Elodie Mir est la nouvelle coprésidente de la FNAIM Béarn, Bigorre, Pays basque. Face à la crise du logement au Pays basque et aux crispations qu’elle engendre, elle défend les agents immobiliers et livre sa vision du marché.
Agent immobilier, agent commercial, mandataire indépendant… Qui fait quoi ?
Une confusion s’instaure et c’est dommageable pour notre profession. Agent commercial et agent immobilier se font écho, mais, tant en termes de responsabilité que de…
Agent immobilier, agent commercial, mandataire indépendant… Qui fait quoi ?
Une confusion s’instaure et c’est dommageable pour notre profession. Agent commercial et agent immobilier se font écho, mais, tant en termes de responsabilité que de compétences, ces deux activités diffèrent. C’est comme dans une pharmacie. Une préparatrice peut vous délivrer une ordonnance, pour autant elle n’est pas pharmacienne. Il ne s’agit pas de dénigrer les statuts de chacun, mais ce ne sont juste pas les mêmes.
Un agent immobilier, c’est un professionnel dont l’activité est extrêmement réglementée. Il est titulaire d’une carte professionnelle qui nécessite pour son obtention un niveau bac + 3 (droit, économie, gestion et plus récemment formation spécialisée en immobilier). Il rédige les mandats, les offres, les compromis et prépare une bonne partie du dossier d’usage qu’il transmet au notaire, assure le lien avec les banques, et assiste à la réitération des engagements lors de l’acte authentique.
Un agent commercial ou un mandataire ne dispose pas de carte professionnelle. Il peut faire des visites, assurer une approche commerciale, mais ne peut pas rédiger de compromis et par conséquent n’offre pas la même qualité de service. Il existe une différence entre un agent commercial qui travaille en lien direct avec une agence physique et un mandataire indépendant formé en quelques semaines sur Internet. Il n’est pas possible de laisser s’installer dans l’inconscient collectif que ce métier est accessible à tous en quelques semaines.
Etes-vous responsable de la spéculation au Pays basque ?
Le marché ne relève pas du bon vouloir des professionnels que nous sommes, nous ne sommes que des maillons entre l’offre qui se raréfie et la demande qui s’accroît. Nous ne pouvons être jugés responsables d’un marché qui s’impose à nous, nous jouons même, en notre qualité de conseil, un rôle de médiateur visant à minimiser parfois les ardeurs de certains vendeurs. Nous regrettons d’ailleurs que certains mandataires méconnaissant le marché aient tendance à accepter certaines requêtes déraisonnables en matière de prix.
Que voulez-vous dire ?
Une vente avec un prix manifestement excessif aura souvent comme conséquence un crédit qui ne sera pas consenti et elle ne se réalisera pas. La grande majorité des agents immobiliers au Pays basque sont d’ici et dénoncent très souvent une forme d’indécence du marché. Il faudra juguler la spéculation, mais notons que nombre de locations Airbnb ne passent pas par les agences.
Que proposez-vous ?
Nous ne cessons de nous rapprocher des collectivités locales pour faire entendre notre voix. Il n’y a pas une solution miracle, mais un panel de dispositions à travailler ensemble allant des incitations fiscales pour ceux qui proposent leur bien à l’année, à la limitation du nombre de semaines consenties à la location saisonnière ou encore à la réécriture des baux à construction permettant un lissage du coût du terrain sur plusieurs années pour des nouveaux accédants à la propriété.
La clé de voûte de notre profession est le logement pour tous. L’augmentation des prix a comme résultante principale un décrochage entre les revenus des foyers et la valeur de marché des biens.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Ce que nous avons comme retour de nombre de nos adhérents, c’est que le volume des transactions a tendance à se réduire quelque peu et que le nombre de biens à la vente a tendance à augmenter légèrement. Pour l’instant, on ne peut pas parler d’un infléchissement des prix, mais les modalités de taux d’usure et les accessions au financement avec des attentes plus importantes des établissements en matière d’apports vont sans nul doute avoir un effet de ralentissement et à terme de baisse de prix.

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