l’essentiel Depuis un peu plus d'un mois, l'immeuble cadurcien était sous surveillance. Mais, vendredi 1er avril, la Ville de Cahors et le propriétaire ont procédé en urgence au relogement des occupants, la façade ayant bougé rapidement, faisant craindre un risque d'effondrement.
Barrières et étais barrent la rue Dominici, à Cahors. Le secteur est désert en cette fin de matinée, seule une patrouille de la police municipale est venue jeter un œil en ce lundi 4 avril pour s'assurer que l'immeuble reste inaccessible et sécurisé, face au péril qui menace.
Pour s'en convaincre, il suffit de lever les yeux. Le constat est sans appel. Une fissure vient lézarder le soubassement en s'élevant vers les étages et la façade donne l'impression de s'éventrer. Tout de briques rouges, le bâti qui se dresse dans ce secteur patrimonial remarquable de la ville, présente des caractéristiques médiévales évidentes. Alors est-ce les outrages des siècles ou une tout autre cause qui sont venus subitement déstructurer le bâti… 

Un 2e arrêté municipal a été pris ce vendredi pour évacuer les deux familles locataires.
Un 2e arrêté municipal a été pris ce vendredi pour évacuer les deux familles locataires. DDM-Lae.B.

Difficile à dire pour la municipalité de Cahors qui a été contrainte, dès vendredi soir, de prendre des dispositions pour interdire l'accès aux lieux, en concertation avec le propriétaire. " Nous avons décidé d'évacuer les occupants des deux logements, sans délai, afin d'assurer leur sécurité. En raison du risque présenté par l'état de l'immeuble, les locataires ne sont plus autorisés à y pénétrer" et de mentionner dans l'arrêté pris le 1er avril : "le risque d'effondrement imminent de l'immeuble".
Ce nouvel arrêté vient s'ajouter au précédent en date du 22 février qui indiquait "compte tenu du décollement du linteau de la porte de l'immeuble causant la chute de matériaux sur la voie publique, un périmètre de sécurité est matérialisé aux abords de l'immeuble par la pose de barrière et de rubalise". Dans le même temps, la Ville avait saisi le tribunal pour déclencher une expertise technique qui s'est déroulée en début de semaine dernière. "Les conclusions sont attendues ce mardi, mais faisant valoir le principe de précaution, en lien avec le propriétaire nous avons fait évacuer et reloger les locataires", signale-t-on à la mairie.

Les conclusions de l'expertise de l'immeuble doivent être rendues ce mardi.
Les conclusions de l'expertise de l'immeuble doivent être rendues ce mardi. DDM-Lae.B.

Un propriétaire qui avait déjà pris les devants, en mandatant une entreprise de gros œuvre pour évaluer la situation et déclencher d'éventuels travaux et qui avait fait procéder dès le 25 mars à l'étayage de la façade. "Dans cet immeuble, rien ne laissait présager qu'une situation problématique surviendrait, insiste la municipalité. D'ailleurs, les locataires étaient plutôt bien logés. C'est un propriétaire sérieux. Ce bâti n'avait jusque-là éveillé aucun soupçon. Mais, la façade a subi un mouvement. Pour l'instant, il est stabilisé grâce à la pose d'étais, mais sans que l'on puisse en mesurer l'origine", analysent les autorités locales.
Une étonnante évolution qui va nécessiter des travaux urgents. "À une échéance raisonnable ils seront engagés, pas dans 6 mois, pas dans un an, rapidement. On attend de l'expertise qu'elle nous en dise un peu plus sur la nature de ces travaux", admet la Ville de Cahors qui depuis 2015 s'est lancée dans une stratégie de valorisation du centre ancien et de son habitat.
Ainsi, ce sont depuis lors 800 logements qui ont été rénovés et remis sur le marché, dont 140 se trouvaient vacants ou en situation de péril. Pour cela, la collectivité peut s'appuyer sur différents dispositifs qui vont d'une anticipation foncière avec l'EPF à une déclaration d'utilité public de travaux, sur des parcelles identifiées, dans un délai imparti, pouvant déclencher une vente à la collectivité voire une expropriation. Dans d'autres cas, plus complexes, il se trouve à Cahors des biens vacants et sans maître, c’est-à-dire sans aucun propriétaire connu.
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
On est bien loin de la réalité , le journaliste aurait mieux fait d interrogé les locataires…

source

Catégorisé: