l’essentiel Les produits bio sont réputés plus chers que les conventionnels. C’est pour lutter contre cette idée que la Petite ferme a été créée : une association regroupant des producteurs bio en supprimant les intermédiaires.
Depuis le début du mois de mai, un nouveau magasin a ouvert ses portes sur l’avenue Jacques-Bordeneuve. Mais il s’agit d’un magasin d’un type un peu particulier. C’est une association qui l’a créée et c’est un magasin de producteurs bio. À la caisse et à l’accueil, il y a Lorraine, employée par l’association. « Nous ne sommes ouverts que depuis 4 mois. Mais pour un début, ça fonctionne assez bien. Le principe est très simple. C’est une association regroupant des producteurs du département qui garnit les étals, en fonction des saisons et des demandes. Le but est de supprimer le maximum d’intermédiaire. Je suis la seule salariée et les producteurs viennent assurer une permanence à tour de rôle. Ils sont là pour répondre aux clients et expliquer leur démarche. C’est une demande de la part des clients que de rencontrer les producteurs, de pouvoir mettre un visage sur un produit. Et nous avons de tout : viande, fruits, légumes, pains et farine, etc. Et ce sont eux qui viennent réapprovisionner leurs produits. Cela plaît, mais il faut se faire connaître. Ça prend forcément un peu de temps ».
Vendre des produits bio, ce n’est pas la seule chose qui se passe dans le magasin. « Nous souhaitons également que la Petite ferme serve à créer du lien social. Nous mettons en place de nombreuses animations à travers des dégustations de produits et des ateliers ». Le coprésident de l’association est Alain Donnefort, producteur bio à Saint-Romain-le-Noble.
L’histoire de la Petite ferme débute en octobre 2021. « Nous étions un petit groupe de 28 producteurs bio et nous cherchions un moyen de vendre nos produits avec le moins d’intermédiaires possibles. Il y a bien sûr les marchés et la vente à la ferme. Mais il fallait nous diversifier. Nous avons donc décidé de nous regrouper en association et de créer un magasin. C’est chose faite depuis le début du mois de mai de cette année » se rappelle Alain Donnefort. Mais en plus de faire du bio, les producteurs ont rajouté une contrainte supplémentaire : faire du local. « Comme ce sont les producteurs qui assurent l’approvisionnement du magasin et pour que ce soit rentable, il faut absolument faire du local. Nous nous sommes fixés comme limite maximum un rayon de 100 km. Il le faut si l’on veut assurer un bon volant de producteurs. Les clients n’aiment pas voir des étals vides. Il faut que nous soyons assez nombreux pour pouvoir être approvisionné en permanence et en fonction des saisons. C’est pourquoi, en plus de la vente, nous devons trouver de nouveaux producteurs, nous sommes plus d’une cinquantaine actuellement, mais également de nouveaux consommateurs. Il faut bien que nous vivions. Nous ne sommes qu’au début de cette aventure ».
Quant au mode de fonctionnement du magasin à travers l’association, « il faut que les producteurs adhèrent à l’association d’une part. D’autre part ils signent une charte et s’engagent à assurer à tour de rôle une permanence afin d’aider Lorraine, la salariée de l’association, mais aussi garder le contact avec les consommateurs. Il faut que ceux qui viennent au magasin aient l’impression de se retrouver sur un marché, pouvoir s’adresser directement aux producteurs et poser des questions. C’est le principe d’un marché permanent ». Se pose aussi l’aspect financier du magasin. « Nous avons toujours été très clairs. Le magasin ne prend comme marge que le strict nécessaire à son fonctionnement. Nous avons fixé pour le début une marge à 18 %. Mais c’est encore expérimental. Comme nous sommes sous le statut d’une association à but non lucratif, nous pourrons nous adapter ».
Et qui dit association qui forcément conseil d’administration. « Nous voulons que les clients soient partie prenante de l’association. Un tiers des administrateurs sont des consommateurs ». Et pour le coup, ils deviennent vraiment des « conso-acteurs ». « Nous aidons également des jeunes à s’installer. Apprendre à produire, c’est bien. Mais il faut aussi apprendre la vente, la distribution. Il faut apprendre à valoriser sa production. Vous savez, la période de crise que nous sommes en train de vivre touche tout le monde, producteurs comme consommateurs. On nous dit que le bio prend une claque, mais c’est le cas de tous les secteurs de l’agroalimentaire. Nous verrons bien sur une année comment tout va se passer ».
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