l’essentiel C’est un dossier qui divise autant qu’il fédère. Alors que la promesse de vente de l’ancien hôpital a été signée entre la mairie et Eiffage, la société historique et archéologique s’exprime pour la première fois sur le sujet.
N’en déplaise aux opposants à ce projet, le compromis de vente de l’ancien hôpital a été ratifié. Mardi 9 novembre, Frédérique Thiennot, maire, a reçu dans son cabinet Laurent Régnier, directeur de l’immobilier d’Eiffage, afin d’entériner le projet de résidence avec services adaptés pour les seniors autonomes qui devrait voir le jour en 2025 ou 2026. Vendu à environ 300 000 d’euros, l’avenir de l’ancien hôpital nécessitera un investissement évalué à 20 millions d’euros de la part d’Eiffage. C’est donc une étape supplémentaire dans l’instruction de ce dossier qui cause tant de remous dans les rangs des groupes dits minoritaires de la municipalité (nos précédentes éditions). Et pour lequel les membres des lites "Union pour Pamiers" et "Pamiers citoyenne" ont déposé un recours au tribunal administratif afin de "contester la légalité de la décision".
Si leur point de vue a été largement relayé dans nos colonnes, notamment, il y en a une qui ne s’était jamais exprimée : Agnès Fine. En effet, la présidente de la société historique et archéologique de Pamiers et la basse Ariège est logiquement très sensible à toutes les questions relatives au patrimoine. Dans une lettre adressée il y a quelques jours à de nombreux partenaires de l’association, elle a tenu à livrer son compte rendu de la rencontre organisée fin septembre à la mairie autour de la vente de l’ancien hôpital en présence de Frédérique Thiennot, Jean-Luc Lupiéri, adjoint à la culture et au patrimoine, et Nicolas Coquillas, du service urbanisme. Comme d’autres avant elle, Agnès Fine regrette aussi un "manque d’information" et des "promesses" de collaborations "non tenues".
"C’est d’autant plus choquant que la Société historique avait participé aux travaux de la Clavap (commission locale de l’aire de mise en valeur patrimoniale) pendant de longs mois. Ces travaux avaient abouti à proposer que le vieil hôpital soit libellé "Site patrimonial remarquable" (SPR), donc protégé de la démolition. Or, ce travail de la Clavap qui aurait dû être entériné par un vote du conseil municipal ne l’a pas été, ni par l’ancienne équipe municipale ni par la nouvelle", écrit Agnès Fine qui s’est bien sûr inquiétée du traitement des éléments patrimoniaux par la société Eiffage. "M. Coquillas a expliqué que le plan général serait préservé ainsi que le jardin et le fronton avec la statue de Saint-Vincent. Mais la galerie des bienfaiteurs ne le serait pas, dans la mesure où il faut que les appartements aient des couloirs assez grands pour la circulation. La façade non plus car les studios prévus par Eiffage auront des balcons qui donneront sur le canal [aucun projet architectural n’est toutefois arrêté, précise la mairie, NDLR]. Quant à la pharmacie, elle a été démantelée sous la municipalité précédente sans l’accord de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) et déménagée sans le soin voulu. Il y aurait eu des objets abîmés ou cassés. Elle a été entreposée dans la crèche Appamée sans le moindre soin. On m’a fait remarquer que la société historique et patrimoniale n’avait pas bougé à l’époque pour protester contre ce manque de respect du patrimoine ancien", poursuit-elle.
Rappelons au passage qu’Eiffage a d’ores et déjà prévu un espace muséal au sein de ce projet et que l’architecte des Bâtiments de France a mandaté l’archiviste municipale pour que le "mobilier fasse l’objet d’un recollement", note Agnès Fine.
Du côté de Frédérique Thiennot, c’est statu quo. Il est évidemment hors de question de rétropédaler face à un projet qu’elle estime vital, à la fois pour les aînés et pour le centre-ville de Pamiers. Une question de "dignité", écrit-elle sur son blog "Petites histoires vraies de la vie d’un(e) maire qui ne veut pas faire carrière".
"En tant que médecin, je vois bien qu’il manque une structure entre la maison où les personnes âgées ne peuvent plus vivre autonomes et l’Ehpad qui est réservé à ceux qui sont dépendants. Cette résidence est le chaînon manquant. En tant que maire, je vois tout aussi bien que le centre-ville se vide et s’appauvrit depuis 20 ans, avec tous les maux que cela entraîne, les trafics, les squats, l’abandon – la fierté qui se perd d’habiter Pamiers. Comment refuser l’arrivée parmi nous de seniors qui vont faire vivre les commerces, qui ont un revenu assuré et qui ne nous créeront aucun problème de sécurité ?"
Bien sûr, la formule est rhétorique et la maire de la ville relève : "À la question : Qu’est-ce que vous feriez, vous ?, il n’y a pas la moindre réponse…"
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Les civilisations anciennes ne s'embêtaient pas avec une quelconque sauvegarde du patrimoine. Ils démolissaient et ne gardaient que les fondations bien souvent. Si l'on doit garder toutes les ruines au Nom du patrimoine, et bien on va mettre des vies en danger. Et l'entretien de baraques bancalent coûte très cher. Le mieux c'est de raser et de reconstruire solidement…..

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