Publié
le 17/12/2018 à 15h21
Mis à jourMis à jour
le 08/10/2019 à 17h35
Catherine Perrot

C’est le Conseil départemental de la Creuse qui vend  ce bâtiment de 2.000 mètres carrés à Aubusson. Le bâtiment, qui est inutilisé depuis plusieurs années, a eu différentes vies : centre hospitalier, tribunal, Unité territoriale d’action sociale. Les enchères auront lieu du 14 au 18 janvier.
« Avec le contexte financier des collectivités locales, quand on parle de faire des économies, il s’agit de rationaliser le nombre de bâtiments qui sont occupés. C’est moins de travaux d’entretien, de frais de chauffage… »
Valérie Simonet (présidente du Département)
Et d’ajouter : « Nous cherchons à minorer la dépense. C’est une question de bon sens quand on est sur des bâtiments qui n’ont plus d’usage. »Il y a plus de travaux à prévoir pour l’ancien hôpital d’Aubusson, d’où la petite mise à prix de 25.000 € (il y a plus de dix ans, l’ensemble avait été vendu par la Ville au Département pour environ 180.000 €).
« Ce qui est atypique à Aubusson, c’est d’avoir une emprise aussi grande, plus de 2.000 m², rappelle le responsable d’Agorastore, qui commercialise cet ensemble immobileir . On peut imaginer plein de choses : le siège d’une entreprise, des associations, un établissement éducatif… Le prix est symbolique. Je vois plus cette vente comme un appel à projet que comme un moyen de récupérer des ressources pour la collectivité. »
La vente aux enchères, ça ne marche pas à tous les coups…
La présidente du Département est consciente que ça ne sera pas facile de vendre une si grande surface. Elle suggère de faire différents espaces et lance plusieurs pistes : pôle santé, résidence pour seniors ou jeunes, espace musée ou conférence, hébergement touristique.
Sur Aubusson, on parle de besoins de grandes capacités hôtelières. On peut regarder ce qui se fait en Irlande ou en Écosse, où l’on est sur des bâtiments anciens qui n’ont rien à voir avec les chaînes hôtelières classiques. Ces hébergements ont beaucoup de cachet.
Le Département cherche également à céder l’ancien dispensaire d’Evaux-les-Bains, ainsi que deux bâtiments à Bourganeuf (inoccupés depuis l’ouverture de la maison du Département). Il a vendu récemment un local place Bonnyaud à Guéret (Creuse expansion tourisme), l’ancien centre de documentation sur la tapisserie à Aubusson et des biens à Chambonchard.

Confrontée à de graves difficultés financières, la communauté de communes Creuse Grand Sud vend des bâtiments inoccupés, « pour contribuer à résorber le déficit », indique Jean-Luc Léger, le président. Elle vient de se séparer des gares de Felletin (vendue 28.000 €) et Aubusson (79.000 €, un prix très bas pour 500 m²), du bâtiment de la Petite vitesse à Felletin (10.000 €), de bâtiments agricoles à Gentioux (70.000 €).
La gare d’Aubusson en vente sur le site Le Bon Coin
« Nous vendons grâce à Internet, essentiellement sur le Bon coin », précise Jean-Luc Léger. La com-com est actuellement en pourparlers pour vendre le foyer d’accueil médicalisé de Gentioux (l’Apajh restera locataire et gestionnaire). Le montant est beaucoup plus important : 4,6 millions d’euros.

La mise aux normes pour l’accessibilité handicapés pousse souvent les collectivités à déménager dans des locaux neufs. Et donc à laisser des bâtiments vacants. C’est le cas de l’ancienne chambre d’agriculture de la Creuse, située rue Martinet à Guéret. Elle est actuellement à vendre aux enchères sur le site Agorastore. L’immeuble de 1.061 m², qui présente de belles qualités architecturales style années 1930, est mis à prix 350.000 €. « Depuis l’aménagement de la Maison de l’Économie, ce bâtiment est inoccupé donc il ne prend pas de valeur, note Pascal Lerousseau, président de la Chambre d’agriculture. Les dotations de l’État ont diminué. Il y a forcément besoin de finances dans le budget. Ce bâtiment, il faut le garder hors gel, entretenir la toiture… Cet argent pourra nous servir à rembourser l’emprunt que nous avons contracté pour la Maison de l’Économie. » Que faire de l’ex chambre d’agriculture à Guéret ? « Il n’y a pas beaucoup de demande pour l’immobilier en Creuse mais il faut garder espoir, estime Pascal Lerousseau. On pourrait éventuellement faire des logements étudiants. Le bâtiment est ancien mais il est sain, propre. »

La mairie de Guéret a vendu l’année dernière deux sites désertés depuis un moment : le château de Cher-du-Prat (200.000 €) et l’ancien centre de loisirs de Clocher (54.800 €). Elle vient de céder pour 121.000 euros un petit immeuble en face de l’école Jean-Macé (où étaient auparavant logés des agents de la Ville) et va vendre dans les mois à venir des bureaux dans le quartier de Cherbailloux (occupés par l’association de tennis de table). « Ces bâtiments coûtent de l’argent en terme d’entretien et nous n’en avons plus d’utilité. Autant les vendre », note Thierry Bourguignon, premier adjoint au maire.
Hotel restaurant Les Remparts, ancien Ehpad de Bénévent-l’abbaye
 
Dan Allen est « très content » de ses premiers mois à la tête des Remparts. Cet Anglais vient de racheter l’ancien Ehpad de Bénévent-l’Abbaye à l’Agence régionale de santé, via un notaire.
Son projet un peu fou prend forme. La maison de retraite (qui avait auparavant été un hôpital-hospice tenu par des religieuses) est en train de devenir un établissement touristique.
Un projet qui s’est concrétisé au printemps
La bâtisse de 2.900 m² n’est pas encore ouverte en totalité. « Je fais petit à petit. Il faut construire une clientèle. » Cet été, les cinq chambres d’hôtes ont « très bien marché ». La clientèle n’est pas britannique mais française. « Le cadre est magnifique. C’est mon petit paradis. Je suis content d’y rester 24 h/24, s’enthousiasme le propriétaire. Les clients sont dépaysés. Ils apprécient le calme. »
Dan Allen attend le passage de la commission de sécurité pour ouvrir la partie hôtel. La bâtisse avait été bien entretenue. Le nouveau propriétaire n’a pas eu de gros travaux à faire mais du nettoyage et de la décoration. Le restaurant accueille depuis cet été des repas de famille, des baptêmes… « Le lieu se prête à ce type de fêtes. »
Les bâtiments étaient vides depuis quatre ans. Ils reprennent vie peu à peu. Dan Allen organise des cours d’art et de yoga. « Nous faisons beaucoup de choses pour faire partie de la communauté, pour amener de la vie à Bénévent », conclut-il.
Un spécialiste de l’immobilier de collectivités. Pour vendre leurs bâtiments, les collectivités avaient l’habitude de passer par des canaux classiques, comme les agences immobilières. Depuis quelques années, elles se tournent vers Internet pour toucher un maximum d’acheteurs dans toute la France. Le site Agorastore se targue d’avoir plus de 500.000 visites par mois. « À l’opposé du Bon coin où tout le monde peut enchérir, nous filtrons les acheteurs, assure Zacharie Grumberg, responsable immobilier de la région Nouvelle-Aquitaine chez Agorastore. La visite est obligatoire pour enchérir sur tous les biens. Nous vérifions également la solvabilité financière et nous nous assurons que le projet est viable. » Le cœur de métier d’Agorastore est la mise en vente de biens mobiliers et immobiliers appartenant à des collectivités (ville, département, hôpital, association, CAF). Cela va du camion de pompier à 2.000 euros, à l’ensemble immobilier à plus de 20 millions d’euros, en passant par des maisons individuelles, des écoles, des églises. Il s’agit à chaque fois de vendre ce qui n’est plus utilisé. « Pour les collectivités, entre les coupes budgétaires et les bâtiments dont elles ne se servent plus, il y a un arbitrage à faire, poursuit le responsable d’Agorastore. C’est une ressource qu’elles doivent optimiser. »Site Internet :  Agorastore a été créé en 2005 en partenariat avec la ville de Lyon. L’entreprise compte trente-cinq salariés basés à Montreuil. www.agorastore.fr
Catherine Perrot 
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