Analystes, ingénieurs, techniciens, spécialistes de la cryptologie mais aussi linguistes, juristes, spécialistes des RH… La DGSI, l’héritière des Renseignements généraux, s’apprête à recruter 1200 personnes d’ici 2024.
Annonces sur le réseau LinkedIn, vidéo de promotion, partenariat avec des écoles et des universités, et même « job dating »… C’est la première fois qu’une campagne d’embauche est lancée publiquement dans ce secteur, pourtant réputé pour sa culture du secret.
Les raisons sont multiples. La première est liée à la vague d’attentats qui a frappé la France à partir de 2015. Les effectifs ont depuis grimpé, chaque gouvernement y allant de son plan de recrutement. Au moment de sa création en 2014, le successeur des RG comptait 3 200 personnes. Elle en dénombre aujourd’hui 4 300 et ses effectifs doivent grimper à 5 500 d’ici à cinq ans. Un « défi énorme » en termes de ressources humaines, commente-t-on en interne.
Plus classiquement, cet appel à candidature vient aussi répondre aux flux naturels des départs, notamment en retraite. Au total, la DGSI table donc sur 500 à 600 embauches par an.
Mais s’il a fallu s’adresser au grand public, c’est aussi parce qu’« un certain nombre de nos métiers, de nos attentes sont aujourd’hui mal perçus par les candidats potentiels », explique le patron de la Sécurité intérieure, Nicolas Lerner.
La précision mérite d’être faite d’emblée. « On ne recrute pas James Bond mais des gens stables », a indiqué un membre de la direction au Monde.
Certes, il y a toujours besoin d’agents de la police nationale de tout corps et de tout grade. Mais l’ouverture sur des profils externes semble devenue incontournable, au vu de l’évolution des menaces – terrorisme, cyberattaque, contre-espionnage, protection des intérêts économiques de la France.
« Il y a de la place pour tout le monde, pour tous les profils », poursuit Nicolas Lerner. Voici donc une liste non-exhaustive des besoins communiqués par la DGSI : analystes susceptibles d’interpréter les renseignements, ingénieurs et techniciens en informatique de tout niveau, spécialistes de la cryptologie, du big data, linguistes, spécialistes des relations internationales mais aussi juristes et spécialistes des ressources humaines.
La rémunération sera à la hauteur de ce qui se pratique dans le privé. C’est du moins ce qu’avance Nicolas Lerner, conscient que la DGSI doit faire face à la concurrence des autres services mais aussi à celle des entreprises privées.
« Il est légitime que les services de l’État utilisent les mêmes armes, les mêmes outils que l’ensemble du secteur économique français, fait observer le patron de la Sécurité intérieure. Y compris en termes de rémunérations. En interne, on assure pouvoir rivaliser dans ce domaine pour attirer et fidéliser certains profils recherchés ».
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Les candidats devront par ailleurs s’adapter aux impératifs de confidentialité. Le personnel de la DGSI étant habilité « secret-défense », les contrôles de sécurité s’avèrent drastiques tout au long de la carrière, afin d’éviter l’infiltration d’agents de puissances étrangères. Le processus de recrutement peut d’ailleurs durer plus d’un an. « On ne peut pas recruter sans renforcer aussi nos capacités de contrôle de nos agents », prévient Nicolas Lerner. « On ne lâchera rien sur les standards. C’est une ligne rouge. On préférera ne pas recruter ». La tuerie de la préfecture de la police de Paris a eu l’effet d’un douloureux rappel.
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