Le débat fait rage concernant la fiabilité du DPE. Début janvier, Hello Watt, conseiller en énergie pour les particuliers, publiait une étude montrant que 71% des notes de performance énergétique attribuées aujourd’hui aux logements seraient fausses. La plateforme a comparé les notes de plusieurs centaines de logements à leur consommation réelle. Dans 40% des cas, il y a une note d’écart avec la réalité. Dans 31%, ce sont même 2 étiquettes voire plus, à l’image de cet appartement classé G alors que dans les faits, sa consommation aurait dû lui permettre de décrocher un C.
La Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fnaim a rapidement réagi à cette étude et affirme que celle-ci se base sur une méthodologie erronée. “L’étude d’Hello Watt s’appuie sur les données des compteurs Linky et Gazpar (via Enedis et GRDF) afin de les comparer aux notations des DPE. Puis une corrélation a été faite avec la base de données de l’Observatoire du DPE et l’INSEE. Hello Watt a donc mis en opposition les consommations réelles d’énergie et les étiquettes des DPE. Or, les usages des uns et des autres concernant sa consommation varient fortement d’une personne à une autre”, précise la Fnaim.
Yannick Ainouche, Président de la CDI Fnaim, ajoute: “Le DPE n’est en aucun cas un “prédicateur” de la consommation d’énergie d’un logement, puisque la consommation d’énergie est inhérente aux modes de vie de chaque usager. Le DPE est un indicateur qui donne une tendance de consommation, et cette tendance va être plus ou moins accentuée par l’usage du logement par ses habitants. Bien entendu une passoire énergétique reste une passoire énergétique dès lors que l’appartement ou la maison en question serait mal isolé(e), avec des fenêtres en simple vitrage… Cette étude n’a aucun sens”.
Ce n’est pas la première fois qu’une étude pointe du doigt le manque de fiabilité du DPE. En septembre, l’UFC-Que Choisir a fait réaliser 34 diagnostics de performance énergétique dans 7 maisons situées dans différentes régions de France par des professionnels recensés sur le site gouvernemental listant les diagnostiqueurs certifiés. “Parmi les 7 maisons qui ont fait l’objet de nombreux diagnostics (entre 4 et 5 chacune), 6 d’entre elles ne se sont pas vues reconnaître la même classe énergétique, avec même une maison pour laquelle la classe attribuée va de B à E alors qu’elle est basse consommation”, soulignait l’UFC-Que Choisir.
Au-delà des problèmes pour classifier les performances énergétiques des logements, une étude anglaise montre que l’isolation des logements est certes une bonne chose mais qu’elle doit être couplée avec une meilleure éducation des consommateurs. Tant que le comportement des ménages ne change pas, les émissions de CO2 ne baissent pas. D’ailleurs, le fonctionnement de MaPrimeRénov’ et son efficacité ont aussi été pointés du doigt. La Cour des Comptes avait par exemple estimé que le dispositif n’avait permis en 2021 de faire changer de niveau de performance énergétique que… 2.500 logements, contre un objectif de rénover 80.000 passoires thermiques. Pour un coût très élevé: le budget de MaPrimeRénov’ pour 2023 est ainsi de près de 2,5 milliards d’euros.
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