l’essentiel Accueillir, écouter, évaluer des situations, voilà entre autres les missions de la Maison des adolescents. Ce dispositif se déploie sur plusieurs sites du Tarn et rassemble des professionnels pour accompagner le jeune en difficulté.
Les adolescents face à la famille, la violence, les relations, le mal-être, la puberté, la drogue, Internet, la sexualité… autant de situations qui compliquent le quotidien de trop nombreux jeunes.
Depuis juin 2019, le Tarn propose un dispositif qui tend à se déployer dans l’ensemble du département. Il fonctionne déjà à Castres (le plus abouti), Grauhet, Carmaux et Albi et devrait être étendu à Lavaur et Gaillac.
Directrice de l’association Tarn Espoir (1), Marie-Laure Beaussoleil est aussi présidente de Tarn Association jeunes (T’AJ), porteuse du dispositif Maison des adolescents. Elle en explique la genèse : "La MDA existait déjà sur un site fixe, à Albi, mais était très peu fréquentée, tous les jeunes du Tarn n’y avaient pas accès. Le projet était porté par la fondation Bon Sauveur d’Alby. Depuis fin 2016, l’Agence régionale de santé a créé des réunions de travail pour voir comment faire repartir cette MDA. Pour mettre en place ce dispositif, on s’est appuyé sur le PAEJ, Point accueil écoute jeune et parent, déjà présent sur ces territoires de proximité, touchant le même public, les adolescents, avec des missions similaires."
La Maison des adolescents ouvre ses portes aux jeunes entre 12 et 26 ans, qui ont besoin d’être écoutés, accompagnés, de résoudre des problèmes personnels. Différentes problématiques comme un conflit avec les parents, trouver un job pour l’été, une déscolarisation, un harcèlement scolaire, des idées noires… La MDA accueille, seul ou accompagné, c’est anonyme et gratuit. Elle accueille aussi les parents qui s’inquiètent pour leurs enfants, désorientés dans leur rôle. "L’idée est de rassembler le plus possible des professionnels sur un même site pour accompagner le jeune, prendre sa situation en compte, souligne Marie-Laure Beaussoleil. S’il n’est pas prêt, on prendra du temps. C’est vraiment un espace dédié à ce jeune. Les professionnels sont sollicités à travers sa situation et peuvent se concerter. Ils s’enrichissent les uns les autres dans leurs compétences."
Pour accompagner les adolescents en difficulté, des professionnels ont rejoint le dispositif. Ils sont psychologues, addictologues, conseillers en insertion, éducateurs spécialisés, infirmiers, conseillers en sexualité. Des représentants de différentes structures interviennent également : Mission locale, centres médico-psychologiques d’Albi et Lavaur, le Planning familial, le PAEJ et l’ANPAA (Associationnationale de prévention en alcoologie et addictologie). Au total, 13 professionnels interviennent. "Je suis très enthousiaste par ce projet, confie la présidente de T’AJ. Le plus riche est de regrouper ces professionnels car cela permet à chacun de se décloisonner de ses compétences. Il faut que l’on arrête de travailler chacun dans son coin, de tout cloisonner. Pour les jeunes, pour les parents, on doit être un tout !"
Au regard des nombreuses missions qu’elle mène au quotidien et afin de se rapprocher du centre-ville et donc des jeunes que la MDA accompagne, l’association castraise Tarn Espoir recherche des locaux plus vastes et fonctionnels. Pour toute proposition, il suffit de joindre les précieuses secrétaires Evelyne Saury et Catherine Bourre.
(1) Tarn Espoir est implanté au 179, avenue Albert-1er. Il abrite désormais le dispositif Maison des adolescents du Tarn. Pour les quatre sites de Castres, Graulhet, Carmaux et Albi, se renseigner au 05 67 57 71 03, du lundi au jeudi, de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30 à 17 h 30 ; le vendredi, de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30 à 16 h 30, maisondesadolescents81@gmail.com, www.mad81.fr.
 
 
 
 
 
Ronan Guillet est éducateur spécialisé et intervient dans le dispositif Maison des adolescents. Il a rejoint l’association Tarn Espoir et son centre d’écoute (avant de devenir PAEJ) en septembre 2015.
Il évoque volontiers son métier : "J’ai toujours travaillé avec les enfants et les adolescents, j’ai toujours été intéressé par ce public. Un jeune ou un parent qui fait le numéro de la MDA, avec une demande précise, sera dirigé vers un professionnel compétent."
Pour mieux connaître l’adolescent, l’aider à déterminer ses besoins, un entretien avec Ronan sera donc proposé.
"Pour réduire le frein, la gêne, l’angoisse de parler de soi, avoir peur de reprendre un lien. Ici, il n’y a aucune contrainte, c’est complètement libre. Quand je travaillais en foyer, j’intervenais après la décision d’un juge. J’ai été séduit par l’idée de sortir du milieu de l’institution, découvrir la libre adhésion. Dans mon travail, il y a deux facettes, l’entretien individuel, sans que les parents soient au courant, ou celui avec les parents. Mais j’interviens aussi en milieu scolaire, auprès de groupes de jeunes, dans le cadre d’actions de prévention. J’ai constaté que le collectif nourrit l’individuel, en amenant des cas concrets."
Au fil de ses interventions, Ronan Guillet a aussi constaté : "La jeunesse évolue légèrement, mais les problèmes sont les mêmes qu’il y a longtemps. Ce qui change, ce sont les outils ! Actuellement, il y a un manque de positions, un manque de perspectives des adultes qui en provoque chez les ados. De même que le manque de confiance des parents envers les ados est très problématique. Les jeunes ont besoin d’un espace de liberté, réduit par les parents qui ne leur font pas confiance. Ainsi, aider les parents à mieux comprendre où il faut mettre le curseur, comment se positionner, cela peut aider à accompagner le jeune."
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