"Une région âgée qui attire toujours", c'est ainsi que l'INSEE qualifie la région Nouvelle-Aquitaine au regard des chiffres de sa population publiés sur son site. Cette définition se vérrifie également pour le Poitou-Charentes où la Charente est le seul département à perdre des habitants.
Les dernières statistiques publiées par l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques, et dévoilées cette semaine se basent sur les données récoltées lors du dernier recensement de 2018 et concernent la période 2013-2018.
Le total de la population de Nouvelle-Aquitaine approche les six millions d’habitants, 5.979,778 néo-Aquitains exactement ce qui représente environ 9% du total de la population française et place la Nouvelle-Aquitaine en quatrième position des régions françaises. Le taux d’attractivité y est parmi les plus forts de France. Une grande tendance se confirme et s’accentue encore plus, celle de la concentration des habitants dans les communes périphériques des grands pôles urbains alors que les zones rurales, elles, continuent à se vider de leurs habitants. L’augmentation du chiffre de la population dans les communes périphériques est deux fois plus importante que celle des villes centres.
Les quatre départements de Poitou-Charentes réunis comptent 1.811,095 habitants. La Charente est le seul d’entre eux à voir sa population diminuer avec une faible baisse de -0,1% sur la période comprise entre 2013 et 2018. La Charente-Maritime reste le département le plus peuplé alors que la Vienne est le seul département a enregistré un solde naturel positif, c’est à dire que les naissances y sont plus nombreuses que les décès.
Avec 646,932 habitants, la Charente-Maritime ne cesse de voir sa population grossir. Elle enregistre une croissance annuelle de 0,4%, un taux équivalent à la moyenne française. Même si le rythme de cette hausse a ralenti, au niveau du département, par rapport à la période 2008-2013 elle représente tout de même une augmentation de 16% en une vingtaine d’années. Celle-ci est due avant tout à l’installation de nouveaux arrivants (+0,8% pour le solde migratoire) alors que le nombre de naissances ne compense pas celui des décès (-0,1% de solde naturel). 
Ce solde positif au niveau départementall cache d’importantes disparités. La Rochelle est parmi les trois villes de Nouvelle-Aquitaine, avec Bordeaux et Bayonne, à connaître une augmentation significative de sa population communale. La ville compte désormais 76,114 habitants selon les chiffres du recensement de 2018 contre un peu plus de 74.000 en 2013. Mais La Rochelle, où le prix de l’immobilier est élevé, voit les communes de sa première et même deuxième couronne croître encore plus rapidement. Les ménages se dirigent vers ces villes pour faire construire ou acquérir un pavillon à un prix plus intéressant tout en restant assez proches de leur lieu de travail. Les communes de la périphérie rochelaise affichent des taux de croissance très fort, +3,8% pour Sainte-Soule par exemple. Puilboreau, Saint-Xandre et un peu plus loin Saint-Jean-de-Liversay sont aussi en forte expansion.
En ce qui concerne le littoral, des communes comme Les Mathes,bord de mer, on constate un faible solde naturel, c’est le cas à Saint-Martin-de-Ré par exemple. C’est le reflet du vieillissement de la population accentué par l’installation de nombreux retraités.A noter encore dans ce département, la perte de vitesse des villes situées plus à l’intérieur des terres commes Saintes, Saint-Jean-d’Angély et surtout Rochefort qui a perdu plus d’un millier d’habitants entre 2013 et 2018.
 
Avec 437.586 habitants, la Vienne se place au quatrième rang des douze départements de Nouvelle-Aquitaine, derrière la Gironde, les Pyrénées-Atlantiques et la Charente-Maritime et au deuxième de Poitou-Charentes. Il est, avec la Gironde, l’un des deux seuls à présenter un solde naturel positif , c’est à dire que les naissances y ont été plus nombreuses que les décès. Le trio de tête des principales villes est toujours le même. Poitiers, (88.665 habitants), Châtellerault  (31,733 habitants) et Buxerolles (10.042 habitants) restent sur les plus hautes marches du podium. La capitale Poitiers est toujours nettement la ville la plus peuplée même si le nombre de ses habitants ne cesse de baisser, à titre d’exemple elle comptait 91.901 habitants en 2007. 

En zone rurale la baisse du nombre des habitants est presque général, malgré tout Loudun se maintient alors que dans le sud de la Vienne, Civray et surtout Montmorillon, avec 5.911 habitants, n’occupe plus que la dixième place du classement départemental.
Pour trouver les communes qui gagnent des habitants, il faut se rapprocher de Poitiers et surtout de sa périphérie où la hausse est deux fois plus forte qu’en centre-ville. C’est vrai pour les villes de la première couronne comme Mignaloux-Beauvoir, Vouneuil-sous-Biard ou Saint-Benoît mais aussi pour celles de la seconde couronne comme Vivonne, Cissé ou Nieul-l’Espoir. La palme de la plus forte croissance revient à Mignaloux-Beauvoir, située aux portes de Poitiers et proche du CHU qui gagne 732 habitants entre 2013 et 2018. Au nord de Poitiers, Neuville-de-Poitou a gagné plus d’un millier d’habitants en une vingtaine d’années mais reste en 2018 à un niveau équivalent à celui de 2015.
 
Le département a réussi à inverser la tendance à la baisse et a gagné des habitants entre 2013 et 2018. Les Deux-Sèvres comptent désormais 374.799 habitants et enregistrent un taux de croissance de +0,2% , un taux tout de même inférieur de façon significative à la moyenne nationale de +0,4%. Un constat s’impose, cette hausse résulte de l’installation de nouveaux habitants car dans les deux-Sèvres le nombre des naissances est bien inférieur à celui des décès.

Exemple de cette attractivité qui semble retrouvée, la ville-centre, Niort, a vu sa population augmenter de +0,6% chaque année entre 2013 et 2018 pour atteindre 59.059 habitants alors que lors de la période précédente, ce chiffre était à la baisse. Là aussi, les communes périurbaines même assez éloignées comme Cherveux sont en pleine croissance. C’est le cas également de petites villes comme Saint-Maixent, situé sur l’axe Niort-Poitiers, qui enregistre l’une des plus fortes hausses annuelles du département avec un taux de +2% à l’année.

La deuxième ville du département, Bressuire gagne des habitants et atteint un total de 19.733 habitants alors que Parthenay reste au même niveau et que Melle, au sud, et Thouars, au nord, sont en baisse enregistrant à la fois des soldes naturel et migratoire négatifs.
 
La Charente est le seul département de Poitou-Charentes à perdre des habitants. Au recensement de 2018, elle compte 351.778 habitants et subit une baisse de -0,1% annuelle sur la période de 2013 à 2018. Une baisse encore plus visible entre 2017 et 2018. La population, souvent rurale, est vieillissante et le nombre des décès y est presque deux fois plus élevé que celui des naissances alors qu’un tiers des Charentais est âgé de plus de 60 ans. Ce solde naturel largement négatif explique à lui seul la baisse de la population et le département peine encore à attirer de nouveaux habitants, surtout parmi les plus jeunes. En Charente, comme ailleurs, la capitale Angoulême perd des habitants au profit des villes périphériques comme La Couronne, Saint-Yrieix ou Brie. Au recensement de 2018, la commune d’Angoulême compte 41.740 habitants. 

Dans les zones plus rurales au nord comme au sud, les villes ont tendance à se vider, c’est le cas à Confolens, Ruffec en Charente-Limousine ou Jarnac et Cognac dans le Cognaçais.
 
 
 
 
 

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