Rubriques et services du Figaro
Le Figaro
Rubriques et services du Figaro
Nos journaux et magazines
Les sites du Groupe Figaro
Philippe Joron, 46 ans, parle pour la première fois de cette affaire qui a bouleversé sa vie.
Cet enseignant en sociologie de l’université de Montpellier avait vécu vingt-deux heures de garde à vue avant d’être mis en examen. Agressé à son domicile par l’un de ses étudiants en 2009, il l’avait tué en tentant de se défendre.
LE FIGARO. -Comment avez-vous vécu votre mise en examen pour homicide volontaire?
Philippe JORON. – Ma famille et moi avons été violemment agressés et, après vingt-deux heures de garde à vue, j’étais mis en examen pour meurtre? Forcément, c’est l’incompréhension et le sentiment d’injustice qui dominent. J’ai eu beaucoup de mal à l’accepter, même si j’ai compris depuis que la justice devait explorer toutes les hypothèses possibles. Mais je pensais que la décision serait rendue plus rapidement.
Quels rapports aviez-vous avec cet étudiant?
Je ne lui avais parlé qu’une seule fois. Dans mon cours, il avait eu la moyenne. Mais il lui manquait des points pour valider son année et il voulait que je remonte sa moyenne générale, ce que j’ai refusé. Je ne comprends toujours pas cette volonté de vengeance de sa part. L’enquête a établi qu’il avait déjà été condamné à deux reprises pour violences; il avait aussi été interné après une tentative d’incendie par cocktails Molotov, et trouvé en possession d’une arme de sixième catégorie? Lorsqu’il est venu chez moi, il avait 3,27 grammes d’alcool dans le sang. Sans doute pour se donner le courage de commettre un triple meurtre.
Quelles furent les répercussions de cette affaire sur votre vie?
L’agression en elle-même fut un choc, bien sûr. Ce soir-là, ma femme a été frappée, et elle est longtemps restée tenaillée par la peur. Au collège, des enfants demandaient à mon fils qui serait ma prochaine victime? Mon nom a été cité dans la presse, la photo de ma maison a été publiée dans les journaux, des journalistes sont même entrés dans mon jardin, caméra à la main? À cette époque, nous avons pensé déménager, pour quitter cette maison «salie», et par peur d’éventuelles représailles. Ce qui fut aussi très lourd à porter, ce sont les choses fausses qui ont été dites. L’avocat de la partie civile a déclaré que nous pratiquions des sports de combat, ce qui n’est absolument pas le cas. Et lors d’une conférence de presse organisée par le parquet, le lendemain des faits, il a été dit que j’avais étranglé mon agresseur, ce qui était faux et d’ailleurs démenti dès la première enquête. Je ne lui ai même porté aucun coup, je n’ai jamais voulu le tuer.
Comment s’est déroulé votre retour à l’université?
J’ai eu 53 jours d’arrêt de travail. J’ai ensuite repris mes cours, mais avec de petits groupes. L’homme qui est venu m’agresser faisait en effet partie des 300 ou 400 étudiants que l’on a en face de soi quand on donne des cours en amphithéâtre. J’ai donc évité de donner ce type de cours, car j’aurais eu l’impression de le voir assis, là, dans l’amphi? Pendant des mois, j’étais sur le qui-vive; j’avais toujours peur de le voir surgir, cagoulé, dans la rue, ou à la fac. Heureusement, mes collègues et mes étudiants m’ont soutenu. Mais, désormais, sur Internet, mon nom est associé à ce fait divers, ce qui n’est pas sans conséquence sur mon image d’enseignant.
Comment accueillez-vous ce non-lieu?
Je me sens lavé. J’espère pouvoir enfin tourner la page.
Il y a un an, l’affaire de ce professeur agressé par un étudiant à Juvignac, près de Montpellier, avait fait grand bruit.
Le 19 octobre 2009, vers 23 heures, un homme encagoulé et armé d’un pistolet semi-automatique fait irruption dans la maison de Philippe Joron, 46 ans, maître de conférences en sociologie à l’université Paul-Valéry, à Montpellier. L’individu a apporté des menottes, des cordelettes, du ruban adhésif et de l’essence, avec laquelle il asperge l’enseignant, sa femme et son fils âgé de 11 ans. Comprenant qu’ils vont tous mourir, Philippe Joron se rue sur son agresseur: il parvient à le désarmer et à le maîtriser, puis le maintient au sol jusqu’à l’arrivée des gendarmes, prévenus entre-temps par son épouse. Mais lorsque ceux-ci arrivent, l’homme encagoulé est mort.
L’enquête révélera qu’il a succombé à un arrêt cardiaque provoqué par la compression de sa cage thoracique. Et qu’il était étudiant à Paul-Valéry.
Mis en examen pour homicide volontaire, Philippe Joron vient de bénéficier d’un non-lieu. Blanchi, il s’exprime pour la première fois depuis les faits.
Le Bureau de presse du Saint-Siège a publié dans la soirée du 31 décembre 2022 ce texte rédigé par l’ancien pape décédé dans la matinée, le 29 août 2006.
Le catafalque est placé au centre d’une petite chapelle privée du monastère où Benoît XVI vivait depuis sa renonciation en 2013, au cœur des jardins du Vatican.
Dans une tribune au Point ce mercredi, Michel Houellebecq a rétorqué à la Mosquée de Paris, affirmant, notamment, qu’«il serait curieux d’imaginer que mes prises de position puissent avoir une influence concrète».
À tout moment, vous pouvez modifier vos choix via le bouton “paramétrer les cookies” en bas de page.
Non-lieu pour un professeur après une agression mortelle

Partager via :
137 commentaires
137
Le Figaro
Les articles en illimité à partir de 0,99€ sans engagement

source

Catégorisé: