Tadej Pogacar venait à peine de terminer sa prise de parole, de s’exprimer sur cette fameuse erreur du Granon (« J’étais trop motivé pour reprendre tout le monde. Je l’ai payé très cher. C’était une erreur de ma part. On devra analyser tout ça à froid ») quand son bourreau est arrivé dans la salle de presse de Gramat, à deux pas de Rocamadour. Le futur vainqueur du Tour de France 2022, 2e du contre-la-montre derrière son collègue Van Aert, n’est pas le plus loquace mais s’est prêté une dizaine de minutes au jeu des questions-réponses.
Tous les téléspectateurs danois ont frôlé l’infarctus en te voyant dans la descente. Etais-tu stressé aujourd’hui ?
JONAS VINGEGAARD. Oui, moi aussi j’ai failli avoir un infarctus. J’ai perdu le contrôle de mon vélo. Je n’avais pas le sentiment de prendre des risques mais j’ai commis une erreur dans un virage. Il y avait pas mal de petites bosses sur l’asphalte à ce moment-là, je n’ai pas pu compenser. J’ai redressé la barre heureusement, c’est ce qui compte.
Il ne l’a pas fait exprès, mais Vingegaard a fini par écouter les conseils de son coéquipier #TDF2022 #LesRP pic.twitter.com/luhA47bAbE
Tu avais reçu un grand accueil lors de la présentation à Copenhague dans les jardins de Tivoli. Cela t’a-t-il donné une force supplémentaire ?
Oui je crois. Voir tous ces gens derrière toi, qui t’encouragent, pas seulement à Tivoli et à Copenhague mais pendant ces trois journées incroyables au Danemark, franchement, c’était quelque chose d’inoubliable.
Il y a trois ans, lors du contre-la-montre des championnats du Danemark, vous aviez fini 22e. Comment expliquez-vous votre progression ?
L’aérodynamisme, voilà ce qui a changé. J’ai progressé en tant que coureur bien sûr, je pousse plus de watts mais je me sens aussi mieux sur ma machine. On a fait des tests en piste, en soufflerie. On a beaucoup travaillé sur la position sur le vélo et ça a payé.
Certains sont surpris par ton succès face à Pogacar. Toi aussi ?
Oui et non. Depuis l’an dernier, je savais que j’avais le niveau pour la gagne. Après, c’est une autre histoire, une autre paire de manches d’y parvenir. Cela été incroyable ce Tour, j’ai toujours cru que j’avais une chance. Maintenant y parvenir vraiment, c’est incroyable.
On sent une concurrence presque amicale avec Pogacar. Qu’en penses-tu ?
Tadej et moi avons une bonne relation. Bien sûr, on ne se voit pas dans le privé mais on se respecte mutuellement. Tadej, c’est un super gars, un des meilleurs au monde. C’est certain qu’il veut encore gagner, moi aussi. Je suis très heureux et très fier de ce que j’ai accompli mais je veux gagner encore plus.
Ces deux dernières années, Pogacar a fait l’objet de beaucoup de questions sur le dopage. Pas vous cette année. Pourquoi doit-on croire vous aussi ?
Parce qu’on est propre. Je peux vous le garantir, vous le dire à tous et toutes. Personne ne fait quelque chose d’illégal. Si on a été si bon c’est parce qu’on a fait une super préparation. On fait des stages en altitude et on va très loin pendant ces stages. On fait de notre mieux en termes de matériel, d’alimentation… C’est la raison pour laquelle vous devez nous faire confiance.
Il y a quatre ans, on disait que tu étais très nerveux. Qu’est-ce qui a changé ?
Je crois plus en moi qu’avant. J’ai plus confiance, j’ai muri, j’ai grandi. C’est ça qui m’a aidé. (…) On m’a poussé dans des situations compliquées, dans des situations que je n’aimais pas. Avant, j’avais tendance à les éviter. Mais mon entourage m’a poussé à faire face à ces situations. Et finalement, petit à petit, on grandit. On a un peu plus de poil sur la poitrine, on se fixe un programme. Si je m’énerve, si je stresse, qu’est-ce que je fais ? Maintenant quand je me réveille, peu importe l’heure, je me lève, c’est tout.
Que veux-tu qu’on retienne de toi à la fin de te carrière ? Remporter cinq Tour de France par exemple, ce serait un objectif ?
Oula non, là je veux juste célébrer celle-ci déjà. J’en suis très heureux. Bien sûr que je veux revenir pour encore en remporter un. Mais je ne me suis rien fixé, je veux simplement revenir et gagner.
On a l’impression que même la Sky ne dominait pas autant que la Jumbo Visma. Pensez-vous l’équipe capable d’une performance aussi grande dans les prochaines années ?
On est venu avec objectif du vert et du jaune. Six étapes, en plus de ces deux objectifs, et même les pois, c’est très spécial. On n’aurait pas pu rêver mieux.
Serez-vous l’unique leader du général l’an prochain ?
Je ne sais pas. C’est bien d’en avoir deux. Donc je dirais que ce n’est pas un problème.
Wout van Aert pourrait-il devenir co-leader ?
Bien sûr que je peux partager le leadership avec lui.
On vous dit réservé, centré sur votre vie de famille. Qu’est-ce qui va changer pour vous ?
Je ne sais pas si les choses vont changer maintenant ou plus tard. Faudra voir comment ça va se passer à l’avenir. J’adore passer du temps avec mon enfant, avec ma femme. C’est tout pour moi d’être avec elles. Elles sont tout pour moi, elles me soutiennent. Gagner le Tour de France à leur côtés, c’est une expérience que je voulais partager avec elles. Ca a une énorme signification.
Pouvez-vous nous parler de ce moment où vous changez de vélo dans l’étape 5 entre Lille et Arenberg ?
J’ai paniqué, j’ai changé de vélo cinq fois. Je pense que c’est le seul moment de ce Tour où tout ne s’est pas passé à la perfection.
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