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Source : JT 20h Semaine
Des prix en (légère) baisse. D'après le baromètre de novembre publié par la plateforme d'estimation de prix immobiliers Meilleurs agents, le marché se rétracte légèrement dans plusieurs grandes villes de France. Malgré l'inflation (6,2% sur un an en octobre en France selon l'Insee), certaines grandes métropoles subissent un coup d'arrêt. C'est notamment le cas dans la capitale. À Paris, les prix sont en baisse de 0,5% sur un mois, comme à Lyon ou Nantes (-0,4%).
Cette tendance est encore plus nette à Rennes (-0,6%), Toulouse (-0,7%), Bordeaux ou Strasbourg (-0,8%), même si d'autres grandes villes, comme Marseille (+0,8%), Lille ou Montpellier (+1%) font figure d'exceptions. Comment expliquer ce phénomène ? Cette tendance va-t-elle se poursuivre ? Sandrine Levasseur, économiste à l'OFCE-Sciences Po Paris, répond à TF1info.
Pourquoi les prix de l'immobilier dans certaines grandes villes sont-ils en baisse sur un mois, alors que tout augmente ?
Avec la hausse des prix à la consommation, on pourrait effectivement penser que les prix de l'immobilier augmentent également. Ce n'est pas le cas. Plusieurs éléments peuvent l'expliquer, à commencer par la saisonnalité : généralement, moins de transactions immobilières sont réalisées à l'automne et à l'hiver. En outre, à partir du 1er janvier 2023, il y aura une réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) : 90.000 logements ne pourront plus être loués, car ce sont des passoires thermiques.
Sandrine Levasseur, économiste
En quoi cela joue-t-il sur les prix ?
La rénovation et la mise aux normes des logements sont coûteuses, cela ne se compte pas en centaines d'euros. Les propriétaires préfèrent parfois vendre, même moins cher. Cela s'observe notamment à Paris, où ce sont principalement les petites surfaces qui sont concernées par la baisse des prix. Il s'agit généralement de chambres de bonnes, de logements sous les toits, mal isolés, des passoires thermiques.
Est-ce aussi lié à la hausse des taux d'intérêt ?
Oui, il ne faut pas exclure les répercussions de la hausse des taux d'intérêt depuis le mois de juillet. Un certain nombre de ménages ont été évincés du marché de l'immobilier en raison du taux d'usure, qui ne s'ajuste qu'avec retard sur les taux d'intérêt. Cela provoque une baisse de la demande. En conséquence, un certain nombre de biens sur le marché trouvent plus difficilement preneurs. Le délai entre le moment où le vendeur met un bien sur le marché et celui où il est vendu a considérablement augmenté. Cela entraîne une baisse des prix, car les vendeurs voient leurs biens leur rester sur les bras.
Que conseilleriez-vous aux Français souhaitant acheter un logement dans une grande ville ?
D'attendre encore quelques mois. La conjoncture est très mauvaise : la sortie du Covid-19, la guerre en Ukraine qui se prolonge, une potentielle crise financière liée à la montée des taux d'intérêt… Si l'objectif est de se lancer dans un achat immobiliser spéculatif ou de vouloir réaliser une bonne affaire, en cas de conjoncture économique catastrophique, il pourrait y avoir une baisse généralisée du prix des actifs.
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