment d’injustice. En plus les Jeux de Tokyo ont été repoussés d’un an, ce qui me laissait le temps de revenir à mon meilleur niveau…
Tout s’est passé très vite depuis dimanche…
Et même très bien. J’ai pris l’avion lundi matin, le staff médical de l’équipe de France avait tout prévu et m’a fait passer une IRM. L’opération d’hier (mercredi) s’est très bien passée, je suis rentrée le matin à l’hôpital Ambroise-Paré et j’en suis ressortie « toute neuve » l’après-midi.
Quelle est la durée d’indisponibilité ?
Au moins six mois, peut-être plus… C’est le genre de blessure qui peut être pire que les ligaments croisés car il faut retrouver une certaine flexibilité. Le hand est un sport d’appui, il faut être au maximum de ses capacités et voir comment évolue la guérison.
Les Jeux, c’est fini pour vous, mais qu’en est-il de la suite de votre carrière internationale ?
Quand on traverse ce type d’épreuve, on a envie de tout faire valser. Moi j’ai décidé de ne pas prendre de décision, que ce soit avec l’équipe de France et même en club, car aujourd’hui, je ne suis tout simplement pas en état de le faire. Personne ne veut arrêter sa carrière de cette manière. Je ne sais même pas à l’heure actuelle si j’ai envie de revenir, et comment je le ferai. Ma priorité, c’est de me concentrer sur ma rééducation.
👉 La capitaine, Siraba Dembélé-Pavlovic, souffre d’une rupture complète du tendon d’Achille. Elle manquera malheureusement les Jeux olympiques 😔

Nous lui souhaitons beaucoup de courage pour la suite 💙 #BleuetFier pic.twitter.com/9wYQcfIjxc
On imagine que vos coéquipières l’équipe de France ont dû vous soutenir…
Enormément, et elles ne sont pas les seules. Je suis passée les voir à la Maison du handball à Créteil (NDLR : où la joueuse devait les rejoindre pour le stage, prévu jusqu’à mercredi prochain). C’est dur aussi à accepter pour elles, cela a jeté un froid. J’ai aussi beaucoup de soutiens extérieurs, notamment des supporters. Cela fait chaud au cœur, on n’imagine pas à quel point tant qu’on n’y a pas été confronté.
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Avec les restrictions sanitaires, vous ne pourrez pas accompagner les Bleues à Tokyo ?
Non, et même si j’en avais eu la possibilité, je ne suis pas sûre que je l’aurai fait. Je veux qu’elles trouvent leur truc sans moi. Ce n’est pas une bonne chose si je suis toujours là à traîner autour. En ce qui concerne le capitanat, je laisse le coach décider (NDLR : Olivier Krumbholz aurait déjà choisi une joueuse de champ comme remplaçante). Nous pourrons toujours nous envoyer des messages, quand elles le voudront. Et je me lèverai à 3 heures du matin pour voir les matchs !
On vous sent très positive…
Il le faut bien. J’ai la chance d’être très bien entourée. Les enfants, ça aide beaucoup. Et puis je suis persuadée que cela va quand même passer très vite.
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