Même château portes closes, Versailles fait le plein. « On compte en ce moment dix acquéreurs pour un bien à la vente à Versailles. Nos ventes se bouclent sous douze jours contre quarante-cinq jours au niveau national, se réjouit Eric Sanvélian, directeur de l’agence ERA l’Immobilière Versaillaise, située au cœur de la ville, dans le très prisé quartier Saint-Louis. Rien à voir avec la crise de 2008 ! »
A défaut d’accueillir des millions de touristes en cette période de pandémie, l’ancienne ville royale séduit les Parisiens en quête de verdure et de calme. « Ce n’est pas un hasard si on a l’habitude de dire que la forêt de Versailles et ses environs comptent autant d’arbres que d’habitants (NDLR : près de 88 000 résidents)… Les jardins y sont très présents et c’est ce qui séduit », résume le professionnel.
Fidèle à son image bourgeoise, la ville de Louis XIV est devenue la plus chère des Yvelines dont elle est le chef-lieu. « Le prix moyen de l’immobilier y a grimpé de 0,6 % depuis un an mais surtout de 23,5 % ces cinq dernières années, entre 2016 et 2021… C’est moins qu’à Paris (+ 30 %) mais Versailles marche dans les pas de la capitale », note Barbara Castillo-Rico, responsable des études économiques auprès du comparateur en ligne MeilleursAgents. Au 1 er mars 2021, les appartements versaillais affichent un prix moyen au mètre carré de 7923 euros et ses maisons de 7828 euros selon le site.
Des montants que plusieurs professionnels sur place estiment déjà dépassés, le prix moyen avoisinant davantage les 9000 à 10 000 euros le mètre carré. « L’écart de prix avec Paris s’est nettement réduit, il n’est plus que de 1500 euros environ entre les beaux quartiers de la capitale et ceux de Versailles », note Eric Sanvélian.
« L’immobilier s’est enflammé ces derniers mois, à l’image de la Bourse, renchérit Nicolas Moirignot, directeur de Barnes Yvelines Sud. Et 2021 s’annonce déjà spectaculaire après une belle année 2020, où les prix ont augmenté de 10% à 20% par endroits. »
Parmi les quartiers les plus recherchés, arrive en tête le très chic quartier central de Notre-Dame (plus de 8 500 euros du m2) avec la rue de la Paroisse et la place du Marché, deux hauts lieux prisés des acquéreurs pour leurs restaurants et leurs commerces.
« Le quartier Saint-Louis, avec Les Prés, qui jouxte le château (plus de 7 800 euros le m2), sont aussi très demandés, commente Nicolas Moirignot. Et plus particulièrement la rue de Satory et la rue Royale, qui coupe le Carré Saint-Louis en deux, avec ses nombreux commerces de bouche et ses traiteurs… A la fois central et urbain, le quartier reste très aéré, il a su conserver un caractère authentique avec des demeures de style directoire avec parquet, moulures, cheminée et de belles hauteurs sous plafond. »
Plus difficiles à dénicher, les maisons voient leur prix au mètre carré s’envoler : comptez au minimum 9 000 à 10 000 euros du m2 dans ces quartiers centraux et historiques de la ville. On en trouve en plus grand nombre et à un tarif plus accessible (plus de 8200 euros le m2 tout de même) un peu plus au nord, dans le quartier Clagny-Glatigny ou du côté des quartiers Jussieu et Chantiers, plus éloignés du centre-ville et proche des lignes de chemins de fer (en dessous de 7000 euros le m2).
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« Compte tenu du pouvoir d’achat sur place, ces prix élevés obligent à conserver son bien au moins neuf ans — contre six à sept ans à Paris — pour rentabiliser son achat », souligne Barbara Castillo-Rico.
Cette excellente cote de Versailles s’explique assez logiquement. Située à une quinzaine de kilomètres seulement de la capitale, « Versailles offre les avantages de la ville de province aux portes de Paris », résume Eric Sanvélian.
« Elle a la particularité d’abriter différents villages avec chacun son propre centre : Notre-Dame, Saint-Louis, la rue de Montreuil… Autant d’ambiances différentes, de quartiers où l’on retrouve l’empreinte des bourgeois d’autrefois, des commerçants qui vivaient de leurs activités au pied du château du Roi Soleil », complète Nicolas Moirignot. Une atmosphère déconnectée de la frénésie parisienne sans trop s’en éloigner. Car sa desserte est aussi l’un de ses grands atouts.
En plus de nombreuses lignes de bus, trois gares SNCF (Rive droite, Rive gauche et Chantiers) la relient à Paris en son centre — comptez 30 minutes pour rejoindre la gare Saint-Lazare — mais aussi en son Nord et Sud. La gare Versailles Chantiers est déjà la deuxième gare la plus fréquentée d’Île-de-France après La Défense (hors Paris intra-muros) grâce à ses nombreuses correspondances (RER C, réseau Transilien, TGV et futurs Trams-Trains).
Et la construction envisagée d’ici 2030 d’une nouvelle gare Chantiers, adossée à celle existante, pour accueillir le passage de la ligne 18 du Grand Paris Express devrait encore intensifier ce trafic (la gare d’Orly serait reliée en 30 minutes au lieu de 44 minutes).
Enfin, si Versailles attire plus particulièrement les familles, c’est aussi grâce à son maillage scolaire exemplaire. Elle compte plus d’une soixantaine d’établissements scolaires, parmi lesquels des lycées publics réputés comme La Bruyère, Les Châtaigniers, Marie-Curie, Jules-Ferry ou le lycée Hoche, à quelques pas de la place du Marché.
« De la maternelle aux classes préparatoires, la carte scolaire propose un éventail complet à taille humaine de tout ce dont a besoin une famille », assure le directeur de Barnes Yvelines Sud. C’est sans doute ce qui explique que la moyenne d’âge de ses habitants s’élève à 39 ans.
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