Il n’y aura jamais de Costa Concordia à Port-Vendres. Le port ne peut abriter les 290 mètres et quelque 100 000 tonnes d’un tel building des mers échoué vendredi dernier en Italie, sur l’île du Giglio. Hors gabarit pour un site qui ne peut accueillir que des navires ne dépassant pas les 155 mètres de longueur et dont le tirant d’eau n’excède pas les 8 mètres.
Mais, l’escale catalane trouve sa place entre Marseille et Barcelone sur les circuits des croisiéristes spécialisés sur la Méditerranée. 17 bateaux de croisière et quelque 4 000 passagers y ont débarqué en 2011, soit la capacité du Concordia ! Mais l’accident survenu vendredi dernier ne laisse personne insensible sur les quais.
Entre le local du sauvetage en mer et les filets des petits métiers, les anciens pêcheurs refont le scénario du drame. Incrédules. “Avec un tel navire, on ne s’aventure pas si près des côtes. En plus à cette vitesse de 15 ou 16 noeuds, c’est fou“, ne comprend pas Jean-Claude Isnardon. On évoque ‘l’inchino ‘(la révérence), cette manoeuvre consistant à longer au plus près les côtes de la petite île du Giglio pour venir saluer ses habitants, qui aurait provoqué le drame. Il s’étrangle.
“C’est désolant, mais, ce type de navire ne respecte rien sur l’eau”
A ses côtés, Antoine Torres, un ancien de la SNSM, 50 ans de mer burinés sur le visage, fustige : “Si c’est confirmé, c’est une énorme faute professionnelle. Incroyable. En plus, comment un commandant peut abandonner ainsi son navire avant les passagers ! Il y en a qui montent au feu baïonnette au canon, lui, il s’est enfui en camionnette”. Plus loin, le patron du P’tit Manu débarque sa pêche du jour, turbots, soles et de rares langoustes. Il se souvient de mésaventures avec des navires de croisière quittant Port-Vendres.”Cet accident est triste et désolant pour les victimes, mais, ce type de navire ne respecte rien sur l’eau. Une fois, l’un d’eux, le Seabourn Legend, faisait route à bloc à la sortie du port, il n’a fait aucun cas de nous. Le coup de mer qu’il a provoqué a failli nous faire chavirer“, s’agace-t-il encore.
Mais, un accident type Costa Concordia peut-il se répéter sur le Port-Vendres ? Peut-on craindre un tel drame ? “On n’est jamais à l’abri d’une erreur humaine, mais jamais un navire de croisière n’a connu ce type d’incident ici”, rappelle Thierry Ferran, courtier maritime en charge de l’escale. Mi-août, un bateau de promenade s’est pourtant échoué dans la zone, blessant plusieurs passagers. “Ce n’est pas du tout le même type de navire“, précise le commandant Badinger, capitaine du port.
“Le Cap Creus ou le Cap Bear sont des zones dangereuses, mais ces navires les croisent au large”
Les paquebots plus grands, plus lourds, plus puissants ne croisent pas si près des côtes ici. Même lorsqu’ils s’approchent de Collioure pour satisfaire leurs clients, ce n’est jamais à moins d’un 1 ou 2 milles (1 mille marin égale 1 852 mètres). Le Cap Creus ou le Cap Béar sont des zones dangereuses quand la mer est formée, mais ces navires les croisent vraiment au large et, ici, le chenal du port est bien défini.”. Dans ses archives, l’ancien capitaine de marine marchande, Georges Michel déniche bien l’échouage du Gouverneur Général Lépine en 1922. Autre temps, autre histoire et surtout autres mesures de sécurité.
Aujourd’hui, le dispositif sécurité est minutieusement codifié. “Les navires sont pris en charge dès leur entrée dans les eaux territoriales françaises par le sémaphore du Cap Béar qui les suit à l’aide de radars et de satellites“, précise Stéphane Peron, adjoint à la Direction départementale des territoires et de la mer. “Ensuite, un mille avant le port, au point baptisé bouée d’atterrissage, le pilote (sorte de petit remorqueur) conseille le commandant jusqu’à l’accostage. C’est un expert des lieux, ancien de la marine marchande. Il connaît le port par coeur et guide dans ses manoeuvres le commandant qui reste tout de même maître à bord. Le processus de sécurité est très strict“. Pour éviter un drame du type Concordia.
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
Oh ! Port Vendres donneur de leçons ! N'auriez-vous jamais remarqué que les bateaux du type Seabourn Legend (135m de long et 13m de large) engendrent en se deplaçant des vagues d'étrave beaucoup plus larges que les chenaux ? Alors, avant de critiquer le patron du Petit Manu…
Je m'inscris en faux sur les propos du ptit manu;
si y regardait la carte marine il saurait qu'un chenal exterieur au port est réservé aux grands navires mais lui il va toujours y jeter ces filets. Qu'il commence par respecter lui même les régles avant de critiquer.

source

Catégorisé: