Trois questions à Frédéric Puzin, fondateur de Corum L’Épargne.
Les Français sont-ils trop frileux dans leurs placements ?

Frédéric Puzin : Le constat est effectivement sans appel. Le bas de laine des ménages pèse près de 6 000 milliards d’euros. Or cette épargne colossale rapporte peu aux Français et n’irrigue pas l’économie réelle. Elle est déposée essentiellement dans les fonds en euros et les livrets réglementés, sans aucune prise de risque. Ce désamour pour les placements productifs se comprend parfaitement à l’aune des modes de fonctionnement des gestionnaires d’actifs, qui empilent les frais et manquent parfois à leur devoir de conseil. Et ils font prendre des risques inconsidérés à leurs clients, souvent à contre-temps.
Pourtant, les Français sont profondément intelligents. Il suffit d’ailleurs qu’on leur parle simplement, qu’on leur explique ce qu’on fait de leur argent et qu’on honore scrupuleusement les engagements de rémunération pour qu’ils adhérent à une stratégie d’épargne dynamique. Chez Corum L’Épargne, nous nous efforçons de rendre nos produits intelligibles au plus grand nombre, avec des mots simples. Pour répondre aux aspirations des épargnants, nous jouons la transparence et délivrons la performance promise. Non sans raisons, nous sommes devenus l’un des plus gros collecteurs de l’univers des SCPI, et même le premier au 2e trimestre 2022. Depuis le lancement de Corum il y a plus de dix ans, 100 000 clients nous ont fait confiance.

Quels sont les atouts de l’épargne immobilière ?

F. P. : Quand je suis arrivé dans le métier des fonds immobiliers grand public, la SCPI avait une image poussiéreuse. Les sociétés de gestion elles-mêmes ne se rendaient pas compte de la puissance de ce produit d’épargne et laissaient pour certaines leurs fonds en déshérence. Ce produit est pourtant le plus moderne qui soit parmi les placements. Il est accessible à partir de quelques centaines ou milliers d’euros. En outre, sa structure juridique est civile et non pas commerciale. Si bien que les associés sont les véritables propriétaires du fonds. Le rôle du gestionnaire se limite à maintenir le rendement sur la durée. Autre avantage : l’association d’investisseurs permise par la SCPI assure une grande mutualisation des risques. C’est du crowdfunding avant l’heure. J’ajoute que, dans la période agitée que nous avons traversée depuis trois ans, les SCPI ont fait preuve d’une résilience qui a pu paraitre étonnante mais sans surprise pour moi. Les trois SCPI distribuée par Corum L’Épargne ont maintenu le cap en délivrant des taux de distribution conformes a minima à leurs objectifs. Mieux, la SCPI Corum Origin devrait délivrer cette année une rentabilité réelle supérieure à 10 %, en incluant les dividendes payés aux associés et la revalorisation du prix de la part réalisée en avril dernier. Soit une performance historique ! Depuis onze ans, la Corum Origin atteint, voire dépasse, chaque année son objectif de rendement de 6 % nets de frais. Sur la même période, elle a également augmenté sept fois son prix de part ! Voilà qui démontre sa capacité à créer de la valeur pour nos clients, y compris dans la durée.

Plusieurs SCPI « zéro frais d’entrée » ont été lancées récemment sur le marché. Ce modèle représente-t-il l’avenir ?

F. P. : Non. C’est uniquement une proposition alternative. Car ces SCPI se rémunèrent autrement, en ponctionnant davantage de frais sur la gestion et les opérations courantes. Cela revient en réalité au même pour l’épargnant. Celui-ci est même perdant au bout de quelques années de détention. Mais là n’est pas le sujet principal. Avec ce modèle sans frais, j’identifie surtout un danger : celui de dévoyer le sens même d’un investissement en SCPI, qui est un placement non pas financier mais immobilier, qui donne sa pleine mesure sur le long terme. Dans une SCPI classique avec commission d’entrée (de 11 %, en moyenne, sur le marché), les associés ont intérêt à conserver leurs parts au moins une décennie, ce qui donne au gérant la stabilité nécessaire à la mise en place d’une stratégie d’investissement pérenne et rentable. Au lieu de cela, les SCPI sans frais d’entrée invitent les investisseurs à se montrer volages. Pour finir, je rappellerai l’utilité de la commission de souscription : elle rémunère la recherche des immeubles et le circuit de distribution permettant de mettre en œuvre la politique d’investissements. C’est assez comparable avec les frais supportés par quelqu’un qui réalise un achat immobilier en direct : ce dernier paiera des frais de notaire de 7 à 8 % du montant de l’acquisition ainsi que des frais d’agence compris entre 4 et 8 %.

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